15/10/17 - Soumission


Il est beaucoup question de soumission. Il en a été question avec Houellebecq juste avant les attentats de Charlie Hebdo. Je pense que les religions à textes sont des prétextes, elles servent à symboliser des réalités innommées. On symbolise pour ne pas mettre tout le monde au courant. On préserve la crédulité du plus grand nombre.

Dans mon cas, je pense qu'il a été question de mettre en scène le contraste entre MON monde de toute puissance, et LE monde, dans lequel on ferait tout ce qui serait possible pour s'assurer de mon impuissance.

Je pense qu'on a voulu s'amuser de la situation en m'utilisant comme un jouet qui ne pourrait, se dit-on, au final, que reconnaitre sa dépendance au système et à tous ses mécanisme de manipulation. On aurait voulu faire de moi un exemple de la puissance de la machine sociétale. L'idiot, le modèle d'exposition, le cas pratique. On m'aurait mit dans toutes les vitrines de magasins pour vendre la société.

"Mesdames, mesdemoiselles, messieurs ! Cet homme, que vous voyez là, dans ce camion, a été placé là par nos meilleurs spécialistes ! Ne vous inquiétez pas, il n'en sortira pas ! Nous avons fait son éducation, diagnostiqué une inadaptation, et l'avons redirigé vers sa profession !". "Je vais vous faire à présent la démonstration de sa docilité par l'exemple !". "Nous avons fait naitre en lui un rêve, que nous avons brisé ! Puis a nouveau, d'autres rêves, que nous avons tour à tour brisé ! Nous l'avons soumis à la mort, avons fait naitre en lui les pires idées morbides, jusqu'à lui accorder la bienveillance tant désiré, j'ai nommé : le travail !". "Grâce au travail, mesdames et messieurs, nous pourrons le rééduquer, refaçonner son esprit et le rendre heureux avec les miettes de ce que nous aurons bien voulu lui accorder !". "Vous pensiez que cela n'était pas possible ? Vous vous trompiez !". "Nulle magie ! Nul tour de passe-passe ! Vous avez devant vous le fruit de la science, mesdames et messieurs !". "Cet homme est l'œuvre des scientifiques les plus échevelés de notre temps, qui se donnent corps et âme à l'avancée de leur discipline !". "C'est un petit pas pour cet homme, mais un grand pas pour la bourgeoisie !".

Je les imagines, m'envoyant avec mon camion chez les clients qui voudront voir de leurs yeux ce que je suis devenu. Et moi qui ferait ce qu'on me demande, sans me poser plus de questions. Le petit chien bien dressé. L'honneur sauf des bourgeois. L'orgueil des puissants satisfaits jusqu'à la crise de rires nerveux. C'est de ça dont il est question. Je ne suis pas naïf vous savez ?

Ce que je ne comprends pas c'est l'intolérance du bourgeois. Pourquoi a t-il forcément besoin de soumettre ? A quoi ça lui sert ? Si j'ai pas besoin de vous, vous avez forcément besoin de vous rendre indispensables ? Vous avez forcément besoin de fermer toutes les portes ?

Et vive la France !



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