29/08/17 - L'intérêt du non
Le non n'a un intérêt que s'il
conclut l'effort pour obtenir le oui. Il nous fait nous dire qu'on
pouvait pas y arriver de toutes façons, et qu'on a pas de regrets.
Il nous offre l'occasion de savourer quelques larmes chaudes et de
choisir de nouveaux buts dans la vie. L'absence de non est une
invitation à mourir d'épuisement par l'effort qui nous déplace
vers un oui inaccessible.
C'est une carotte pour l'âne, un âne
non par manque d'intelligence mais par manque de satisfaction.
Personnellement, dans la vie, la seule
chose dont je manque vraiment, c'est d'humain. Le reste, je n'en ai
pas vraiment besoin. J'ai plus de savoir en livre que de capacitées
pour les assimiler dans l'année ou les années à venir. Je ne
manque pas de nourriture non plus. Je ne manque que d'humain.
L'effort pour obtenir un oui
inaccessible est utile à l'accroissement de l'égo. Il est une
motivation à faire des efforts quotidients, que ce soit pour un
travail ou pour un projet personnel. On a la dignité de celui qui ne
s'est pas compromis et le lourd passé endolori d'un homme de valeur.
Mon effort réside dans la marche,
activité qui n'est en principe pas possible sans destination. Pour
que cette marche soit tolérée, elle doit suivre des sentiers. Alors
ce que je fais c'est marcher dans des sentiers abandonnés, de nuit,
en faisant des aller-retour, de peur de rejoindre une voie fréquentée
où l'on pourrait me voir et me demander où je vais. Car je serais
dans l'obligation de répondre : "nul-part".
Ne dit-on pas que l'espoir fait vivre ?
Et bien moi je fonctionne éssentiellement à l'espoir, comme un
publicitaire. Je ne vis et souffre que dans l'espoir que
l'émerveillement croise ma route. Il me faut un beau but, et un bel
effort. Pas besoins que les deux cohincides, que les probabilitées
qu'ils se rejoignent soient bonnes, ce qui compte c'est le but et
l'effort. La force et la direction vers laquelle pousse cette force.
On ne peut considérer une vie pleine
et satisfaisante qu'en ayant eu la sensation d'avoir produit une
importante quantité de mouvements en un minimum de temps. C'est à
dire d'avoir réussit à cumuler : maitrise du rapport temps
mouvement (mesure de la force), et ennuie minimal (sensation de
l'effort). C'est ça le bonheur. C'est l'optimisation du temps de vie
et la dégustation de sa saveur pour n'en pas laisser une miette.
Capter le monde par ses sens, directement, sans preservatif social.
Ce qui dérange le plus dans mon cas, à
ce que je crois comprendre, c'est mon auto instrumentalisation à des
fins non déterminées dans un but simple d'atteindre le bonheur. On
essaye d'associer ça à l'Anarchisme. Mais à la différence de
l'Anarchie politique je n'essaye pas d'emprunter les voies du
pouvoir. L'assurance d'un Anarchiste je ne l'ai pas. Je suis un
fuillant et un reclus. Mon monde contient mon propre pouvoir. Et tel
une tortue, j'essaye, dans une carapace très défaillante, je
protéger ce monde à l'intérieur duquel j'ai les clés du bonheur.
En conclusion, si les dés sont jetés,
les oui sont oui et les non sont non, et bien le non est
inacceptable. Il est une invitation au refus, à l'inaction, au
malheur, et au désespoir. Il rend le désir frustrant et injuste.
Voilà pourquoi, à l'air du tout
algorithme et de la médiocrité, ou un bouton lance un mécanisme
complexe qui fait tout à notre place, le non de la machine engendre
désespoir et abattement. Refuser la technique (comme nous propose
l'Europe) c'est faire l'effort qui entraine le non que la machine
aurait produit dans la seconde. Celà rend le non acceptable, et
compatible avec le bonheur et la résignation.
Exemple : twitter dit : "de quoi
Mireille Darc est-elle le NOM" et "Sous les marronniers,
une bluette pour piaNO !". Des non qui frustrent, qui font
physiquement mal, qui sont intolérables, gratuits, associés à
aucun effort, comparables à de la torture par frustration.
Ah, j'oubliais ! L'effort pour un but
n'est satisfaisant que s'il est fait dans la solitude. Sans ça, on
peut mettre la faute sur notre sale tendance à fréquenter un monde
qui ne nous veut pas de bien.
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