18/03/18 - Effets déplorables du mutisme

Ce qu'est déprimant, c'est de ne pas dire ce qui me traverse l'esprit à chaque instant de la journée. Aujourd'hui, j'ai eu des centaines d'idées très intéressantes, je ne les ai pas noté, et je les ai oublié.

Ca me fait comme si j'avais réussis à m'auto saturer, à dépasser mes propres capacités à me comprendre moi-même.

J'en ai ras le bol. Ca me mine le moral de laisser filer des idées comme ça.

Par exemple j'ai regardé une émission, et pendant l'émission je me suis fait 5 ou 6 hypothèses éxplicatives de sens subliminaux, que je n'ai pas réussis à retenir. A chaque hypothèse j'avais une petite éxcitation, je me disais que j'allais pouvoir penser.

J'ai pensé, mais à de graves sujets, lourds et sombres. Ca me faisait comme quand je lisais Anna Karenine, l'impression de vivre grâce à la bonne volonté de gens qui pourraient se lasser, rentrer chez eux, s'occuper de leurs affaires, et laisser mourir ceux qui vivent de l'aide publique. Dans Anna Karenine on a cette impression, on se sent impuissant face à une machine humaine colossale dont la survie des faibles est le résultat une anomalie dans la nature humaine qui pourrait être réglée par un peu de comptabilité.

Et bien moi j'ai cette impression d'impuissance qui vient, et les faits valident tout à fait cette impression. Je suis pris entre d'une part une volonté irrépressible de réaliser toujours plus de choses qui satisferont mon ego, et d'une autre part un besoin de renoncer à mon ego pour survivre. Vivre à crédit ou survivre en faisant des économies.

La mienne de vie n'est pas du tout une vie de luxe, le choix n'est donc pas évident qu'il faille à tout prix choisir la vie. Je erre dans une voiture, à souffrir des bruits et des gestes des gens.

Vivre c'est se battre pour garder un temps soit peu d'intelligence propre. Pour préserver une aptitude au calcul, à l'analyse, à la lecture, à la compréhension, à la fabrication, à la création, etc.

Aujourd'hui mes pensées me faisaient baisser les bras, m'imaginant le renoncement à l'intelligence. Mais ma volonté de penser était toujours aussi forte, alors la tension était telle que mon moral s'est fracturé, me faisant déprimer.

Un moral fracturé ça pourrit dans la caboche, et c'est la dépression qui commence.

Il aurait été préférable que je parle et que j'écrive toute la journée pour désamorçer tous les arguments du renoncement, un par un, en faisant du grotesque, du naïf, de la blagounette ridicule, des lourdeurs.

J'ai choisis le mutisme, pensant que j'avais tout dit, à propos d'un Twitter et d'une presse qui avaient tout dit.

Si je veux continuer à être libre de faire ce qui m'obscède, je dois parler pour tuer les mots des autres et rester fidèle à mes propres désirs.


Commentaire AVR

Les comptes Twitter qui tournent autour du sien aussi terminent leurs tweets avec de l'éxclamatif. J'ignore ce que ça veut dire.


Depuis quelques jours je m'imagine une scène idéale de moi qui aurait été au salon du livre. En temps normal je dis pas ce genre de choses mais puisqu'il faut parler, allons-y.

J'ai imaginé que je m'étais approché d'elle, que j'aurais dit un truc du genre: "Bonjour, vous me reconnaissez ?". Elle aurait dit "oui", j'ai pas pensé au cas de figure où elle dit non. "Richard" j'aurais ajouté aussi tôt. Elle aurait dit "oui, Richard". J'ai pensé qu'elle m'aurait demandé ce que je voulais et que j'aurais été dans l'obligation de lui demander une dédicasse, ç'aurait été un prétexte, et ça se finirait par une bise. J'aurais juste dit des banalités comme quoi j'écoutais toutes ses émissions avec intérêt.

Evidement ce scénario a tourné dans mon esprit et il a été plus loin au point que j'ai imaginé un sénario ultra osé dans lequel je lui dit à l'oreille un "je peux vous faire un calin", et là on fini en acolade, debout, devant des gens qui demandent ce qui se passe. Mais mon imagination s'arrête là parce que je suis dans l'incapacité de m'infliger le sénario de relations avec tous les témoins.


Au salon du livre, sur les photos, on dirait qu'elle a bronzé. Je sais pas si c'est les lumières ou autre chose.

Il me semble qu'il y a un film animé dans lequel une starlette est harcelé par un fan obsédé et inquiétant. Je me demande si je suis pas en train de devenir comme ça.

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