03/07/17 - Moi en 2012
En 2012 ça faisait 4 ans que j'avais quitté la campagne, je ne pouvais pas passer devant les ruines de la ferme de mon enfance sans pleurer.
Je faisais régulièrement du vélo, j'avais beaucoup de poids à perdre, et je pensais, tous les jours à mon projet de vie.
Je voulais maigrir, à 25 ans (dans 2 ans) avoir dessiné une bande dessinée et savoir suffisement bien dessiner pour envisager la réalisation d'un film d'animation. Je voulais avoir une culture, lire beaucoup, mais je n'arrivais qu'à regarder toutes les interviews et conférence "d'intellectuels" que je trouvais. Je suivais l'actualité au jour le jour, le débat politique, je voulais par tous les moyens réussir à savoir ce qui faisait la différence entre quelqu'un qui sait tout et quelqu'un qui ne sait rien. Je voulais être le meilleur ( à cause de mon échec scolaire ). J'y ai passé des années, jusqu'à devenir, je pense, très bon dans mon art.
J'avais une idée assez vague de ce que je cherchais. Une forme d'omnitience. Je mettais toute mon énergie pour y arriver.
Lorsque je faisais du vélo, je trouvais dans la nature une complexité inspirante, une force revigorante, ou un calme apaisant. Hors de la nature je sentais les gens haineux, égoïstes, conquérants frustrés, violents, bêtes, après eux le déluge.
J'avais horreur du béton, des grattes ciels, des rues, quartiers, égouts, véhicules en mouvement, et tôt ce que l'homme construit bêtement dans la perspective de copuler.
Je me disais qu'en attendant de maigrir, de toucher un salaire d'informaticien, et de trouver une compagne pour fonder un foyer au moins capable de tenir quelques années, je pouvais bien m'occuper à chercher cette chose que je cherchais (c'est en 2016 que je l'ai trouvé).
Je me disais qu'au lieu de chercher à avoir la plus grosse maison, la plus puissante voiture et tout ce qui permet à un homme de "baiser de la salope". Je préférais avoir une jolie maison, une jolie voiture, pour pouvoir jouïr, seul, de les avoir pour moi, rien que pour moi.
Je cherchais un moyen d'être riche sans billets et sans putes, sans piscine et sans Lamborghini.
Je voulais être modeste sans HLM et sans épave de VW.
En 2012 je réfléchissais à comment être heureux, tout seul, dans un petit cocon douillet.
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Pour moi, en 2017 je me voyais aller au bureau pour développer des logiciels, déposer le petit à la crèche, avoir une maison en location et une voiture à crédit.
J'imaginais aussi la possibilité de faire du télétravail pour m'occuper du petit pour en faire un surhomme, ou une surfemme.
Je me disais que 2017 c'était la récompense de mes efforts, en fait.
J'imaginais pas du tout qu'il arriverait ce qui est arrivé. C'était impossible de prévoir.
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Au final, je pense que je vais retourner à un état proche de celui de 2012, avec moitié moins de projets de vie, dont pas un seul de pharaonique.
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