08/11/17 - Mon réseau est fermé, je suis dehors


Moi c'est simple. Si je n'ai pas de réseau c'est parce que j'ai été expulsé du mien. Plus personne n'a jugé que j'étais capable d'en être membre. Je voulais pas travailler en usine, je voulais faire de l'informatique. Alors, pour faire de l'informatique, j'ai adopté un mode de vie qui m'a fait être éxpulsé du monde des beaufs.

J'ai rejoint un tout petit cercle de relations geeks, qui s'est disloqué jusqu'à ce que ne reste plus que moi et Gui.

Si on cherche à me trouver un réseau, le mien est constitué d'employés d'usines. Mais si on m'apprend que ce réseau m'a fiché idiot, ça sert plus à rien d'essayer de le rejoindre. Je suis foutu, tout le monde le sait, et tout le monde s'en fout.

Ce qui me cause le plus de stresse, de frustration et d'angoisses de mort, en ce moment, c'est d'avoir tout le temps sur le dos des gens qui essayent de me rentrer dans une catégorie pour me faire rejoindre un groupe auquel je n'appartiens pas. C'est absurde de procéder de la sorte, puisqu'on prend en compte ma personne en entier, en oubliant que je ne me suis jamais construis mentalement qu'en faisant abstraction de 80% de ma "biologie" (pour reprendre le mot que j'ai lu sur twitter).

La personne qui est dans ma tête, est l'enfant abandonné par son cercle de relations qui n'a pas eu l'occasion de passer par les phases rituels d'entrée dans le monde adulte comptable. J'ai fait des études, j'ai cotoyé des adultes, mais je n'ai jamais ni consacré mon attention aux études, ni au monde adulte.

On peut dire que j'ai fractionné ma vie en bulles (pour reprendre les mots de la psy), séparant l'école, des amis, et de la famille. Je pouvais subir des dommages dans le cercle amical, et me réfugier sans le cercle famillial, ou scolaire (en général c'était un lieu à fuir), sans que les autres cercles ne soient alertés par ce qui se passe. J'ai donc loupé mes études par dissimulation. Je faignais d'être intéressé par mes études, pour ne pas être embêté par qui que ce soit. Je craignais que l'on m'en demande trop, à cause de traumatisme d'enfance, ce qui peut éxpliquer à coup sûr le fractionnement de ma personnalité.

Je me souviens d'un très bon copain de jeu, avec lequel je jouais dans la ferme, sur des bottes de paille, et enfant il m'a dit naïvement : "toi t'es pas français, t'es marocain. Ta mère est marocaine". Ca a entrainé chez moi un colère monstre. J'avais grandi comme lui, vécu comme lui, vu les mêmes choses que lui, j'avais été élevé dans la même culture que lui. Dans ma tête, il était certain que j'étais, en moi, le même que lui. Mais parce qu'il avait fait le lien entre une parente et une apparence physique (peut-être), il en avait conclu que j'étais "marocain". Je pense que c'est une des rares fois de toute ma vie que j'ai piqué une colère rajeuse et que j'ai senti l'injustice de ce qu'il me disait.

Après coup, moi qui ne connaissais pas le Maroc, j'ai décidé qu'en plus j'allais détester ce pays. Tout ce qui a à voir avec les bougnoules me débecte, parce qu'à cause d'eux, un gosse peut me dire : "toi t'es pas français, t'es marocain".

Ce gosse faisait partie de mon réseau. Je le connais bien, on s'amusait bien, il m'adorait, mais on s'est perdu de vue pour des raisons financières.

Je pense que quand il m'a dit : toi t'es pas français, t'es marocain", j'ai décidé que je ne voulais pas assumer un physique non désiré qui m'associait à une histoire dont je ne connaissais rien, dont je me moquais, et qui n'avait strictement rien à voir avec ma vie. Alors, j'ai dû me déréaliser tout d'abord, et me schyzophréniser ensuite. La schizo étant une conséquence de la déréalisation, je pense.

Si je suis asocial, je suis presque sûr que c'est parce que je ne veux pas avoir à approcher les gens avec autre chose qu'une âme. Et mon corps, je ne veux le proposer qu'à la vue de gens reconnus comme objectivement bêtes, laids et négligés, donc inaptes à comprendre la profondeur de la notion d'éxotisme, et suffisement peu attraillants pour que de l'éxtérieur il ne soit pas tentant de me disqualifier par la notion d'éxotisme pour me voler mes relations.

Gui avait cet avantage, personne ne voulait de lui, donc personne ne l'approchait, donc personne ne voulait me le récupérer. Il était très bête, très peu conscient, donc incapable de sentir ce que les notions théoriques d'éxotisme, ou d'étrangeté, pouvaient avoir de fondementalement suceptible d'entrainer une prise de position.

Gui était parfait. C'était un chef d'oeuvre. Une merveille humaine du cercle relationnel, prenant l'aspect d'un singleton. Ce brave gars, moqué, martyrisé, humilié, toujours bête comme ses pieds, j'acceptais son handicap s'il acceptait le mien. Nous étions comme des pièces de puzzle qui s'emboitaient parfaitement. Nos troubles psychiques étaient compatibles l'un avec l'autre. Lui était concentré sur ma réalité, la réalité de ses objets, et de son monde virtuel. Moi, j'étais concentré sur sa réalité, l'actualité, mes divertissements, la politique, et mes rêves de grandeur. Ce dont je n'avais pas besoin en moi, il le récupérait. Ce dont il n'avait pas besoin en lui, je le récupérais.

Maintenent que Gui n'est plus, que me propose t-on ? D'entrer dans le monde entant que bougnoule ! Tout ce qui m'a fait fuir la société justement ! Je ne veux pas être considéré comme bougnoule ! Je ne veux pas fréquenter de bougnoules ! J'ai horreur des bougnoules ! Cassez vous avec vos bougnoules ! A chaque fois que j'en vois un, c'est au niveau nerveux que ça va pas. Je me tend ! Je stresse ! J'ai tout le corps qui devient roche ! j'ai des envies de meurtre !

Conclusion, je suis hors de MON réseau pour des raisons objectivements entendables. Me stresser tous les jours, en me harcelant tous les jours, en voulant faire de moi ce que je suis pas ... c'est pas possible. Laissez moi tout seul, vous ne faites qu'empirer toute ma vie, et je peux pas croire que vous ayez une seule raison valable de le faire.


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