19/10/17 - Quoi faire ?

J'ai certainement déjà utilisé ce titre d'article.

Je me demande, étant donné que j'ai "perdu" comme ils disent, c'est à dire que j'ai renoncé à avoir tout ce qui m'intéressait exclusivement dans la vie, ce que je pourrais bien faire. Les expériences qui ont été miennes ont toutes à peu prêt fini pareilles, c'est à dire dans le harcèlement, l'insulte, les menaces de mort, et la sale réputation.

Le mécanisme a commencé au collège, sans que ça n'aille trop loin, ça a explosé au Lycée, j'ai eu le droit à quelque chose de semblable à Paris aussi mais j'ai fuis parce que je savais à quoi ça allait mener, et pour fini en 2014 c'est la pire en durée, ampleur et violence. Là j'ai eu le droit à toute la panoplie du parfait ciblage avec motivations meurtrières.

En général quand ça arrive, je fuis. Je me replis sur moi-même et j'essaye de me changer les idées, pour pas être triste. Ce que je fais c'est que je bouffe et je regarde des programmes divertissants. Ca me permet d'éprouver des émotions faibles qui se substituent aux émotions que je n'éprouve plus dans la réalité. C'est un rêve artificiel, je me sens comme Néo qui se plonge dans un monde qui n'a rien à voir avec son monde. Il est propre, porte des habits bien taillés, dans une ville propre ou les gens portent des habits bien taillés. Tout, dans la matrice est bien organisé. On est seul au milieu de tous, libre de les observer sans qu'ils ne nous haïssent ou nous remarquent.

Cette tendance à fuir la haine des gens elle s'explique par mon gout pour le sens des choses. Je suis le genre qui veut bien apprendre sa leçon en classe à la condition qu'on lui dise quand elle a été conçue, par qui, pourquoi, dans quel but, etc. Je suis le gars qui sait très bien qu'on invente pas un savoir innocemment. Il y a des réponses aux pourquoi dont je suis digne, au même titre qu'un autre, de connaitre. C'est pas parce qu'on me donne le statut de pauvre élève de base qu'on doit considérer que je vais accepter de rien savoir à rien, sauf les réponses aux questions des devoirs. Et bien ça, en cours ça ne porte jamais ses fruit, et en société non plus. Si l'on refuse de se soumettre aux codes d'un milieu tant qu'on a pas prit connaissance des raisons de ces codes, des origines de ces codes, et l'utilité de ces codes, on est très rapidement vu comme un nuisible. Le nuisible, il est pas juste exclus, il peut encore servir une fois avant de finir au camion poubelle.

Le nuisible il sert à ressouder le groupe. Quand on a identifié un nuisible, et qu'on est tous formels pour dire "c'en est un !", à la suite d'un radotage qu'aurait inité le plus radoteur du groupe, il convient de l'exclure. La phase d'exclusion est un évènement stratégique pour ceux qui sont mal vus du groupe. Ils vont devoir montrer aux autres leur appartenance en étant violents plus fort que tous les autres contre le nuisible. C'est une fois que le nuisible à fuit ou à été tué qu'on en conclu qu'on a réussit notre devoir, que les codes du groupe sont saufs, qu'on ne sait pas trop à quoi ils servent, qui les à placés là, mais de toutes façon ça devait pas être remis en question.

Ce qui m'embête un peu c'est le profil des gens que j'ai face à moi. Parce qu'ils n'ont ni envie de me tuer, ni envie de me laisser fuir. Ils me maudissent, me menacent, et ce sans proposer de solutions de sortie. Ils semblent se satisfaire de l'enfer qu'ils alimentent artificiellement. Il semblerait qu'il soit, à leurs yeux, nécessaire de torturer sans relâche. J'utilise le mot "torturer" en disant bien qu'il ne s'agit pas là d'une exagération. On est tout à fait dans une situation de torture. Je subis : bruit, interpellations réelles, interpellations virtuelles, empêchements, et ce chez moi. Je veux dire qu'il est absolument pas possible d'y échapper.

Donc, dans ma situation de torture, comment puis-je m'occuper ? Que puis-je faire ? Quelle activité pourrait m'occuper utilement ? Est-ce qu'il est concevable de se donner corps et âme à une activité construite et organisée ? Le faire un peu comme je l'ai fait avec mon blog, ok, mais de façon sérieuse ? Est-ce que c'est possible ou pas ? Je pense pas. J'aurais trop peur. J'aurais des paniques, je stresserais, je ferais des cauchemars, je me demanderais quand est-ce qu'on me volera mon travail pour de bon. J'aurais peur que ce qui est arrivé depuis 2014 se répète, encore et encore. Et cette angoisse, elle ne saurait pas disparaitre.

Parce que j'avais déjà été harcelé, je m'étais isolé. Parce que je m'étais isolé, j'ai pris du retard. Parce que j'ai pris du retard, je voulais travailler des projets qui auraient été ma revanche. Et aujourd'hui tout recommence, mais il n'y a plus de revanche possible. J'ai plus la capacité de me lancer dans des projets ambitieux qui auraient soigné mon orgueil. Le genre de projets qui m'auraient fait dire : "bon, j'ai pas fait tout comme tout le monde dans la vie, mais au moins ça je l'ai fait".

Mon blog je l'aime bien parce que c'est tout ce que j'aurais pu faire de mieux. Je vois rien d'autre qu'aurait été mieux pour occuper mon temps. Ca m'aide moralement, ça limite ma dépression, ça me fait me dire que le jour où je mourrai j'aurais pas été passif toute ma vie, et puis ça m'aide à me comprendre. Je sais maintenant, grâce à ce blog, que la sensibilité qu'est la mienne et qui ne trouvait nul part de quoi se satisfaire, était faite de campagne et de télévision (je suis un médiocre culturel). Mais à part ce blog ? Qu'est-ce que je peux faire ? Encore un truc du genre, avec du désordre et du n'importe quoi ?



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