16/07/17 - 14 juillet à Saint Malo

Je suis partis de chez moi vers 15 heures. J'ai emprunté la route de Rennes, Une fois à Rennes, j'ai suivi le périphérique de la ville pour prendre la direction Saint Malo. Quand on passe par de grandes villes, la signalisation est simple, quand on coupe à travers les bourgs, les villages, qu'on prend des nationales, etc., ça devient vite compliqué de suivre son trajet sans erreurs. La signalisation est beaucoup plus changeante, la disposition des panneaux (souvent cachés par un mur, une plante, un poteau) nous amène à tourner trop tard, ou ne pas tourner du tout, et devoir faire demi tour oubien remodifier notre itinéraire pour rejoindre la route d'origine. BREF !
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J'ai fini par arriver, sans un seul effort, en suivant les gros panneaux visibles, jusqu'à Saint Malo.

A Saint Malo, je suis la direction Saint Malo centre, et la direction plage. Je me dis que la mer c'est par là bas et qu'une fois qu'on verra des bateaux, ce sera le moment de commencer à chercher une place de parking.

J'arrive au bord de mer, il était vers les 17 heures passées. Je suis des voitures qui cherchent à se garer, je trouve des parking remplis. Lorsque je trouve enfin une place, un chauffeur de camion de poissons me fait signe que c'est une place interdite au public. Je pars, ne stresse pas du tout, je suis détendu, mais j'ai très chaud.

Je cherche, je cherche, et lorsque j'ai eu fini, au bout d'une demie heure de promenade, j'ai trouvé une place dans la rue Godard.
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Je vais aux bornes de parking pour payer, un habitant du coin s'approche de moi et me dit :
- Ne payez pas monsieur
- Pourquoi ?
- Ne payez pas.
*il s'approche de la borne, la trifouille*
  Lisez, là.
*il me montre l'écran*
- Ah !
- C'est gratuit le dimanche et jours ferriers.
- Héhé, et bien merci !

Commentaire : Dialogue de merde, mais c'est le seul avec qui j'ai parlé là-bas.

Poursuivons !
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Je regarde mon smartphone, branché à sa maman la batterie externe, pour voir où je me trouve et par où je peux rejoindre le lieu des feux. Comble de la chance, il ne me suffisait que d'aller tout droit et me voilà arrivé.

Je marche jusqu'au bord de mer, il y a de jolies choses à voir : des bâtiments, des bâteaux, des rues, enfin c'est jolie quoi.

Une fois sur place, je vois les remparts. Je regarde l'heure. Je me dis qu'il serait peut-être bien d'y aller faire un tour. J'y vais, je marche, je vois toutes sortes de gens. J'ai peur d'être suivi ou quelque chose du genre, mais je suis globalement détendu.

Lorsque je marche, je suis tellement concentré sur les gens et mon smartphone que j'en oublis de profiter du lieu, de l'air de bord de mer, du paysage, de l'architecture, etc.

Il y avait un couple étrange qui me suivait, me regardait et disait des choses suspectes. Il y avait une femme avec son appareil photo pro et son gilet jaune. Il y avait une jeune femme qui chantait en faisant de la guitare, un autre, un guitariste qui avait l'air de faire de la bonne musique, habillé en hippie, c'était agréable, mais je n'ai pas eu le courage de m'arrêter l'écouter.

Pour finir je me suis arrété, contre le mur du rempart, seul, pendant une bonne heure, l'air idiot, à attendre et voir venir les têtes de tous les passants. C'est un homme en gilet jaune et lunettes qui nous a délogé en nous disant que les remparts étaient désormait fermés.

Je suis descendu du rempart, j'ai trouvé un banc sur la place depuis laquelle on pouvait voir les feux, je m'y suis assis, j'avais doublement l'air d'un idiot. Mes cuisses s'écrasaient sur le banc, mes pieds ne touchaient pas entièrement par terre, j'avais un peu mal au dos, je me disais que je devais bien avoir l'air ridicule, gras, bête; et que me voir devait donner toutes sortes d'idées dégueulasses à toutes sortes de gens.
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Les premiers à venir s'assoir à côté de moi furent un couple d'allemands. Ils parlaient allemand. A ce moment là, j'aurais tellement voulu parler allemand. Je me voyais rentrer chez moi, prendre  un livre d'allemand et le bosser de toutes mes forces pour que cette situation n'arrive plus jamais. Ils sont restés là, je ne sais pas, une demie heure peut-être.

Puis, est venu, derrière mon banc, un couple avec un ou plusieurs enfants, je ne sais pas. Le père, très calme, parlait de "dieu", disait à sa fille qu'elle avait les "lèvres bleues" et devait donc prendre sa veste. Elle répondait calmement qu'elle n'avait pas froid. Il disait, toujours aussi calmement : "je t'assures, tu a les lèvres bleues". Il a dit à sa femme (je pense que c'est sa femme): "qu'estce que tu en penses", "mistification", "il a l'air ordinaire". Et là, je me suis senti visé. Le père est allé voir du côté du vendeur de frites, glaces, boissons, il a vu un bateau, et est revenu en courant dire aux siens : "le bateau est arrivé, on y va !".

Ensuite, ce sont deux vieilles dames qui sont venues, à côté de moi. Elles étaient avec une petite fille. L'une était de Deauville, elle et sa petite fille semblaient avoir une bonne connaissance des différentes marques de sac à main de luxe.

La petite avait froid, elle s'est blottie entre les deux vieilles. A un moment elle est allé seul aux toilettes publiques sans que les vieilles ne s'inquiètent. Elle a dit y avoir vu la dame pipi (j'étais halluciné devant tant d'irrésponsabilité).

Une jeune femme, très jolie, est venue demander à nos vieilles à quelle heure commençait le feu d'artifices. Je l'ai reluqué un peu (j'étais obligé), et je me suis demandé si elle était pas là exprès. Une Van Reeth petite, brune, yeux clairs, fine, jolie visage, jolie de partout en fait. Elle a attendu à côté de nous quelques minutes, elle a reçu un appel, à dit : "Ah, vous êtes au bar ?", et on ne l'a plus revu.

Derrière nous, est venu une mère, son fils diabètique (un amateur de chiffres), et peut-être d'autres avec eux, je ne sais pas. Le fils diabétique parlait fort, avait toutes sortes de blagues à faire, s'est mis, avec sa mère, à parler aux deux vieilles et à la petite fille (moi je faisais le mort).

Une des deux vieilles à dit à la petite fille, à un moment : "arrête, t'as l'air d'une gogole avec cette tête". Quand j'ai entendu cette phrase, je me suis dit que c'était pour moi. Ou au moins que j'avais inspiré cette idée.

Bref, le temps est passé, j'ai observé la place se remplir, la police est arrivé, puis les militaires en patrouilles. Quand la nuit est tombé, il n'y avait une foule pas possible.
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Dans la foule on avait les petits garçons qui jouaient au foot, les petites filles qui tenaient les mains de leurs mamans, les vieux couples, et les jeunes couples qui étaient presque tentés de baiser devant tout le monde tellement ils ne savaient pas se tenir. D'ailleurs, de les voir s'embrasser, s'enlasser, ça me dérangeait un peu, on va pas se mentir.

Devant moi il y avait une femme, une rousse, qui embrassait, enlassait, disait des mots qu'on suppose doux à son "compagnon", elle tortillait du derrière, de droite à gauche, comme pour stimuler ce qui s'y trouverait logé. Moi, je la regardais, fixement, captivé. Puis elle m'a vu. Elle a brutalement arrêté. fait une mine sévère, refermé son manteau rouge, et s'en est allé avec son compagnon qui la suiviait comme un chien chien.

Il y avait toutes sortes de physiques, je n'ai pas vu beaucoup de vrais moches. Dns l'ensemble, la population était agréable, avec parfois de véritables beautés.


Même s'il y avait beaucoup de monde, c'était calme, jusqu'au soir.
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Le soir, est venue sur notre banc, en plus du diabétique, sa mère, les deux vieilles, et la petite fille, une femme enceinte. Elle parlait du luxe de trouver un banc quand on est enceinte, elle éxpliquait à une petite fille que le bébé était dans une "poche d'eau", qu'elle avait des faiblesses (je crois). Elle le disait sur un ton calme, et que si les feux d'artifices faisaient pleurer le bébé, on ne l'entendrait pas. C'était ... comment dire ... le genre qui s'est ultra documenté sur l'enfantement et qui veut donner ses leçons à tout le monde.

Sa copine (je suppose) lui disait que si son enfant était moche, elle le lui dirait franchement. La femme enceinte rétorquait qu'on ne pouvait pas savoir ce qu'allait devenir un bébé en se fiant juste à la tête qu'il avait à la naissance.

Dans la foule, il y avait beaucoup d'enfants, pas mal de femmes enceintes, c'est plutôt encourageant pour l'avenir du pays.
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Puis, il y eu la bande de tapageurs, puis, la batterie de mon smartphone a menacé de lâcher, et pour finir, le feu d'artifice gâché.

Je suis retourné à ma voiture en marche très rapide, doublant tous ceux que je pouvais doubler dans la foule comparte.

J'ai pris ma voiture et je suis sortis de Saint Malo dans les bouchons en prenant deux raccourcis qui s'avéraient être des ralongements.
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Une fois à Rennes, j'ai accidentellement pris la direction Rennes centre. J'ai essayé de trouver un endroit pour faire demi tour, j'ai trouvé une sorte de cul de sac, sous un mini pont à trains et là se trouvait un truc en flemmes, des flemmes de 2 mètres, dans la nuit. J'ai espéré ne pas trouver une bande sauvages qui m'auraient caillassé la voiture, j'ai fait demi tour, rejoint le périphérique, direction Le Mans, pour finir direction Laval.

Et ma journée fût terminé. Une journée banale, peut-être, mais qui m'aura permis de dire que j'ai bien passé mon 14 juillet à Saint Malo et non Laval.

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