02/10/17 - C'est calme
On peut le dire, aujourd'hui, depuis un
moment, c'est calme. Je veux dire qu'autour de moi il n'y a vraiment
pas de bruit. Twitter s'est calmé, je ne regarde plus la télévision
depuis des années, je n'ai plus aucun projet de vie à venir. Je
veux dire, tout est calme.
Je devrais profiter de ce calme pour
travailler mais je n'arrive pas. Je derais aller puiser du fond mais
c'est impossible.
"Il faut connaitre ses limites",
il m'a dit. Je veux bien. Connaitre ses limites, pourquoi pas. Moi,
mes limites elles sont relatives à mon milieu plus qu'à ma
personne. Je veux bien croire que j'ai jamais été un intello
premier de la classe qu'est à genoux devant l'autorité scolaire en
implorant qu'on ne me punisse pas, mais ça, est-ce que ça dépend
vraiment de moi ?
Mes rares expériences d'apprentissage
par cœur, je me souvient qu'elles se sont faites dans les larmes et
le sentiment de mourir. Mes premières réalisation de ce que pouvait
être la mort, elles se sont faites quand j'ai appris des poèmes par
cœur pour avoir une bonne note. Je crois que j'ai jamais toléré de
faire un effort pour une autorité. Je veux dire, qu'on me demande
d'exécuter des tâches pour ne pas être punit, ça me paret assez
dingue.
J'ai toujours été partisan du moindre
effort en situation de normalisation. D'où ma médiocrité. La
médiocrité c'est le choix de celui qu'a pas envie d'être là,
qu'est forcé, et qui doit effectuer le travail qu'on lui demande.
J'aurais bien aimé être le premier de
la classe, avoir la réussite, le statut, la voiture, la maison, la
femme, les enfants, etc. Mais je crois que j'en suis pas capable. Je
veux dire, je pense que j'en ferais toujours le minimum pour pouvoir
consacrer un maximum de mon attention à la liberté de penser.
Je suis un médiocre qui respecte la
loi parce qu'il pense qu'il en aura toujours besoin entant que
médiocre. Je veux dire, si j'en fout pas une en relation sociale
(parce que j'ai pas le choix), j'aurai systématiquement des gens sur
le dos qui voudront me saouler.
Je me souviens d'une scène au collège.
On devait repeindre un local, en classe de techno. On devait enlever
la peinture, et repeindre. Un peintre était venu nous faire une
explication sur la peinture, les pigments, les mélanges, les
techniques de peinture, etc. En ce qui me concerne, j'ai du passer
une machine chauffante (je sais plus le nom) pour enlever la
peinture. C'était comme un perceuse, avec un troue au bout duquel
sortait un air très chaud. Je passais ça sur la peinture, ça
l'attendrissait, et je pouvais la décoller au couteau à enduire. On
balayait, on mettait des bâches par terre, je sais que j'en ai fait
pas mal sur la phase qui consiste à enlever la peinture, ça avait
duré des jours. Et bien t'avais un gosse artisan qu'arrêtait pas
de me gueuler dessus, sur moi et sur les autres, parce qu'on le
dérangeait tout le temps. Quand j'étais ventre à terre pour
gratter sous les chauffages, ça le saoulait. Quand j'étais sur un
escarbot pour monter au plafond, ça le saoulait. Où que je sois, ça
le saoulait.
Je me dis, ptin mais c'est quoi son
problème à lui ? Je veux dire, je fais mon travail, je m'applique,
j'essaye de pas trainer, et il est pas contant ? Puisque que c'est
ça, j'en conclus que je pourrais jamais rien y faire, il y aura
toujours un connard qui sera là pour saouler. Si un moment ça
tourne mal et que j'ai pas le justice, je vois pas bien ce qu'il me
reste.
Donc moi, la médiocrité ça me va
bien. Et puis, de toutes façons, j'ai pas le choix.
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