28/10/17 - J'ai fini Phèdre
J'ai fini de lire Phèdre de Racine. Le moins qu'on puisse dire c'est que ça a été difficile. Non pas que le texte soit difficile, ni le sujet, ni la langue, mais c'est mon attention qu'est incapable de tenir la distance. Je le sentais sur les Xéna, j'étais de moins en moins attentif à ce qui se disait, là j'ai vu concrètement dans ma lecture qu'en effet j'étais la tête ailleurs. Il y a tout le temps une pensée parasite qui vient par dessus ce que je fais et qui me cache tout. Je dois tout le temps la balayer avant de reprendre.
Hippolyte, le fils de Thésée, il me
fait penser à moi à partir du vers 1110, quand il dit : "J'ai
poussé la vertu jusques à la rudesse. On sait de mes chagrins
l'inflexible rigueur. Le jour n'est pas plus pur que le fond de mon
cœur. Et l'on veut qu'Hippolyte épris d'un feu profane...". En
fait c'est un psychopathe de vertu, un peu comme moi.
La fin de la pièce est assez raide
quand-même. Tu t'attends pas à ce que ça se termine comme ça. Le
ton est régulier tout du long, et puis BAM ! voilà le final ultra
violent.
Après, au sujet de la pièce, j'ai pas
senti la détresse des personnages. Je me suis dit que tel que
c'était présenté, ils auraient pas forcément eu à le vivre
intensément. Ils auraient pu jouer faussement leurs rôle,
théâtraliser (il l'auraient fait en contexte réel je veux dire),
sans avoir à véritablement éprouver le tragique des évènements.
Je me suis dit qu'on pouvait jouer la chose avec beaucoup de
détachement. Et je pense que ça s'explique parce que le texte est
court.
Vu que ça fait partie de ce qui peut
être joué par la comédie française, il n'y a sûrement une façon
de jouer la chose pour lui donner une intensité qui n'est pas dans
le texte.
Parce que textuellement, on est loin du
tragique d'une Anna Karenine, ou on sent 200 ou 250 pages avant la
fin que ça va très mal terminer, et page après page on se dit :
"Mais assez ! Balance la fin ! Arrête de faire monter la sauce
!".
Dans Phèdre, il y a un côté vite
fait bien fait. On perd pas de temps avec des futilités. C'est
intéressant de voir comment c'est fait. Je sais pas combien de temps
elle dure cette pièce. Elle comporte 5 petits actes. Il y a 8
personnages et des gardes sans texte. Ce qu'est quand-même pas rien.
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