11/09/17 - Laisser faire le mal


Je laisse toujours faire le mal, depuis le collège. C'est au collège que j'ai abandonné ma puissance. Au collège je forçais encore, je contraignais les volontés. Au lycée, j'ai appris à ne plus être dérangé par la puissance des autres. Au lycée j'ai réalisé que les gens n'étaient pas méchants mais qu'ils avaient des zizi qui voulaient pénétrer le monde (je dis ça de manière ridicule parce qu'en définitif ça l'est).

Quand un prof de sport dit "cours !", en fait il te dit : "Mon zizi a besoin que tu cours quand je te le demandes, pour se sentir tout dur". Alors, je me suis dit que si ça lui faisait plaisir, je pouvais refuser de courir et comprendre qu'il ait besoin d'hurler. En quelques sortes il est satisfait et moi j'ai protesté. J'ai renoncé à obéir et il a abusé. Je me sens supérieur, je me maitrise mieux que lui. Il est un animal, je suis un Homme comprenant.

Au collège j'ai arrêté d'être puissant après la trahison du camembert (hahahaha que c'est drôle). Un évènement ridicule mais qui m'a pour la première fois donné envie de tuer un Homme. A l'internat, j'ai, plusieurs fois eu envie de tuer des Hommes. J'avoue. J'ai eu envie de tuer. Je fantasmais à l'idée d'assassiner des types que j'avais dans le collimateur. Je me disais que si leur sang coulait, ça serait jouïssif, libérateur.

On m'avait fait des crasses, je les ait pas vu venir, ça a m'a fait mal à l'intérieur et j'ai eu des colères telle que oui, tuer m'aurait soulagé.

Plus tard, je me suis dit que les gens étaient imprévisibles et que je préférais la solitude. Quand on est seul et impuissant, on a envie de tuer personne, ça c'est clair. On fuit. On est pas dans une arène, forcé de tabasser la personne qu'est avec nous. On est bien, à la cool, on sait qu'on pourra pas vivre en marge toute la vie mais c'est pas grave.

Moi, être seul ça me plaisait. J'ai donc décidé que je voulais maitriser le statut de solitaire et donc laisser faire toutes les violences contre moi pour trouver les limites extrêmes du supportable lorsqu'on est solitaire.

Voilà pourquoi je laisse faire le mal.

C'est pas par plaisir que je souffre. Je souffre réellement. Ma vie est un calvaire dont on a pas idée. Beaucoup se seraient déjà suicidé à ma place. Et pourtant, je regarde droit dans les yeux le mal se faire.

Pourquoi le fait-on ? On a toujours détesté les solitaires ? Non, on a pas toujours détesté les solitaires. C'est juste qu'au sommet de la société il y a le bouc émissaire, qui leurs permettent à tous de se ressouder autour d'une haine commune.

Qu'est-ce que j'y peux ?

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