02/10/17 - J'ai marché 30,2 kilomètres
Aujourd'hui j'ai marché 30,2 kilomètres en 5h45. C'est quand-même pas rien. J'ai voulu voir quelle était ma limite physique. Et là je l'ai trouvé.
Je suis partis avec mon cahouet qui pue le chien depuis que je lui ai mis des champignons dans les poches (je le lave pas parce qu'il est destiné à la poubelle). Dessous, j'avais une sacoche avec à l'intérieur une batterie externe pour mon smartphone. Dans la poche, mon smartphone. Et au pieds j'avais de banales chaussures à semelle dure.
Je suis partis donc comme ça. Quand j'ai eu fait 5 kilomètres, et qu'il était question de faire demi-tour, je me suis souvenu que j'avais avalé des barres chocolatés, des fraises à la guimauve, quelques chips et du vin blanc. Je me disais que 5 kilomètres aller, 5 kilomètres retour, c'était léger. J'ai donc pris la décision de poursuivre ma marche.
J'avais l'idée d'aller 1h30 et revenir 1h30 pour faire 3 heures de marche, et ainsi mesurer la distance que je pouvais réaliser pendant cette période.
Au début, tout allait bien, quand j'ai eu fait 10 kilomètres j'ai commencé à avoir mal à la hanche droite et au genoux gauche. J'ai regardé le chemin, il était légèrement arrondit. Le centre était plus élevé que les côtés. J'ai pensé que la différence de hauteur entre le sol au niveau de mon pied gauche était différente de la hauteur du sol au niveau de mon pied droite et que ça devait faire jouer les articulation de telle sorte que ça faisait mal. J'ai donc changé de côté de marche, et la douleur est passée.
Je suis passé à côté des immonde éolienne de Cossé-Le-Vivien. J'ai vu d'autres choses en route mais j'en parlerais ailleurs.
En entrant à Cossé, je commençais à avoir sérieusement mal aux pieds. Je me demandais si j'allais ps rentrer à quatres pattes, les genoux en sang. J'essayais de pas y penser et je continuais en regardant mon smartphone. La vitesse de marche avait l'air bonne, pas de diminution notable du rythme. D'après mes calculs, il me fallait faire 13 kilomètres avant de rebrousser chemin. C'était la seule condition pour pouvoir cumuler 30 kilomètres au total (puisque mon smartphone a commencé à enregistrer au bout de 2 kilomètres).
J'entre donc dans Cossé avec la ferme idée d'y trouver une preuve, quelque chose à photographier, pour dire : "j'y étais, je raconte pas des bobards. Vous me croyez jamais quand je dis des trucs, bah la, la voilà la preuve !".
Je passe le pont en pierre style architecture citadine de routes à forte circulation. Je passe une ferme. Je passe un portail. Et là je me trouve presque au niveau du parking à camions de Cossé. Alors que j'arrive au niveau des derniers arbres; des corbeaux s'envolent au dessus de ma tête. Il se mettent tous à tournoyer. On les dits intelligents, peut-être avaient-ils des raisons de le faire ? En tout cas, ils agissent en groupe. Ils font donc sûrement plus confiance à l'intelligence collective qu'à leur intelligence propre. Peut-être ne savent-ils pas eux-même pourquoi ils font ça ? (comme mes harceleurs).
Juste, avant, j'ai oublié d'en parler, Il y avait un panneau d'avis d'enquête, ils font ça apparemment pour tous les grands travaux. C'était au sujet du contournement de Cossé-Le-Vivien par une sorte de rocade. Depuis toujours, le bourg, qui n'est pas prévu pour, est traversé par un nombre incalculable de véhicules de toutes sortes, convois exceptionnels inclus. Et bien, il aurait été décidé que ça devait changer. Ahlalala, la France c'est devenu le terrain de jeu du BTP. Il est loin le temps où on vivait avec la faune et de la flore ...
Donc moi je marchais, mes corbeaux sont passés, et quand je suis arrivé au niveau du parking, est arrivé en même temps que moi, un camion jaune-vert. Il est sortit de la route, s'est arrêté, cabine face à moi, moteur allumé, a attendu mon passage et s'en est allé. Il étaient deux dans la cabine. Le nom du transporteur prend deux "S", il se termine par "SS", il commence par "K".
J'ai continué ma route. Mes 13 kilomètres étaient pas encore faits. J'ai vu un panneau évoquant des plantes toxiques, je ne l'ai même pas lu. J'avais photographié des mauvaises herbes pour chercher à savoir ce que c'était, alors ça aurait dû m'intéresser, mais j'étais plus inquiété par l'état que pourrait avoir mes jambes au retour. Je me demandais si je n'allais pas aussi avoir une soif terrible. J'ai passé un coup de pointe de langue sur ma lèvre supérieure, elle n'était pas sèche, c'était la preuve que je n'étais pas encore déshydraté.
J'étais calme, confiant, mais dans ma tête, je me disais : prépare toi à ce que ça fasse mal.
En suite, je suis arrivé au niveau d'un ancien arrêt de train de Cossé qu'ils ont transformé en coin pic-nic. C'est une sorte de l'allée surélevée bordant la ligne, qui devait certainement être à la hauteur des portes du train (s'il en avait). Dessus, ils y ont mit un table en bois, et ce panneau qui évoque la voie ferrée. Je ne l'ai pas lu non plus.
J'ai atteint 12,7 kilomètres au compteur lorsque je suis passé au niveau d'un parc à biquettes. Là, j'ai décidé de faire demi tour.
Au retour, 3 corbeaux étaient posés à terre, là où ils volaient plus tôt. En marchant, je me suis fait dépassé par 2 femmes d'âge mûr qui couraient. Je me suis demandé comment c'était possible de courir en 2017, comment elles pouvaient bien faire. Et presque au même moment, est passé un cycliste avec un gilet jaune fluo Lafarge. J'ai essayé de me demandé si il était pas complice, mais ça n'en avait pas l'air, et de toutes façons je m'en foutais un peu. Les femmes sont revenues en sens inverse, et j'ai presque plus vu personne pendant tout le trajet.
J'ai cherché à voir autour de moi s'il n'y avait pas quelques curiosités dignes d'intérêt. Et je suis tombé sur une petite coquille d'œuf. On dirait un œuf d'oiseau. Je ne sais pas s'il est cassé par une éclosion pour par un pillage de nid. En tout cas, il était là, par terre, ouvert et vide.
Ensuite, je n'ai plus trop fait attention à rien, je me suis contenté de marcher en pensant à tout et n'importe quoi. Mon imagination remettait en scène tout ce que j'avais vu et entendu sur ordinateur. Je regardais mon smartphone, ça faisait un moment que j'avais quitté Cossé, et pourtant, je n'avais fait qu'1/5 du chemin retour. Alors je me faisais une réflexion, je me disais que la longue marche est une bonne école de la patience. Qu'on apprend à se fixer un objectif et à supporter le temps nécessaire pour arriver à l'atteindre. Certains font des arts-martiaux, d'autres du zen, moi je marche.
Rendu à 20 kilomètres, je sentais que mes jambes commençaient à se manifester. Mes pieds faisaient mal, puis pas mal, puis remal, puis repamal. Et pour finir, j'avais une douleur diffuse dans chaque jambe, et je ne sentais plus leurs mouvements. Par exemple, un moment, je manque de rentrer dans un plot de travaux, je fais un virage à 90° pour l'éviter, et je n'ai même pas senti le mouvement de mes membres. Mes jambes ont bougées toutes seules. Tout s'est déroulé hors conscience.
Je suis rentré, je n'étais pas plus fatigué que ça. Je veux dire, je sentais que j'étais arrivé au seuil après lequel ça allait commencer à tourner supplice, sans le dépasser. 5h45 de marche à 5,5km/h, je pense que c'est ma limite confort. Donc les 8 heures de marche, je sais pas si je les tentes prochainement. Si je le fais, il me faut un équipement adapté.
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