22/09/17 - Je suis allé à Fougères


Pour y aller c'est encore plus simple que tout le reste : en sortant de Laval, direction Ernée, à Ernée prendre direction Fougères. C'est presque que du tout droit, avec beaucoup de route à 110km/h.

Alors j'ai été à Fougères pour suivre un chemin de rando pour voir un peu la gueule des chemins de rando de l'appli que j'ai. Et aujourd'hui j'ai constaté qu'on était vraiment sur de la randonnée, il est ps question de faire les magasins ou de s'arrêter devant des curiosités touristiques. On est carrément sur un projet de marche forcée, et je parle de marche forcée parce que pour le coup c'en était.

Tout d'abord, Lorsque je suis passé dans le centre de Fougères, pour aller de l'autre côté, là où commence ma randonnée, je me suis dit que j'allais essayé de le faire au panneau, que ça serait indiqué un moment et il y aurait plus qu'à suivre. Mais je roulais et il y avait rien. Moi ça commençait à me fatiguer de voir des "citadins" monter dans des bus, avec des "fringues tendances", qui portent un sac à main dans l'articulation du bras, en tapotant leur smartphone pendant qu'ils font je sais pas quoi. Ils attendent quelque chose, quelqu'un, ou simplement que le temps passe. Je les voyais, eux, leurs fringues, leurs gueules, leurs transports en commun, et j'avais juste une envie pressante : sortir du centre ville le plus vite possible.

Alors j'avance, et j'arrive de l'autre côté de Fougères. Il est toujours pas question d'une carrière, or moi c'est à une carrière que je dois aller. Puisqu'il n'y a rien, le premier parking qui arrive je m'y rends. Je me stationne donc en contre bas d'une route, sur le bord d'un cours d'eau. Il y avait du monde mais ce n'était pas plein.

Je descend de voiture, je commence à marcher, GPS en main, pour finalement faire une boucle pour revenir à la voiture. Le long de ma boucle j'ai été suivi par une vieille, je sais pas ce qu'elle me voulait. Donc, je remonte en voiture, je triche avec mon GPS, et je vais me stationner sur le parking de la carrière.

Je commence par faire le tour de la carrière. Elle a été remplie d'eau manifestement, elle est pleine d'une couleur bleue assez vive. C'est tout à fait particulier, rien à voir avec la couleur verdâtre d'un ruisseau boueux. Au centre, il y a deux plateforme en bois flottantes, il est apparemment possible d'y aller pour faire des activités mais je ne sais pas lesquels.

Donc moi, depuis mon parking je dois trouver par où rejoindre le chemin qui fait le tour de la carrière. Je décide d'aller vers une groupe de personnes d'age avancé qui jouent à la pétanque sur un grand terrain de pétanque. Et j'aperçois à côté d'une haie, derrière eux, un panneau d'information qui me laisse penser que je suis sur la bonne voie. Je m'y rends. Bingo ! c'est ça ! Alors allons-y, marchons. Nous voilà partis.

J'ai pas fait quelques mètre que je vois un escalier. Les marches sont hautes, et elles finissent toutes par un morceau de bois. Dès le début j'ai vu que ça allait pas être simple. Je lève une jambe, puis l'autre, puis je recommence. A ce moment précis, mes oreilles sont bouchées et j'entends ma respirations. Manifestement je vais peut-être crever dans les secondes qui suivent vu comment je respire. Je suis en ventilation survie.

5 minutes sont passées, je suis épuisé. Je remarque une chose étrange. Depuis le début, on a de longues montées secs et de courtes descentes légères. Je me demande si je vais pouvoir redescendre un jour. Puis ça a fini par moins monter, je suis passé à côté d'une maison cubocube avec deux poules décoratives dans son jardin. Le genre bobo haute technology qui met des poulets pour faire éco label certified. Son voisin avait une bonne gueule de bobo lui. Grand, mince, avec des botines, des gants, la 40ène maximum, je dirais la 30ène. Il faisait je sais pas quoi dans son jardin dinette.

De toutes façons on s'en fout de ça. Moi, j'ai continué avec la veste sur l'épaule (j'avais pris ma veste parce qu'elle avait une poche pour ma batterie externe, j'avais peur d'être à cours de batterie). Et je me suis arrêté dans un petit espace, où il y avait des bancs, qui surplombait tout Fougères. On aurait dit qu'on était au niveau le plus haut. J'ai essayé de prendre des photos, regardé ce que ça donnait, mais puisque j'avais coupé ma respiration pour les prendre, j'ai inspiré fort pour rattraper mon asphyxie et j'ai eu une odeur de merde de chien qui m'a remplit les poumons. Horrible.

J'ai aussitôt repris ma route. Cette fois ça doit descendre je me dis. Pourtant ça a l'air assez plat, même ça monte un peu ! Sont sérieux là ? Jusqu'à arriver à un escalier qui d'un coup nous fait passer à 20 ou 30 mètres en dessous de notre niveau actuel.

En bas de l'escalier, un homme et une femme. Lui a un gros chien, elle un petit. Le petit chien me regarde et aboie une fois. Le gars qui demandait à son chien d'aller chercher des choses, apparemment, à essayé de le retenir en me voyant (pas sûr). Elle m'a dit "bonjour", j'ai répondu "jour", et je suis passé. Elle, je me suis dit qu'elle en était peut-être. Je l'ai imaginée rédactrice dans un journal, qui avait eu ma position GPS et qui avait sprinté par un collègue pour venir me croiser. Et j'ai pensé que ça serait trop, qu'ils n'avaient peut-être rien à voir avec moi.

Plus loin j'ai vu un portail, avec écrit défense de se baigner. Derrière il y avait 3 voitures garées, un homme en slip de bain noir, et deux autres qui semblaient de préparer. Je crois qu'ils devaient aller se baigner, mais j'ai pas fait plus attention. J'ai regardé leurs voitures, leurs vêtements, je me suis dit qu'ils devaient avoir de l'argent, un travail, une maison. Et je me suis dit que peut-être ça s'expliquait d'avantage par leur capacité à aller se baigner plutôt que par leur génie professionnel hors du commun. Je me suis senti un peu triste en y pensant. Et j'ai essayé de me changer les idées.

En suite, je suis allé à côté du château de Fougères pour suivre mon itinéraire. J'ai regardé le temps que m'avait prit la carrière, j'ai regardé ce qu'il me restait à faire et je me suis dit qu'il vallait mieux pas espérer tout faire.

Donc le château, il est assez joli, pas facil à décrire, il est construit sur un rocher et entouré par de l'eau. D'ailleurs, à côté du rocher du château il y avait un banc rouge, et on y avait posé par terre une canette noir et or. Je me suis tout de suite dit : complot ! J'ai une photo pour preuve.

Il y a une chapelle, des maisons médiévale, des moulins à eau. Ils ont mis des biquettes sur la pelouse oblique entre le mur de l'enceinte et l'eau des douves. C'est une bonne idée non ? Ca rend moins artificiel le lieu.

Après, j'ai monté des rues en pentes raides, descendues des pareilles. Je suis passé à côté d'une église ouverte, j'ai hésité à y aller, mais je me suis dit que c'était pas le but de la journée. Des marches, des chemins étroits, un lavoir, un petit pont de bois sur un ruisseau, des maisons en pierre. J'ai été jusque dans un champs, un lieu improbable, pour revenir à Fougères depuis l'extérieur de la ville.

J'ai croisé des riverains, qu'avaient pas l'air pressés. Il n'avait pas le style des 'branchés" du centre ville.

Un moment quand-même, j'ai vu un barbu avec un appareil photo. J'ai pas réagis. Puis j'ai vu qu'il était avec une femme à lunettes de soleil. Là je me suis dit : "et s'ils en étaient eux aussi !?". Les lunettes de soleil, l'appareil photo, c'était trop. Je marche pour les fuir. Je passe à côté d'un lavoir. je prend une photo et elle, celle qu'a les lunettes de soleil, elle était déjà sur le pont en train de faire style je regarde ailleurs. J'ai essayé de me dire que c'était dans ma tête, que c'était des touristes, qu'ils avaient rien à voir avec mon histoire mais ils avaient l'air trop suspects.

Et moi qu'était fringué comme un SDF ! Je me suis dit : les salopards. Alors donc c'est ça de nos jours la société ? C'est les paparazi et les anonymes qui portent des lunettes pour pas être reconnus de la star ? C'est ça ?!

Quand j'en étais rendu à penser ça j'ai réalisé que ça allait un peu loin et qu'il valait mieux éviter de continuer à penser à ça.

Je suis passé par des coins charmants, je me suis retapé des montées jusqu'à plus en pouvoir et je suis rentré à la voiture.

Sur la route je suis quand-même passé à côté de magasins, de sacs à mains, montres, vêtements, etc. et devant les vitrines j'ai vu beaucoup de vieilles richement parées qui semblaient cibler leur prochain achat. Moi j'avais un peu honte d'être non seulement gros, mais en plus mal frusqué. J'avais pas l'air fin. Mais de toutes façons j'ai été vite, sans m'arrêter, pour laisser le moins possible de témoins de ma misère.

Pour résumer : j'ai marché.

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