17/10/17 - Essayons de bien rédiger

Je me demande, à 327 articles de la fin de ce blog, s'il ne faudrait pas commencer à essayer de bien écrire. C'est vrai que j'écris comme un cochon et on ne peut pas dire que ce soit un travail digne d'être lu. C'est une forme d'irrespect pour le lecteur, serte, mais c'est aussi une forme d'irrespect pour moi-même. C'est un sabotage de ma production qui est contraint et forcé depuis l'extérieur.

Quand je vois tous ces gens qui sortent tous ces produits culturels professionnels, ça me fait un peu de la peine. Parce que moi aussi je voulais faire la même chose. Moi aussi je voulais faire des bande dessinées, de la musique, de la littérature, des films. Je voulais le faire parce que j'avais de bonnes idées que les autres n'avaient pas. Et je jubilais à l'idée de les sortir, à mon compte propre, pour dire que c'était moi qui l'avait fait.

Mais puisqu'on m'a tout volé, et qu'on a fait faire les "politiques" qui m'intéressait à ma place, via des canaux officiels, et bien je n'ai plus eu rien à proposer qui soit si exclusif. Je me suis senti dépossédé de mon combat, j'ai vu les efforts, l'argent, et les honneurs attribués à tout le monde sauf moi-même, et ça m'a désespéré de faire ce que je voulais faire.

Alors, pour ne plus jamais être volé, j'ai pensé que le désordre était la seule solution. Mais le désordre ne me permet pas de dire avec fierté : "c'est moi qui l'ai fait". On verra mon travail réel comme on voit une bouillie de mots accumulés par peur de manquer. Il n'y a rien de significatif, pas de concept, pas de rendez-vous fixes, pas de format. Alors, je ne peux pas dire : voilà mon idée, voilà comment je compte la vendre, voilà comment je compte revendiquer sa paternité.

Si j'avais eu un concept, et que je n'avais manqué de rien (affectivement parlant) pour me sentir bien dans le monde, j'aurais adoré être volé, avec plaisir. Mais puisque je manque de tout, je ne peux pas voir la réalisation de mon idée autrement que comme une tentative de meurtre physique. C'est une interdiction stricte de récolter le fruit de mes efforts. Nous sommes face à une condamnation à mort lente et douloureuse.

Je pense que ce qu'il faudrait ce serait essayer de sortir de la médiocrité formelle, tout en préservant celle du fond. En quelques sortes, sortir du rôle de génie pour demeurer voleur. S'attribuer des idées qui ne sont pas miennes, sans fournir d'efforts, et les réaliser.

Dans notre pays, les génies n'ont pas d'avenir. On veut à tout prix les tuer. Parce que, je sais pas pourquoi, c'est terrible mais c'est comme ça. Celui qui ose fabriquer des graines se les voies volées et plantées dans les jardins privés de gens qui n'ont pas l'intention de payer, jamais, un centime pour le pillage.

Je suis créditeur de plusieurs millions d'euros sur la société, il faut le savoir. J'ai payé, et payé, et payé encore. J'ai jamais arrêté. Et tout ce qu'on a trouvé de bon à faire c'est m'interdire de fabriquer des graines, m'interdire d'en vendre, et m'interdire d'en vivre (alors que c'est la seule chose que je sais faire).

Jusqu'à la fin, je dois essayer de bien rédiger, bien dessiner, bien filmer, bien parler, et sortir de la médiocrité suffisamment pour dire, enfin : je l'ai fait.

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