21/10/17 - Je n'ai plus faim
Ce matin j'ai mangé une tranche de
boule de pain tranché avec une bonne moitié de poulet cuit, et bu
quelques verres de rosé. Maintenant je n'ai plus faim et il est 9h00
moins le quart. J'ai pas l'habitude d'avoir l'estomac plein aussi
vite. J'ai vraiment de la peine pour les maigrichons qui peuvent rien
changer en quantité. Je me demande bien à quoi doit ressembler leur
vie. Ca doit être triste les repas. Je me demande s'ils y prennent
même du plaisir.
Là, j'ai prévu de la viande, du
fromage et des confiseries. Du sel et du sucre. Glucose, Lipide,
Protéines. On est normalement sur une consommation alimentaire de
grosse brute. Mais aussi et surtout sur une consommation de drogué
de la bouffe qu'est à moitié en état second pendant qu'il mange et
après s'être remplit le ventre.
Je voudrais tellement qu'un maigre me
raconte ses repas, comment il se sent, seconde après seconde, ce
qu'il fait. Son rapport à la nourriture, ses gouts, tout. Ce serait
tellement bien si je pouvais avoir ça : le récit d'un repas de
maigre. Je voudrais tellement pouvoir me mettre à leur place pour
voir ce que ça peut être. Comment ils font pour vivre sans la
sensation d'être chargé de gras de partout au point de se sentir
capable de devenir le maitre du monde ? Est-ce qu'ils se sentent
fragiles ? Ou est-ce qu'ils se contentent d'être cohérents dans
leur petit champs de vie, avec leurs ressources ? Est-ce qu'on peut
avoir des délires de sur-puissance en étant maigre et en mangeant
léger ? On le vit comment de pas avoir de force physique ? On est
impressionné par les choses du quotidien ? On est dans le déni ?
Comment on fait pour vivre dans un monde constitué de choses lourdes
? Moi je sais que quand je perd trop de poids j'ai une perte de force
physique qui m'est désagréable. C'est comme si j'avançais dans un
monde possiblement hostile sans aucune chance de me défendre le
moment où l'hostilité devenait concrète.
J'aimerais vraiment savoir c'est quoi
le rapport au monde d'un maigre. C'est surtout la sensation physique
qui m'intéresse, associé à la dimension psychique.
Moi, entant que gros, je peux dire,
tout ce qu'est humainement portable, déplaçable, je le fais sans
problème et sans forcer. Je veux dire j'ai pas de douleur
musculaire, jamais. Quand je tombe sur une charge énorme, de
plusieurs centaines de kilos je peux essayer de la déplacer,
péniblement, sans souffrir des muscles, en faisant pomper cœur et
poumons pour alimenter le bordel. Mais si la charge est trop
importante je risque la douleur articulaire (mal de dos, mal de
hanche, mal d'épaule, etc.).
Le maigre, lui, est-ce qu'il vit la
même chose à des seuils plus bas ? Est-ce qu'il a des douleurs
articulaires ? Est-ce qu'il a des douleurs musculaires ? Jusqu'où va
sa force ? Comment il fait quand il est fatigué ? Il mange ? Il boit
? Il dort ? Il fait quoi ? Parce que moi je mange.
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