22/11/17 - Pourquoi routier ?


Si l'on reste depuis mon point de vue, et qu'on cherche ce qu'il a de subjectif, on peut essayer de donner les raisons indiscutables, paraissant plus raisonnables que toutes les autres, pour faire ce choix. Je veux dire qu'il faut se positionner depuis mon point de vue, celui que j'avais en 2016.

En 2016, je suis dans un néant absolut. Je ne sais pas quoi faire, je pense à mourir. La seule voie qui est ouverte, je l'ai emprunté, on m'en a dégagé de force, avec menaces et harcèlement : la programmation informatique. Alors, je me retrouve sans rien. Je n'ai plus d'issues adaptées à mon cas particulier.

Je souffre de stresse post-traumatique, j'ai des obcessions, je veux à tout prix comprendre les évènements pour les contrôler et les tourner à mon maigre avantage, mais c'est impossible. Trop de gens, trop de moyens, tout semble trop peu raisonnable en apparence. Le monde semble trop connecté, et trop de gens ont l'air impliqué. Alors, je perds mon temps à me M+Z, à provoquer mes supposés auditeurs par éxcès de monologues, et je souffre aussi bien mentalement que physiquement. Mentalement je suis épuisé, physiquement j'ai les symptomes de trop de stresse et une douleur attroce à la nuque.

Alors, je cherche une voie de réoriention. Que puis-je faire pour me réorienter ? Je cherche, il n'y a qu'une seule chose possible, je n'ai même pas le choix, c'est routier. Donc, le système de récupération et de formation des gens en marge sans moyens ne me donne pas d'autrs choix que de me former comme routier.

Je réfléchis, je me dis que c'est une bonne chose pour ma nuque, que ça peut me permettre de règler des problèmes de poids, et que c'est l'occasion de décourir un peu les arrière boutiques des batiments cubocubes qui couvrent le pays depuis ces dernièers années. En gros : découvrir les entreprises. Evidement, dans ma tête je me dis que si je découvre des entreprises c'est pas pour livrer et charger, c'est pour voir, comprendre, analyser, essayer de tirer des généralistés et des particularités des entreprises ici ou là, et enfin de pourquoi pas arriver à saisir ce qui fait une entreprise et en quoi je pourrais moi aussi en un cas éventuel vouloir en faire une qui aurait une activité qui m'intéresse (c'est à dire que je veux bien faire routier si je peux avoir des rêves de grandeur).

_ _ _ _ Je rejoint donc la formation et là grosses déception je tombe sur des suspects, partout, et je me dis que je suis foutu. Je repense à mon stage précédent, mais j'arrive pas à déterminer qui en est et qui n'en est pas. Je fai un nouveau stage de nouveau, et là j'arrive à en conclure que tout le monde est en réseau et s'organise pour me manipuler en toutes circonstances de la vie. Autant dire que là j'ai pris conscience concrètement d'une peur que j'éprouvais de longue date. J'ai vu l'empleur de la catastrophe, et pour reprendre une image que j'utilise : j'ai baissé les bras. C'est à dire que j'ai renoncé à être le maitre de ma vie, renoncé aux rêves de grandeur, renoncé à tout. Je me suis dit qu'il fallait vivre suffisement longtemps pour voir s'ils m'oublieraient un jour, pour qu'une occasion de revivre réaparaisse et que je puisse rêver à nouveau. _ _ _ _

D'un point de vue objective, j'ai pensé qu'on pouvait me rediriger vers la profession de routier pour avoir d'une part la garantie que je sois isolé, d'autre part la possibilité de me suivre par GPS, et enfin que celà serait techniquement bienvenu pour surveiller un "marginal" qu'on considère comme potentiel prédateur sexuel.

Je me suis dit que le métier de routier c'était un métier vers lequel on pouvait pousser les "loups solitaires" comme ils disent. Que c'était une prison mobile, avec travaux forcés, et salaire décent. L'attention de la personne est focalisée sur des destinations, des marchandises, des véhicules, des axes routiers et des panneaux. Ses ressources mentales sont amoindries par l'usage que son entreprise de tutelle en fait. Plus on veut oter au conducteur sa conscience, plus on augmente la cadence de livraisons. Petites destinations veut dire plus de mouvements, plus d'efforts physiques, plus d'informations à analyser et à retenir, plus de bruit, plus de chocs articulaires, plus de stresse, et donc une moindre capacité à être au monde en son nom propre, pour son intérêt personnel.

Le travail aliène. Il y en a qu'on doit aliéner avec pus de précision que d'autres. De peur qu'ils profitent des milisecondes pendant lesquelles on ne les surveilles pas.


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