17/11/17 - AVR vous êtes désagréable


Alors voilà, vous m'êtes désagréable.

Ca peut vous paraitre absurde mais c'est ce que je cherchais en vous consommant trop, en jouïssant de vous écouter sans vous entendre. Je voulais mettre à l'épreuve les sentiments que j'éprouvais pour vous, en me demandant s'ils pouvaient se terminer.

Vous savez quoi ? Je ne vous aime plus. Attention ! Pas d'emballement ! Vous restez la première d'entre toutes, de très loin ! Mais je ne vous aime plus. Comment c'est possible ? Et bien en fait vous êtes la seule hôte à amour véritable et surpuissant que j'ai trouvé, mais l'amour est éteint. Pour que cet amour soit extrème, brûlant, il faut que certaines conditions soient réunies. Entre autre, il faut que je sois passif, que je me laisse aller, et que je donne à votre être une fonction supérieure de consolation ou de vengeance vis à vis de la société. Alors, 80% du travail est fait, ne reste plus que 20% entre vos mains, que vous pouvez produire par un discours joyeux et radicalement pro-vie.

En vous échapant, j'ai réussis à éliminer les 80% qui me sont imputables, et je n'ai réussis à le faire que parce que vous avez abandonné vos 20% en adoptant un ton plus monocorde, et un discours mortellement ennuyeux.

Donc, je ne vous aime plus. Mais ! Vous restez la plus aimable d'entre toutes. Ce qui veut dire que l'amour n'attend pas grand chose pour rejaillir, aujourd'hui, demain, dans quelques mois, ou quelques ans. Quand les conditions seront là, tout reviendra. Ce qui veut dire que, ce sentiment d'indifférence peut très facilement, la recette étant connue, se transformer en affection mole de demeuré conquit.

Vous voulez que je vous dise en tout sincérité, sans mentir, ce que je ressens quand je vous écoute ? Et bien j'ai l'impression de lire un manuel d'utilisation de frigo. C'est pas simple. Je sais que j'ai besoin de ce frigo, que j'ai envie de comprendre comment il marche, mais c'est pas intéresssant du tout. Je me force, vous voyez ? J'ai pas de plaisir.

Si je décidais de tomber amoureux, pour que vous me soyez agréable, vous vouez savoir comment je ferais ? Bah, je m'allongerais, je vous imaginerais en train de parler, je penserais aux moindres détails de votre corps sans obligation de désir, j'imaginerais la chaleur qui s'en dégage, je vous donnerais un pouvoir sur le monde, j'imaginerais que vous seriez bienveillante, présente, attentionnée. Et là, je viderais ma tête pour que vous y soyez seule. Une fois devenue ma seule pensée, vous deviendriez une obsession réconfortante, comme une échappatoire à tout le reste, et je commencerais à fondre. Je serais attentif à votre voix, pas à ce que vous dites, et parfois je traduirais des accents en gestes sensuels qui provoqueraient des palpitations cardiaques. Mon cerveau serait neutralisé et ça me plongerait dans un profond état de bien-être.

Mais ça, je ne le fais pas. Au lieu de penser à vous, je pense à un film. Je rêve un film, mais ce film n'est ni sensuel, ni attentionné, ni susceptible de me faire fondre. Il est glacial. Et donc, je suis dépressif parce que je n'arrive pas à lui donner les attributs de l'objet de réconfort. Pour moi, réconfort = humain. Et vous l'aurez remarqué, il n'y a pas d'humains dans mes films.

Alors, AVR, je ne vous aime pas, mais vous êtes la seule que j'aime.


(Même gif qu'en haut mais il bug. Étrange)

Comments

Popular Posts