Rédaction 89

Dans la rédaction 89, je vais essayer de lire et résumer Phèdre de Racine. Premières fois que je vais le lire. Je l'ai choisis parce qu'il est peu épais. 98 pages préface comprise, soit le numéro de la rédaction à l'envers. Je dis pas que je vais avoir grand chose de brillant à dire, mais bon, on va essayer. C'est un début, j'essaye de monter le niveau doucement. Après 450 articles médiocres, j'en ferai 450 moins médiocres, 450 bons, et enfin 450 très bons.


Moi je lis naïvement mes textes, je vais pas jusqu'à chercher le sens profond des phrases, et des mots, et de tout ce qui le constitue. Un jour, peut-être, mais le temps n'est pas encore venu.
Préface
Phèdre a été représentée pour la première fois en 1677. Racine est au sommet de sa carrière. Il est reconnu auprès du public cultivé, ainsi que des institutions littéraires et supra-littéraires. Il est écrivain de profession. En 1677 toujours, le roi le charge, lui et Boileau, de devenir ses historiographes , ce qui équivaut à « la plus haute dignité littéraire ». Il existe des liens entre la situation de Racine et sa tragédie, les deux semblent complémentaires.
L'origine de Phèdre et la réception de son œuvre
Racine a eu de nombreux devanciers et concurrents immédiats, ce qui a très certainement influencé la réception de son public.
Sa pièce reprend le sujet “d'Hippolyte porte-couronne” d'Euripide. Dans cette pièce, l'épouse de Thésée désire le fis de son mari. La calomnie accuse le fils et le père décide de le tuer. Il est décidé d'éviter de faire se confronter Phèdre et Thésée.
Sénèque a traité le même sujet en montrant des confrontation directes et violentes entre Phèdre et Thésée. Au 16ème sciècle le sujet est reprit en français. En 1573, Garnier donne une pièce qui immite celle de Sénèque. Au 17ème sciècle, en 1645 c'est à Gilbert, en 1675 à Bidar, ils composèrent des tragédies où, par soucis de bienséance, ils firent de Phèdre la fiancée de Thésée. Le sujet mythique grec rencontre le sujet historique latin en l'anecdote du règne de Constantin. Son épouse Fausta éprouvait une passion coupable pour son fils Crispe avant de l'accuser. Dans la Bible on trouve le cas de la femme du maïtre de Joseph qui le soumet à la tentation.
Mais, dans la tragédie théatrale, on voyait là la tragédie d'Hippolyte avant tout. Au début, Racine voulait intituler sa pièce “Phèdre et Hippolyte”. C'est donc qu'il gardait l'idée qu'il s'agit de l'histoire d'un jeune homme injustement accusé et mis à mort. Il déplace l'accent vers le personnage d'une femme luxurieuse mais torturée. Racine reprend l'idée d'Euripide selon laquelle la passion de Phèdre est une punition divine. Elle essaye de résister, elle n'est pas entièrement coupable.
Racine invente le personnage de Aricie, il s'agit d'une descendante de la famille de Pallas, dont Hippolyte est amoureux. Celà rend jalouse Phèdre qui décide de se vanger en laissant Hippolyte calomnié. Enfin Racine décide de faire accuser Hippolyte par Oenone, ce qui préserve l'héroïne d'un mensonge actif et la rend moins odieuse aux spectateurs.
Les spectateurs cultivés connaissent déjà le sujet et voient la pièce de Racine un moyen de comparer et apprécier l'originalité de Racine. Outre Bidar, les contemporains de Racine purent voir un version de Pradon, sur la scène du théâtre Guénégaud, la salle de la troupe de Molière, deux jours après cellede Racine à l'Hôtel de Bourgogne. Il y eu sonnet ageessif des amis de Pradon contre Racine. Un poème de Racine insultant le duc de Nervers. Racine et Boileau sollicitèrent la protection du prince de Condé. Ce remue-ménage fit que les deux pièces eurent un égal succès de scandale. Mais le public préféra peu à peut la pièce de Racine.
En mars 1677, brillante re présentation devant la cours. EN 1680 La première représentation de la commédie française lui est consacrée. C'est le couronnement de l'oeuvre de Racine.
Un essai de légitimation de la tragédie
Racine fait éditer sa pièce et insiste en préface sur sa valeur morale. Il dit que les passions ont à voir avec le désordre, et montre la difformité de la vertue. Il insiste sur le fait que Phèdre est son personnage le plus raisonnable car ni tout à fait coupable, ni tout à fait innocente.
Tout au long du siècle l'église s'oppose à la fiction. Le janséniste Nicole, qui polémiquait contre Saint-Sorin écrivait qu'un poète de théatre est un empoisonneur public. Non un corps mais une âme. Racine romp alors avec les Jansénistes qui l'avaient recueillit et éduqué. On reproche au théâtre d'être corrupteur, ses défenseurs rétorquent que la tragédie a une fonction de catharsis. Racine tente de légitimer la tragédie au regard de la doxa catholique et propose un couronnement de la tragédie comme art “utile”.
Le silence après Phèdre
Après Phèdre, Racine reste longtemps sans écrire. Il est au sommet de son art et craind de déchoir. Il a lu Platon et sait que ce qui peut-être vraiment beau n'est pas vraiment bon moralement. Il pense que sa pièce est ce qu'il a fait de mieux du point de vue de la moral et donc de l'art. Il restera 10 ans sans écrire.
Il ne nous reste pas grand chose de l'oeuvre de Racine. Tout n'a pas été publié et ses manuscrits ont brûlé.
Au XXème siècle, Phèdre passe pour être le plus grand succès de Racine, mais la pièce aura connut un moins grand succès que : Andromaque, Bérénice et Iphigénie.
Une tragédie exemplaire
La poétique d'Aristote recommandait que la tragédie soit fondé sur un conflit entre proches. Dans Phèdre la péripétie se trouve au milieu de l'action. Le début de la pièce la montre à bout de force, sans sommeil, sans nourriture. Une figure d'anorexie. Elle déteste son corps, source du désir coupable. Elle souffre d'un malheur qui semblerait venir d'un complexe à l'égard de la figure maternelle. Le retour de Thésée renverse tout. Son amour devient coupable et elle devient incontrôlable.
Une tragédie du langage
L'action repose sur la difficulté à contôler le langage. Thésée instaure la loi de l'ordre absolu et du secret. Hippolyte en appelle au dieu Neptune, c'est une malédiction.
Face au pouvoir absolu du langage, Phèdre et Hippolyte sont entrainés dans la spirale du secret. L'aveu des sentiments devient donc une transgression de l'ordre. Phèdre est donc une tragédie des aveux.
Phèdre est une tragédie poétique. Pour surmonter les obstacles “irréductibles” du langage, les personnages se plongent dans les mots et les images. “Du coup, les expressions les plus usuelles sont rechargées de leur sens premier”. On parle de “trouble” que procure le désir amoureux. On compare l'amour à un “feu”, la peur à la “glace”. “Je sentis tout mon corps et transir et brûler”. Le langage amoureux cesse d'être un jeu de figures. Il doit être entendu au pied de la lettre. “Dieux ! Que ne suis-je assise à l'ombre des forêts !” peut dire le besoin de calme, de fraicheur, de silence ; mais l'évocation de la forêt amène celle d'Hippolyte. La forêt est le lieu où l'on peut le voir en pleien action, donc en pleine beauté.
Lorsque Théramène fait le récit de la mort d'Hippolyte, par un monstre à la fois taureau et serpent, l'ordre langagier change. Les mots ne sont plus les images des choses, mais les mots sucitent des images. La poésie n'est donc plus un ornement mais le coeur même des choses.
Un tragique exemplaire
Au temps de Racine, on pensait que le lien entre le corps et l'âme résidait dans les humeurs. Il y avait 4 humeurs fondamentales : le sang associé à la force et au courage, la bile à la colère, le flegme à la modération et la froideur, et enfin la mélancolie à l'imagination et l'excès. Un bon équilibre des humeurs devait procurer un bon équilibre mental, affectif et moral : le bon “tempérament”.
L'équilibre est rarement stable, quand ce n'est pas le cas l'individu sortait de la mesure et tombait dans démesure : en grec, hybris. Les personnages tragiques sont des êtres d'hybris. Thésée se laisse emporter par ses humeurs sanguines. Phèdre, la “détraquée” se laisse emporter par sa mélancolie.
Hippolyte défit les lois de la condition humaine qui veulent qu'un homme soit amoureux. Pour punir cet orgueil, Vénus le rend amoureux d'une femme dont l'amour est interdit.
Phèdre offre aus pectateur une interrogation sur la condition humaine non par la reflection mais par l'image. “Phèdre et sa fureur”, “Haine de Vénus”, “colère de Neptune”, l'homme est soumis à des forces qui le dépassent.
Racine était chrétien, il ne prenait pas les images de la mythologie au premier degré.
Une interrogation exemplaire
Racine, par deux aveux ne met pas l'accent sur l'histoire (que les spectateurs connaissent déjà), mais sur les comportements. On peut nommer l'histoire mythos, le comportement èthos, les effets produits sur le spectateur pathos, la finalité de l'oeuvre son télos, son langage le logos.
Le pathos nait des figures des personnages. Dans la préface de Bérénice, Racine dit rechercher “la tristesse majestueuse”, ce qui désine un mythos faible et un pathos à procurer aux spectateurs. Une “tristesse majestueuse” sans contrastes criants, sans concession à des effets faciles.
Avec Bitannicus Racine indique un principe dramaturgique qu'est action simple, avec Bérénice il indique un principe esthétique qu'est la tristesse majestueuse, avec Phèdre il indique une finalité : faire de la tragédie un chemin pour haïr le vice.
Racine écrit que le caractère de Phèdre est ce qu'il a mis de plus raisonnable sur le théâtre. La conception de cette figure, cet ethos, correspond aux enjeux fondementaux du tragique. Racine a donné nombre de tragédies qui s'organisent autour de personnages féminins : Andromaque, Bérénice, Iphigénie. Une mère veuve, une amante et une fille.
Il y a des figures féminines de desespérance, des femmes dangereuses, “fatales” : Hermione dans Andromaque, Agrippine dans Birtannicus, Roxane dans Bajazet. Dans Phèdre, Racine éxplore une figure de femme qui éprouve l'hybris et tente d'y résister. C'est un èthos tragique puisque son désir se porter sur un homme interdit, l'objet d'un amour incestueux. Elle représente une humanité qui n'a aucune liberté. Elle peut éveiller un sentiment d'horreur, donner à ressentir les dangers de la fureur passionnelle, et la terreur devant les pulsions.
Phèdre montre l'échec de la morale ordinaire. Fénelon, au Livre VI de Télémaque, recommandait recommandait trois remèdes pour résister à la pulsion amoureuse : la fuite loin de l'être désiré, la prière, le refoulement. Phèdre a pratiqué les trois. Le tèlos de Phèdre réside donc dans l'échec de la morale ordinaire, donc dans une incitation à s'en remettre à dieu : le tragique est le sentiment de l'existence irrémédiablement perdue sans espoir en un au-delà.
Phèdre courronnée
... OSEF !

ACTE 1 

SCENE 1

Hippolyte dit à théramène qu'il veut s'en aller retrouver son père. Théramène lui fait remarqué qu'on ne sait pas où il est et observe un changement en Hippolyte. Il soupçonne ce dernier d'éprouver des sentiments pour Alcide.

SCENE 2







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