17/11/17 - Paranoïaque ou surpuissant ?


On me dit que ma tendance à craindre que ce que je désir soit désiré de tous, et que celà finisse par un vol, est le symptôme d'une paranoïa. Je ne suis pas d'accord. Tel aurait été le cas si j'avais été spectateur, impuissant, et victime de la réalité. Dans ce cas, j'aurais été confronté à des intérêts concurrents qui se seraient opposés comme obstacles à la réalisation de ce que je veux faire. J'aurais été un pauvre petit homme, spectateur, qui joue sa partie dans les règles, sur un terrain, pour obtenir le premier titre sans jamais y arriver.

Malheureusement, les choses sont différentes. Je ne suis pas impuissant, je suis surpuissant. Par conséquent j'ai la capacité de modifier le réel. Je suis en mesure de porter un regard subjectif sur le monde. Je ne joue pas une partie, mais je vis ma vie en décidant de mes titres. Je suis au sommet de la liberté, et de la puissance de détermination de ce qui m'intéresse.

C'est parce que je suis surpuissant que je suis impuissant. Parce que les autres, les footeux, pensent mes titres comme si c'était les leurs. Ils me défient, se mettent en meutes, attaquent, volent MON oeuvre, et le font au nom de la concurrence. Ils pensent que ce qui intéresse une personne, doit les intéresser eux aussi, et par conséquent qu'il est de leur devoir de s'imposer partout par la force pour transformer mes aspirations en compétitions, et la gagner pour rendre impossibles mes désirs.

Est-ce que c'est pas ça le génie ? Décider de ce qui va subir les assauts des compétiteurs enragés. Je serais, alors, une sorte de génie en effet. Et de par le fait que je sois un génie, adorateur d'autres titres, je sais que la confiscation interviendra tôt ou tard, ce qui au yeux de certains se nomme la "paranoïa" (pour les amateurs de prisons).

Puisque je refuse la grille de lecture psychiatrique, je choisis l'éxplication surpuissance. Je suis suivi par des chiens enragés, et tout ce que je dénicherais en dehors de la pelouse du terrain de foot je devrai le lâcher. Ca se retrouvera dans l'arène. Ce sera "une récupération politique".

Effectivement, tout ça est injuste. On peut pas justifier le harcèlement illégal d'un Homme, lui enlever ses remèdes à la marginalité, parce qu'on le condamne à la maladie et à la mort.

Jeune, j'ai joué au foot parfois. J'ai été dans des sports collectifs, travaillé en équipes, etc, et je constate que je ne suis pas adapté au collectif. Je n'arrive pas à renoncer à mon intelligence pour me lancer corps et âme dans un combat. Une jolie fille, je ne l'aborde pas parce que je vois les cas qui lui tournent autour, qui bavent, leurs airs abrutis, et je sais que je n'aurais pas la force de les affronter. Un titre, je ne cherche même pas à l'obtenir puisque je sais que son obtention dépend de paramètres qui sont déterminés par des gens au sujet desquels je ne crois pas à l'objectivité. Un emploi, je ne cherche pas à l'obtenir parce que je pense qu'on fera pression sur moi, et qu'on me harcèlera jusqu'à ce que je m'épuise. Une discipline institutionnelle, même chose que pour les titres.

Je ne fais confiances à personne, et je considère que je n'ai pas le courage d'user éxclusivement de la force pour obtenir une récompense. Parce que la force abrutit, elle est animale, idiote, sans intérêt. Je ne m'intéresse qu'à des abstractions logiques et solides, sans humains, ou à des humains d'après des raisons ou des convictions solides et logiques.

Je suis parfaitement insensible à tous les titres collectifs utilisés à des fins politiques.

Ne me traitez donc pas de paranoïaque sans assumer votre haine, votre incompréhension, et votre volonté de détruire l'inoffensif.

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