20/09/17 - Je suis déterminé par quoi ?


Souvent, les philosophes et politiques parlent du déterminisme. Ils disent que notre naissance détermine ce que nous devenons. Qu'une personne éduquée engendrera des enfants éduqués, et qu'une personne non éduquée fera des idiots.

Pour manipuler cette réalité et ainsi mener des politiques d'ensembles, les responsables élus font appels à des intellectuels et à leurs catégories préfabriquées. Qu'est-ce que vous voulez faire demandera l'intelletuel ? Manipuler les richesses ? Voilà mes catégories économiques. Manipuler la culture ? Voilà mes catégories sociologiques ... Et en fonction de la politique souhaitée, l'intellectuel va mesurer des caractéristiques pour chacune de ses catégories, afin d'identifier des groupes à qui le politique va pouvoir enlever ou donner des richesses.

Les richesses sont généralement représentées sous forme de moyens financiers. On a tendance à nous dire que donner de l'argent à un tel va lui donner un avantage par rapport aux autres. Et on étend cette croyance en postulant que l'avantage économique engendre un avantage culturel, social, éducatif, etc.

La politique est avant tout une histoire de sous. Mais si l'argent domine tous les aspects de la société, l'argent devient le centre de toutes les attentions. Il est LA seule richesse valable. On ne peut plus la quitter des yeux puisque tout est évalué par une valeur monnétaire. Si un cube vaut 10 francs, et une miniature de la même taille vaut 5 francs, peu importe ce que l'on pense c'est le cube qu'il faut choisir. On a intérêt à miser sur un objet de valeur monnétaire pour disposer d'un capital important.

L'évaluation des biens, couplée à la réduction des couts, pour maximiser les marges et réduire la quantité de travail, porte le monde à donner de la valeur à la médiocrité.

Sans aller plus loin dans le jugement de valeur, une personne déterminée par son milieu, si elle dispose de moyens financiers, ne pourra en réalité qu'accroitre son capital de médiocrité. Une politique financière à cout minimal d'aide à certaines catégories de la population est à mon avis plutôt un moyen d'acheter la paix sociale que la mobilité sociale. En quelques sortes, on sécurise une position hiérarchique afin que personne ne soit tenté de la quitter.

Alors, l'ascenseur social par le mérite n'éxiste pas. Tout nous est donné à la naissance et les politiques n'ont pas l'intention d'y changer quoi que ce soit.

***

Moi, je suis déterminé par quoi ?

Origines paysannes. Amis issus de familles paysannes ou artisanales. J'ai pour moitié des origines marocaines. Je n'ai jamais vécu ailleurs que dans le fin fond de la campagne mayennaise.

Mon seul accès à de la culture se faisait par le journal de Spirou, le journal Mon Quotidien, la télévision et internet. J'ai beaucoup regardé de dessins animés et j'ai toujours eu horreur des mangas jusqu'à Guillaume. J'ai toujours détesté les films d'horreurs, mais adoré les films sanglants. J'aimais bien les films fantastiques pour enfant de Noël et d'Halloween.

Je n'ai presque jamais écouté de musique pendant toute mon enfance jusqu'à l'initiation agréable à la techno au collège, et forcée au RAP au lycée.

J'ai lu beaucoup de bandes dessinées : Gaston Lagaffe, Astérix et Obélix, les Bidochons, Jeannette Pointue, et beaucoup d'autres que je n'ai plus en tête, c'était des séries rares.

J'ai toujours détesté les comics.

Enfant j'avais quelques rares livres à images, dont un dans lequel on avait des comptes pour enfant. Il y avait le chat beauté, Hansel et gretel, la belle au bois dormant, et beaucoup d'autres.

J'ai beaucoup joué aux lego, mecano, puzzle, jeux de sociétés, jeux vidéos PSX et N64 (chez les copains et copines).

Au lycée j'ai eu un passage difficile avec des rapeurs qui voulaient se baiser mutuellement les mères. Il était question de viols aussi. De drogues. Ils fumaient 20 cigarettes dans la journée, il y avait du chit. On avait une hippie qu'avait testé les champi. Et une grosse bourge, grande, rousse, que ses parents venaient chercher en Porsche (physique d'actrice porno des années 70).

Après ça j'ai fréquenté des manchots. Pères routiers. On a commencé WOW, les mangas, les BD Lanfeust de troy, le chat de Geluck, les revues économiques, d'associations de consommateurs, les revues financières, les revues cinéma (en fait on squattait le CDI toute l'année, pour tout lire).

Et puis après le lycée, je me suis retrouvé seul avec Guillaume, à m'ennuyer, et j'ai commencé à m'intéresser à la politique sérieusement le jour où à la rentrée des classes, la prof d'économie nous a dit à moi et à Guillaume qu'on y arriverait pas.

J'ai fait du Sarkozy très rapidement, ensuite du Modem pendant 15 jours, et devant les difficultées que j'avais à comprendre ce que voulaient les profs, j'ai basculé communiste. J'ai commencé à voir la société comme une menace et voulu tout défoncer. Je devais aller chercher la soeur en voiture et l'attendre devant son lycée de bobo en devenirs. Et dans la voiture je mettais Europe 1, l'émission de Ruquier. J'avais que ça pour m'occuper. C'est là que j'ai commencé à écouter. J'étais halluciné devant la capacité du type à retenir tous les noms et prénoms de tout le monde alors même que moi je connaissais pas les prénoms des gens de ma classe.

En suite, j'ai essayé de voir quels étaient les programmes télé les plus "haut niveau", je me suis concentré sur les émissions politiques, j'ai découvers un Braillard insupportable qui se nommait Mélenchon. J'ai suivi ce qu'il disait et poru finir il m'a intéressé avec son histoire d'agression d'un journaliste qui l'aurait "filmé sans son concentement".

C'est à cette période que j'ai quitté la réalité, les vraies gens, pour ne plus être qu'une personne virtuele. WOW, la politique, Ruquier, le trio gagnant du nolife que j'étais.

Avec la soeur, on a arrêté d'avoir une vraie relation non forcé et chronométré quand je suis entré au lycée. Avant on passait du temps ensemble, après c'était fini. Je devais insister, et pour finir c'était terminé.

Donc, j'ai toujours vécu hors du foyer parental, ne serait-ce que mentalement. Je dirais donc que je ne suis mentalement pas un beauf. J'ai l'impression d'être d'avantage un bobo pauvre dans une réalité de beauf. Un esprit hors de son contexte qui cherche par tous les moyens à s'échapper.

Essayer de me forcer à boire une soupe politique basée sur la réalité de ma situation sociologique, réalité que je fuis depuis toujours ; c'est me forcer à devenir quelqu'un d'autre. Mon cas embête les politiciens qui veulent me ranger dans une catégorie de baiseurs. Parce que pour baiser, il faut utiliser sa réalité. Et puisque ça m'est impossible, on veut me forcer à aimer des nariniers et des buveurs de thé à la menthe. C'est à dire des gens qui incarnent cette réalité qui m'est étrangère et insupportable.

Qu'ai-je en commun avec ces gens ? Pourquoi vouloir me les coller sur le dos à tout prix ? Parce qu'on a des physiques proches ? C'est ça ? Donc c'est du racisme que vous pratiquez en m'obligeant à aimer les étrangers, n'est-ce pas ? Par racisme, vous rendez la tolérance obligatoire. Et par tolérance on entend : fixation de la réalité sans évolution possible. On peut fixer cette réalité par relativisme ou par cynisme. Je pense que c'est le cynisme qui veut qu'on admet les inégalités en les tolérants.

Et bien moi je suis intolérant. Je ne tolère pas la médiocrité et l'éxotisme. Et celà s'explique justement parce que j'ai toujours voulu échapper à ma réalité de médiocre éxotique. En sachant bien que la route est longue.

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