07/12/17 - Enfance sauvage


J'ai été élevé en enfant sauvage. Pas du tout dans la petite maison d'ouvrier de quartier qui va s'amuser avec des copains dans les espaces publics. Petit, je ne voyais personne à la maison. Le père était à la ferme, ou dans un champs, ou dans une autre ferme, ou ailleurs, 7j/7 sauf l'après midi du dimanche. La mère était absente le matin, le soir, et sortait parfois l'après-midi faire les magasins ou s'occuper d'affaires administratives au sujet de l'entreprise.

Ce qui fait que je me retrouvais presque tout le temps seul, avec la soeur, à la maison, ou dans la ferme. J'ai toujours vu le contact avec les adultes comme une catastrophe qui venait bouffer mon temps libre. Je pensais qu'un problème personnel devait rester secret, au risque de devenir un multiple de se problème par toutes les perturbations qu'il engendrerait dans ma paisible tranquillité.

Au nombre des secrets que je devais garder : les devoirs à faire à la maison, les papiers administratifs à compléter, les problèmes avec les camarades de classe, les problèmes de "normes" des autres camarades de classe (foot, invitations, etc. ), les problèmes de filles, les problèmes de zgeg, les problèmes d'angoisses, etc.

Je ne suis pas du tout le genre à apprécier la compagnie des autres, et ce depuis toujours. Tout petit, j'avais réussis à créer un monde ludique avec la soeur, qui était richement construit, mais elle n'est pas restée. J'ai essayé d'en faire un avec Gui, mais puisqu'il était enfermé dans une bulle impénétrable, ça n'a pas fonctionné. J'ai voulu essayer de faire un monde riche avec la présence physique de Gui, comme pour recréer une autre enfance libre, sans avoir à être seul, et là, ça a marché. Gui étant enfermé dans sa bulle, il ne se laisse pas déranger par les extravagances. Il tend l'oreille pour échanger de l'égoïsme contre de l'égoïsme. Lui et moi, entretenions une relation sourde et bavarde de làquelle nous tirions tout ce dont nous avions besoin d'humanité minimale.

Aujourd'hui, je dois reconstruire seul un monde mental libre qui ne supporte pas la présence de qui que ce soit. Les obstacles à celà sont : des vieux qui n'ont plus d'activité professionnelle pour disparaitre, une surveillance qu'on utilise pour me réduire à mon imagination alors que je voulais donner une image sérieuse carrée et présentable de moi-même, une éxploitation perverse de mon empêchement sous prétexte de politique, et un abus de technologies de nuisance, à la mémoire éternelle, capables de terminer toutes tentatives de vie par simple actualisation de la page d'accueil virtuelle de ma personne.

Je pense que cette solitude qui me caractérise et qui dérange tout le monde, au point qu'on ait la folie et la cruauté de vouloir me mettre sous tutelle et m'empoisonner via des neuroléptiques, est la conséquence d'une enfance passée à jouer seul. Si on a pas besoin des autres pour se divertir, comment voulez vous qu'on leur donne la moindre importance ? Pourquoi accepter leur défauts inombrables s'ils sont une entrave à ma libre imagination, et qu'ils n'ont aucune richesse à m'offrir ?

J'ai essayé, jusqu'en 2014, d'entrer dans le monde professionnel. Qu'est-ce que j'y ai vu ? Des gens organisés qui ne répondent pas à ce que je suis, mais à ce qu'on leur à dit que j'étais. C'est à dire de fausses personnes. Des erreurs qui ne représentent pas du tout la pureté d'une société sans moi.

Ils ont été manipulés et dénaturés par une main invisible, celle de l'anarchie ou d'un réseau structuré. Alors, comment voulez vous que je puisse donner la moindre importance à ce que ces gens disent ou font ? Je ne peux pas. Ma solitude dans le collectif est rompue par un lien établit entre le moi imaginaire et les personnes réelles. Elles me montrent un faux visage, celui qu'elles construisent par rapport à ce que je ne leur montre pas. Elles renversent la situation en abusant de moyens techniques de captation d'un aspect caché de ma personnalité et de traitement de cet aspect afin de produire une réalité qui n'en est pas une.

Je ne peux pas vivre dans un milieu où tout le monde serait mentalement voilé et moi éxposé. Ce n'est pas par caprice, mais par sensibilité. Je ne supporte pas ça.

Je pense que je ne serai jamais plus capable de parler à qui que ce soit dans n'importe quel milieu professionnel sans le regarder de travers. Pour moi, la société a abusé d'un pouvoir de violation publique de mon monde personnel qui vaut la fin de la crédibilité des prestations des uns et des autres. En d'autres termes, je ne verrai plus jamais que des acteurs autour de moi.

Ne plus pouvoir parler à qui que ce soit sans voir des faux, c'est être sûr que l'avenir sera sombre. Plus possible d'avoir des amis. Plus possible de supporter la famille. Plus possible de rien. Tout est la conséquence d'un pilotage politique d'un contexte manipulé. Il n'y a plus rien qui soit le résultat de la confrontation entre deux réalités qui s'ignorent.

Les interfaces relationnelles des uns et des autres se règlent non pas sur moi, mais sur l'en-moi.

Alors à quoi bon ? A quoi bon faire des efforts ? A quoi bon travailler ? Si on ne peut pas mentir, on ne peut pas être autre chose que ce que les gens veulent que l'on soit. Et puisque les gens sont égoïstes, qu'ils ont un orgueil, il est normal de prévoir que la place qu'on me réserve est tout en bas. C'est vrai quoi ... qui dit suppériorité technique dit abus de pouvoir. Ce qui compte c'est le résultat, pas l'effort. Et le résultat on le connait déjà, il suffit juste de regarder les moyens qu'ont les uns et les autres.

Vous joueriez une partie perdue d'avance vous ?

Quand on voit les moqueries qui me sont destinées en public, il est clair qu'on est face à une situation d'humiliation fondementalement logique, qui ne peut aboutir à rien de supportable. Etre face à de faux collègues, c'est pire que tout parce qu'on ne peut pas gagner d'abord, et si on perd on ne peut pas en tirer d'enseignements. C'est comme étudier la nature sur un carré de pelouse coupé à ras. C'est une perte de temps et d'énergie. Ca sert strictement à rien. Autant aller regarder la télé, ou aller se branler sur un bon porno.

De mon passage en formation, je ne retiens aucune anecdote suceptible d'être fiable et capable de m'apprendre quelque chose de vrai sur la société. On a détruit l'écosystème dont a besoin l'enfant sauvage que je suis.

Moi, je peux pas jouer là-dedans. Si les gens sont aussi ennuyeux que ça ... c'est pas possible. Je refuse d'être contredit dans mes jugements par de fausses personnes qui ne sont pas motivées par la haine. C'est au niveau de haine des gens qu'on mesure leur vérité. Plus ils ont de haine, et plus ils sont réels.

Je ne peux jouer que dans un monde de haine. J'ai horreur des faux culs.

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