22/07/17 - tué, au prétexte de retard

Le retard est un prétexte à la violence.

Dans la mafia, on tue.

Feu nourrit sur le retardataire !

Il faut l'abattre !
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Il survit.

Il travaille.

Il rattrape tout le monde.

Et on fait comme si on avait pas essayé de le crever.
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Ils me font penser à ce film sur Tarzan ou des singes se battent, poussent des cris sinistres, se tuent et tentent de survivre dans le groupe.

Ils ressemblent tous à une bande de singes.
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Je leur souhaite de prendre du retard, qu'ils perdent amis, famille, patrie, et gardent dans la chaire les marques des coups reçus.

Ils verront ce que c'est que d'être frappé par les derniers du peloton, les haineux, les envieux, pour les contraindre à abandonner la course.

Ils verront ce que c'est de tout subir en même temps : violence, humiliation et échec.

Quand on glisse vers notre ruine, tout le monde veut commenter, s'ils le pouvaient ils nous le tatoueraient, graveraient la chose sur dalle en marbre : "ici XXX a échoué contre tous, il sera à jamais maudit".

Vient alors le chemin de croix, les fuets, le poids, les clous, les coups de lances,
la mort, ... on ritualise la chutte et ce sera long, il faut les distraire.
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J'ai subi tout ça, moi. Mais en ce qui me concerne, pas de résurrection.

Entre nous, j'aime bien la mort. La solitude, tout ça. On est pénards. Une solitude à la Thoreau, une solitude de mort-vivant. On est toujours là mais esquintés par l'événement fatal.

Ne me parlez pas de seconde vie ! Déjà ça n'existe pas, et en plus ma mort est bien plus douce.

Ce qui m'inquiète quand-même c'est qu'avant 2014, le moment où on est venu me chercher pour me tuer, bah, j'avais déjà un mode de vie à la Thoreau. J'étais déjà un mort vivant.

Alors, ça va pas recommencer un jour ? On me dit : "fin de chantier !", comme quoi tout ça c'est terminé, enterré, classé.

On m'a déjà fait le coup.
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Un bouc émissaire borgne, boiteux, lacéré, s'il respire encore, on peut le recycler pour une seconde tournée ?

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