28/10/17 - Théogonie
Là c'est difficile, je m'y suis essayé
plusieurs fois, ce fut toujours un échec. Cette avalanche de noms,
de lieux, c'est comme le récit condensé d'un roman de 1000 pages
par un passionné de son sujet. On imagine celui qui a écrit ce texte
débitant les phrases les unes après les autres de peur qu'on ne
interrompt avant la fin.
Déjà ça commence fort. Les muses de
l'Hélicon, la fontaine bleue, le ton est donné. On sait qu'on a pas
affaire à la Karl Zéro qui nous raconte les aventures d'un Canadien
tueur de chinois. Mais on est directement dans la réalité, avec
tout ce qu'elle comporte de vices et de violences.
D'ailleurs, dans la préface, il nous
est bien dit que les festivités, où l'on écoutait les aèdes, lors
de concours de chants, étaient financés par les riches
notables de Grèce. Donc, les muses de l'hélicon on en parle quand
on sait qui c'est qu'a le porte feuille pour faire pleuvoir les
biffetons. Hein Hésiode ? Hein ? Mens pas, on le sait tous. Allez,
vas ...
D'après la préface toujours, on sait
pas si les textes d'Hésiode sont d'Hésiode, et si les textes
d'Homère sont d'Homère. On les a foutu comme ça parce que ça
arrangeait bien tout le monde. Et puis vas dire, après que toute
l'Histoire de la civilisation occidentale se soit construit là
dessus, qu'Homère il a jamais écrit ni l'Iliade, ni l'Odysée. Ce
serait pas possible, c'est comme dire que Jésus n'a jamais existé.
Des générations de gens sérieux, propres, bien éduqués qui
basaient leurs confiance sur les solides fondement de leur culture,
on leur dirait à eux que tout ça c'est faux ? Non, n'y pensons même
pas, ce serait trop brutal. Préservons les apparences je vous pris.
En ce qui me concerne, ça me dérange
pas que des textes faits par je ne sais pas qui soient sacralisés
comme ça. Je trouve que c'est bien les classiques, ça nous évite
de nous laisser basculer trop facilement vers la médiocre
littérature. Bon, là, des textes antiques, de toutes façons il
reste presque rien, alors si tôt que t'en as un qui soit un peu
long, ça devient automatiquement un classique sans avoir à exiger
une seule qualité littéraire au texte.
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