29/08/17 - La douleur

Je dis pas que la douleur a une utilité. Si j'avais eu le choix, je ne souffrirais pas. Dans le but de pouvoir vivre une vie "normal". Mais voilà, je souffre. C'est le cas parce que dans la vie j'ai été émerveillé par de somptueuses oeuvres qui ne peuvent avoir été produites que par des êtres souffrants (musiques, dessins, fermes paysannes, animaux, etc.). Et donc, tout ce qui ne m'apparait pas somptueux me fait souffrir par manque d'émerveillement. J'ai le choix entre la souffrance que provoque le refus de la médiocrité, et la souffrance de l'acceptation de cette médiocrité. La différence entre les deux se trouve dans l'espoir, que le refus permet de préserver.

Le temps, la patience, la perseverence, son nécessaire pour atteindre un but, mais tout ça n'est pas possible sans souffrance. Adèle Van Reeth était un but, il y a pas si longtemps. Je me disais : si tu vas voir Jeanette Goudard tu seras définitivement grillé, donc, souffre. Mais qu'éspère t-on à souffrir ? La plus part des gens éspèrent une reconnaissance de leurs égaux. Moi, c'est de l'humanité toute entièreté, avec sa diversité, que je cherche la reconnaissance. Je cherche la reconnaissance de l'universel.

Si je jouïe réellement de quelque chose, je devient suspect. Mes prétentions à obtenir d'avantage seront inassouvissables car on utiliserait l'image d'un moi jouïssant, et par conséquent coupable d'avoir déjà reçu ce qu'un Homme peut légitimement demander au cours de sa vie.

Le plaisir immédiat c'est le plaisir médiocre. Le plaisir qui clos une séance d'auto frustration est un plaisir plus noble. Notre société, puisque rapide, est portée à la médiocrité. Nos maisons sont de plus en plus simples, nos technologies, nos connaissances, nos attentes, tout est simplifié. Nous sommes à l'air des algorithmes et des interfaces. Un bouton lance toute une mécanique qui travaille à notre place. Les relations Hommes Femmes sont donc devenues mathématiques. On parle de compatibilité entre profils qui correspondent à des modèles. Un modèle étant une collection de caractéristiques chiffrées comprises entre une valeur minimale et une valeur maximale. En fonction du temps passé à travailler, en fonction du salaire, en fonction, du temps passé à se divertir, en fonction de la proportion de tel ou tel divertissement, en fonction d'une religion, etc. il est possible de déterminer le profil d'une personne. On lui attribut un modèle qui représente au mieux ce qu'elle est, et on considère que statistiquement, deux modèles identiques ont plus de chances de ... blablabla.

Donc, je peux être avec quelqu'un sans m'intérroger plus que ça sur les raisons qui font que cette personne est ou n'est pas suceptible de me correspondre. Donc, la souffrance ne sert qu'à produire des chefs d'oeuvres qui justifient qu'on leur consacrent de longs moments sans regretter le temps perdu. Elle est le seul moyen d'accéder à l'excellence en utilisant nos propres ressources.

Martin et Martine, ne sont pas aussi cruels et douloureux que les libres éxhibtionnistes heureux ignorant les passants. Les "punkettes" génèrent de la torture chez celui qui espère atteindre l'émerveillement suprème sans proposer de solution immédiate pour nous soulager. Martin et Martine portent de petits coups réguliers pour nous obliger à nous soumettre à un modèle qui nous rendra compatibles avec des gens.

Une image : Martine donne des baffes à gauche pour nous pousser à aller à droite. Les punkettes, elles, nous attachent pour nous frapper sans possiblité de s'échapper. L'une manipule, les autres torturent.

Martine nous mène vers une destination et essaye de nous guider. La punkette est une criminelle qui se balade et fait des victimes innocentes afin de rendre l'espace public si peu sûr qu'il devienne douloureux pour un célibataire de s'y promener.

Ce qui rends notre époque insupportable, c'est qu'elle ne tolère pas la liberté d'être seul. Elle ne tolère pas la liberté de souffrir pour réaliser quelque chose de sublime. Elle ne tolère finalement pas que l'on puisse ne pas être médiocres.

Nous sommes à l'air du pipi-caca-zizi et de l'IIA. Une époque qui permet le viol, la frustration, le harcèlement, les menaces de mort, en direction des plus faibles.


La question qui se pose est donc, non pas, à quoi sert la douleur, mais la douleur dans quelle perspective ?

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