04/11/17 - Orgasme ingéniérial, non technique

Dans l'éducation nationale et l'entreprise, on établit une hiérarchie qui veut que l'ingénieur soit plus haut placé que le technicien. Les deux ont recours aux fruits de la science, mais à un niveau différent. Le technicien élève, nourrit, euthanasie, multiplie et réduit, le travail d'un ingénieur. Il est le programme de maintenance technique intégré dans un cerveau d'animal. Il a un rapport sensible à la mécanique des choses et des idées.

Si on prend la musique, comme domaine spécifique de la technique, on constatera que l'ingénieur construit des outils plus ou moins puissants de manipulation du son que le tehcnicien (le DJ est un technicien) va manipuler.

Par éxploitation de technologies destinées aux techniciens, il est possible de concevoir des concerts, en créant les bandes sonores de boites de nuit.

Aujourd'hui, on voit de jeunes DJ très branchés qui mènent des soirées en utilisant les derniers outils, en général très simples, qui sont à leur disposition.

Prenez une table de mixage à 300 euros, des logiciels pour 1500 euros, des plugins et des effets pour 1000 euros et vous pouvez concevoir les sons qui feront se remuer les clubeurs. Vous n'avez en quelques sortes qu'à exploiter le travail des ingénieurs qui bossent dans les entreprises de son.

Mais je me dis que ces gens, qui arrivent à avoir du plaisir à manipuler le son, n'ont pas le plaisir technique. C'est le plaisir technique qu'est le plus jouïssif. Quand t'as compris la logique de tout ce que tu fais, de la première pulsion éléctrique dans le circuit informatique à langage binaire, jusqu'à l'onde sonore complexe qui arrive dans l'oreille de celui qui remue le troue de balle.

C'est ça que j'adore en ce qui me concerne dans le son. C'est tout cet aspect technique orgasmique qui vient des origines de l'ingéniérie du son.

Je dis pas que j'ai pris le temps de tout comprendre, mais en tout cas j'essaye. Dans mon monde parfait, j'aurais fabriqué tout l'électronique, le logiciel et la compo qui permet d'engendrer une musique. Malheureusement pour moi, c'est un peu trop de travail, et je n'ai pas le temps de le faire.

Alors, entant que technicien du dimanche, j'essaye, avec du mal, de prendre du plaisir dans le paramétrage minutieux d'un son, et je me dis que ces jeunes tatoués, drogués, de la night, c'est quand-même de petits joueurs point de vue perversion sexuelle. Ils pratiquent même pas la technicosexualité. Ils sont tous sages, tous mignonets avec leurs petits physiques de lopettes.