28/08/17 - Violence en société


Je sais bien que les questions qui me travaillent, auxquelles j'ai pas de réponses, peuvent correspondre à la seconde guerre mondiale, mais aussi à la première, et même à toutes les guerres de l'histoire, qu'elles soient sociales, nationales ou internationales. A notre époque, on a prit l'habitude de considérer que mis à part la seconde guerre mondiale, il n'y a pas de guerres dignes d'être utilisées comme base de réflexion et d'interrogation sur les tendances limites qui peuvent se produire au sein d'une société organisée.

Apparemment, le Nazisme, c'est LA référence parmi les sociétés techniques admises à la réflexion. Tout ce qui suit est interdit à la pensée, au risque d'être perçu comme un danger pour la société contemporaine. La technique n'ayant pas énormément évolué depuis cette époque (mêmes théories, mêmes utopies, mêmes ressources). Donc moi, quand je me demande pourquoi on me fait subir tout ça, je me demande pas tellement pourquoi les gens sont méchants, mais qu'est-ce qui peut les pousser à être aussi méchants. Ont-ils conscience de l'être ? Un tueur en série a une logique, on peut comprendre sa logique. Mais une foule ? Quelle logique a cette foule ?

Peut-être que je ne comprends pas, parce que je suis solitaire.

Si on est deux personnes, l'une et l'autre côte à côte, et qu'une foule nous poussent en hurlant à agir l'une avec l'autre, que va t-il se produire ? Allons nous essayer de satisfaire la foule en faisant violence à la personne qui nous fait face ? Ou bien allons nous essayer d'affronter la haine et les insultes de la foule en prenant soin de ne pas faire violence à la personne qui nous fait face ? Allons nous agresser ou nous faire agresser ? C'est peut-être là que se trouve la réponse ?

On veut me pousser à agir violemment (voir le cas camion). Ce « on » est constitué d'individualités qu'on veut pousser à agir violemment. Ce second « on » est constitué d'autres individualités qu'on veut pousser à agir violemment.

Une société semble intrinsèquement violente mais cette violence n'est possible qu'à la condition où tout le monde fait le choix d'agresser et non d'être agressé. On aurait donc besoin d'un bouc émissaire pour capter la violence de tous ? Bouc émissaire qui soit ne comprendrait rien à cette violence, soit serait insensible à cette violence, soit serait complètement sensible et conscient et donc torturé.

Allez savoir pourquoi, ils tolèrent qu'on s'en prenne à un demeuré ou un psychopathe. Ils trouvent ça plus « humain ». Un demeuré c'est un peu comme un animal, non ? On tue bien des animaux parce que des gens nous disent qu'ils veulent de la viande. On souhaite la guerre parce que des gens nous disent qu'on risque un danger pire encore.

Je sais pas pourquoi on harcèle quelqu'un. Par manque d'amis ? Par manque de relations dignes de confiance ? Quelle forme de violence peut bien engendrer le harcèlement ?

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Mon problème il est simple, il est que je suis mis en relation avec une foule violente qui veut m'obliger à faire le choix de la violence (ce que je ne veux pas par risque de punition institutionnelle). Je suis le lien qui les unis tous. Qu'ils soient ou non actifs au sein de la communauté des harceleurs, c'est la haine qu'ils me vouent qui leur sert de preuve d'appartenance au groupe. Ils peuvent être solitaires à la condition qu'ils agressent le bouc émissaire. C'est un rituel archaïque de sacrifice servant à recréer un parallélisme des haines qui organise la psychologie des masses.

Celui qui possède le bouc émissaire et le manipule, pourra orienter l'attention des gens et les utiliser comme bon lui semble. A la manière d'un illusionniste. Toute la technique du monde permet cela. On prend une minorité ou un individu isolé, on les rends haïssables parce qu'ils auraient des intentions conquérantes, menaçantes, parce qu'ils voudraient voler ce que possède les gens, parce qu'ils auraient leur propre culture hermétique excluante, et on les mets en scène. L'attention se focalise sur le centre, sur cette minorité utilisée, et pendant ce temps on fait les poches des gens pour les rendre dépendants de l'usine qui les traites (emprunts, salaires, loyers, etc.).

Là où je suis inadapté à la société, c'est que je ne suis ni violent, ni empêtré dans les obligations d'une personne de mon âge, ni effrayé à l'idée d'être à détester. Donc, en toute logique, on fait de moi le bouc émissaire. Normal !

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Qu'une violence représentable sous la forme de vecteurs agite la société, c'est à peu prêt clair. Mais alors comment naît cette violence ? Qu'est-ce qui, dans la nature humaine, la justifie ?

On sait tous que le besoin de convoler (imposé par la communauté), ou de consommer dans le but de se retirer toute peur de ne jamais plus pouvoir convoler, nous amène à nous exposer à des situations d'offre inférieure à la demande, ou-bien d'offre différente de la demande.

La concurrence et l'adaptation sont deux occasions de violence (deux situations systématiques au sein de la société). La concurrence s’exerce entre individus interchangeables. L'adaptation est quant à elle un combat entre différents modèles humains organisés ou non pour correspondre aux attentes ou influencer les attentes pour qu'elles correspondent d'avantage à un modèle humain.

Exemple : Une pomme pour deux personnes, il y a concurrence. Une pomme pour une personne aux cheveux châtains, il y a adaptation.

L'adaptation explique le communautarisme, les syndicats, les associations, et tous les groupes d'influence qui cherchent à « réformer » la société. La concurrence explique la violence au sein des communautés.

L’adaptation est une violence du monde à la communauté, la concurrence est une violence au sein de la communauté, et le bouc émissaire est une violence de la communauté contre un ennemie commun.

La violence se dirige donc de manière pyramidale, du bas vers le haut, avec, au sommet, l'individu isolé non absorbé par une communauté, car rejeté, ou désireux d'être seul. Il est la clé de voûte de toute la structure, des forces qui la constitue, et permet la symétrie qui la tient stable.

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Je pourrais placer Jésus au sommet de la pyramide, après moi. Mais j'ai choisis de regarder des documentaires sur des tueurs en séries. Les pauvres, j'ai même pas de haine contre eux, c'est de la pitié. Je crois que c'est parce qu'on est tous un peu des tueurs en série et on est tous un peu condamnés par la foule. On a donc tendance à se reconnaître dans le tueur en série, pas en la victime.

Je crois que la victime du tueur en série, c'est elle qu'est au sommet de la pyramide. Et effectivement, on ignore complètement ses souffrances.

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