19/09/17 - Essayer de lire

Je vais essayer ce soir de lire un peu. Je vais le faire très lentement. Je pense pas que je lirai plus de 30 pages dans la soirée. Je voudrais juste comprendre, mémoriser et exploiter ce que j'aurais compris et mémorisé.

Je me sens un peu seul, il fait froid, j'ai mal au cœur, mais c'est justement dans ces conditions qu'on peut s'enfermer dans un monde propre et impénétrable.

Je veux que ça dure comme ça. Aussi longtemps que possible. AVR je pense qu'elle est au maximum, elle pourra plus rien donner. Du savoir elle en donne plus, de l'affection ça devient de plus en plus difficile, je pense qu'elle me laisse tomber là. C'est la vie, on aura rien fait, on se sera jamais vu en vrai.

Objectivement on pourrait voir ça comme une manipulation avec son lot de moqueries, mais moi je vois ça comme une situation qui aurait été impossible sans la moquerie. La moquerie c'est le prix à payer, en plus de la misère, et du labeur.

Je crois qu'initialement il avait été prévu que je fasse le bonhomme, bombe le torse, qu'on rit de moi et qu'on finisse par me donner une leçon. Mais puisque je savais que ça allait finir par la leçon quoi qu'il arrive, justement parce que je demandais quelque chose qui est socialement interdit au pauvre, j'ai préféré renoncer à faire le bonhomme. Je savais bien ce qui m'attendait depuis le début, je ne suis pas si naïf que ça. Même si je ne comprends pas qu'on puisse rire de la misère d'une personne, je peux prévoir le rire et la blessure qu'il pourrait engendrer.

J'abuse de la gêne, je suis excessif, j'en fais BEAUCOUP trop, mais c'est simplement parce que j'ai conscience qu'on me voit comme un idiot, handicapé, sans avenir. On essaye même de me soumettre à la tolérance forcé. On veut me faire avaler de la merde devant tout le monde réunit. On ne me donne pas des mets succulents, on me donne des restes, comme un chien sous la table. Mais ça aussi je le sais. A vrai dire, je sais très bien que je ne suis pas le bienvenu, et qu'on fera tout pour me rendre détestable.

J'avance avec des oeillères. J'essaye d'en voir le moins possible. Je dis non et j'avance à l'aveuglette. La réalité serait trop difficile à admettre. C'est extrêmement pénible de se dire que personne ne veut de nous, sauf les pires, que nous sommes contraints à manger de la merde.

Pas assez noble, pas assez racé pour qu'on me donne accès au gratin. Je suis de basse condition et je suis destiné à le rester. L'ordre hiérarchique de notre monde, que la politique impose, sera reproduit encore et encore, de générations en générations, sans arrêt.

A défaut de pouvoir avoir des amis de qualité, et qu'ils soient un peu sincères, je vais essayer de me faire tout seul, avec des livres, du temps et de la solitude.

Comments

Popular Posts