18/09/17 - Je suis allé à Paimpol

Je me souviens pas de grand chose mais je vais essayer de faire le récit de ce qu'à été mon voyage en direction de Paimpol.

Pour commencer, je dois dire que Paimpol n'était pas ma destination initiale. Je voulais prendre la route pour m'arrêter à 100 ou 200 kilomètres de Cherbourg, au bord de la mer. Je comptais en profiter pour sentir l'air marin de telle sorte qu'il me donne la sensation d'être ailleurs, loin de là où je suis habituellement. Je voulais entendre les vagues, voir des paysages, croiser des gens.

Donc je pars en voiture, avec un pack de canettes de coca et des bouteilles d'eau dans le coffre. Une demie baguette, une salade à la servela, deux sandwitch triangles, l'un à la rosette, l'autre au jambon beurre. Je pose mon Wiko Pure or et noir sur le siège passagé et on est parti.

Je sors de Laval direction Ernée. Je double un camion de lait. Je crois qu'il y avait des images "le bon mayennais" sur sa cuve, mais je suis pas certain. Le camion était rapide, j'ai jamais vu ça de ma vie. Le conducteur avait l'air d'avoir la rage, on dirait qu'il allait essayer de battre tous les recors. Je le double, je passe un rondpoint à fond, et je le vois dans le rétroviseur intérieur qui me colle. Je me dis : "mais t'es pas sensé te renverser sur le côté à cette vitesse ?". Je repars en ligne droite, le machin suis avec une accélération pas naturelle. Je suis à 95km/h compteur, 90km/h réels, et lui je le vois qui s'approche. Je me dis : "ptin mais il veut ma mort ou quoi ? On dirait qu'il cherche à me défoncer ma caisse tellement il pousse à fond". Je passe par un autre rondpoint, je regarde dans le rétro-intérieur pour voir comment il s'y prend, et là j'ai tout de suite vu qu'on avait affaire à un taré. Lui il va faire un accident, je paris tout ce que vous voulez que lui il va casser du camion. J'arrive sur un morceau de route à 110km/h, je me dis : "ouf ! il viendra pas jusque là m'écraser ma bagnole".

Alors le paysage je le connais. Il y a beaucoup de fermes, des arbres, des cultures, des marres, des lacs, des collines. On a des routes fréquentées au bord desquels on remarque souvent des maisons et on se demande comment font les gens pour y vivre. Ca doit faire du bruit tous ces passages. Parfois elles sont en pierre et on se demande si c'était pas des charrettes qu'était à notre place quand elles ont été fabriquées.

Il y a beaucoup de jolies choses à voir. Il faut savoir les observer et les décrire. C'est pas facile. Moi j'ai longtemps été fasciné par les dispositifs agricoles, forestiers, ferroviaires, etc. qui ont une fonction pas forcément connue, et un aspect intriguant. Quand je vois quelque chose du genre j'essaye de ressentir la sensation d'étrangeté en sachant que pour connaitre l'utilité de ces choses il me faudrait des moyens et du temps que je n'ai pas.

J'ai pris la route. Avant St Hilaire, j'avais envie de pisser, je décide de sortir de ma voie pour m'enfoncer dans la campagne profonde, à la recherche d'un coin. Je fini par m'arrêter sur le bord d'un champs de maïs. Je sors l'arrosoir et je lâche tout.

Me revoilà au volant. Je suis passé à  côté du Mont Saint Michel, et j'ai continué direction Dinan. Je cherchais un lieu touristique pour m'arrêter et découvrir quelque chose, il n'y a rien, seulement un panneau qui m'a mené vers une église du 11ème siècle. Devant l'église, stationné là, une voiture moche, à l'intérieur de laquelle était un jeune homme me fixant. Je l'ai trouvé énervant et je me suis décidé à repartir aussi tôt. L'église était minuscule.

Quand je suis arrivé au niveau de Dinan, et après m'être trompé de sortie avec la pluie sur le par-brise, et avoir confondu la D166 avec la D766, je sors finalement par la D2 pour rejoindre la côte. Je passe par Ploubalay, je vais à Saint Jacut, pas intéressant. Je prends Saint Cast, je trouve des foules de vieillards voyeurs et marchants. S'ils marchent c'est qu'il y a à voir, mais je me sens observé. Je me dis qu'il serait préférable de repartir. Là-bas, il y avait des lotissements qui doivent appartenir à des retraités je pense. Les herbes sont folles mais elles ont été choisies pour leurs qualités décoratives. Ca a un air sauvage, mais sauvage artificiel.

On est repartis, je prends la D786. Sur cette route j'ai risqué ma vie deux fois ! La première je freine sec pour pas rentrer dans un véhicule à un feu rouge. Le feu rouge improbable, sorti de nul part, au milieu d'une départementale, n'importe quoi. La voiture derrière freine aussi sec que moi, et j'ai vu derrière, l'homme et sa copine, ou femme, qui avaient l'air surpris d'avoir eu à s'arrêter aussi brutalement. A un autre endroit, encore pire, je roule à 90km/h. Je tombe sur un virage en épingle, sorti de nul part, caché par des arbres. Je tourne de toutes mes forces, les pneus crissent (j'ai rien compris de ce qui s'était passé). Et juste en finissant le virage venait un camion en sens inverse.

A l'entrée de Saint Brieuc, je vois un parking, ça fait un moment que je roule, je me dis que je dois m'arrêter. Le parking donne sur une plage. Il y a du monde. Les gens marchent le long de la mer là où s'arrêtent les vagues. Je vais sur la plage je passe à côté d'une boite de nuit vulgaire à base de "beach". Et je longe le bord végétal qui précède la plage. Je crois une vieille dame avec son mari, qui s'y reprend à plusieurs reprises pour faire s'assoir son chien à mon passage. Nous nous disons bonjour, je passe, et je suis le chemin tracé entre les herbes par les marcheurs. Si seulement je pouvais voir un détail intéressant, neuf, ce serait tellement bien ... mais presque rien. Je prends quelques photos malgré tout. j'essaye de profiter au maximum du cadre, mais je n'ose pas m'approcher de l'eau, il y a trop de monde. Souvent des couples, parfois des gens seuls avec leur chien. Personne ne se baigne. Tout le monde est habillé, chaussé, venu tuer le temps. Au fond de la plage il y a une paroi rocheuse, j'ai bien envie de m'approcher mais il y a deux bonshommes qui sont là depuis le début, je veux pas passer à côté d'eux, donc je fais demi-tour.

De retour au parking, à côté de moi, une voiture avec des gens dedans, fenêtres ouvertes. Je me dis : "et si ils en étaient ?". Alors je grimpe dans mon épave et je mets la gomme. Il faut savoir que tout le long de la route je fixais les plaques des voitures, je regardais les lunettes de soleil avec méfiance, j'analysais les comportements anormaux, les destinations étrangement coïncidentes avec la mienne, etc. J'étais sur mes gardes.

Je reprends donc la route direction Paimpol. En disant le nom j'avais la gueule de Gurvan qui me venait en tête, le son de sa voix, j'étais au bord de la crise de nerf. Je me revoyais revivre les pires moments de la formation. Parce que lors de notre dernière ou avant dernière sortie en camion, Avec Gurvan et un autre on était allé direction Paimpol.

Une fois à Paimpol je vois indiqué : "Abbaye de Beauport". Je me dis : "depuis le temps que tu roules et le peu de choses que t'as vu, il faudrait peut-être commencer à plus faire le difficile". Il y a du monde. Avant l'abbaye, il y a des punks, des motards avec des vestes en cuir, à l'abbaye on trouve des vieux et des couples avec ou sans enfants. Je me suis retrouvé au milieu de cette ruine fermé, au bord de la mer. Il y avait un chemin le long de la côte. Il y avait une sorte de marre couverte par un chemin en ponton. C'était beau. Je saurais pas dire de quelle époque date l'Abbaye, dans quels évènements historiques elle s'inscrit, pourquoi elle est en ruine, quelles sont les différentes parties de son architecture, etc. mais ça reste agréable ne serait ce que pour l'oeil ignare du visiteur curieux.

J'ai essayé d'aller partout. Quand j'y était, il n'y avait presque plus personne. La nuit n'allait plus tarder à tomber. J'ai été sur le ponton, le long d'un chemin étroit bordé de haies, sur un barrage en pierre, et je me suis arrêté devant le "paturage extensif" à vaches. Je sais pas pourquoi ça se nomme ainsi. Elles avaient toutes de grandes cornes. Un moment je  suis passé devant une haie percée dans le troue on voyait des branches, et sur la branche était posée un petit oiseau marron. On aurait dit du Walt Disney en mieux, j'ai voulu prendre une photo mais mon portable avait été saboté. Alors l'oiseau s'est envolé.

Au moment de rentrer je suis passé à coté d'un peintre à l'aquarelle qui peignait l'Abbaye, ça avait l'air d'être assez haut niveau. Il ne faisait pas de tâches, on était sur du figuratif précis et détaillé.

((( Il faut savoir une chose : plus tôt j'ai mangé mes deux sandwitch en roulant ne trouvant nul part ou m'arrêter, et j'en était à poser une canette de coca sur le porte gobelet pour la boire sur la route)))

Je remonte dans ma voiture, je fini un reste de coca et je décide de rentrer. Le tour de la côte de Bretagne ce ne sera pas cette fois.

D786, N12, N157, Les voitures forment des lignes de lumières : rouges dans mon sens, blanches dans l'autres, et les vagues se suivent à mesure que le terrain monte et descend. Je termine sur un morceau d'autoroute et rentre.

Je tabasse mon jambon sec, mange ce qu'il y a à manger et je vais me coucher. C'aura été une petite journée.

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