12/03/18 - Encore dehors

Je me suis réveillé tôt le matin, tout était calme, un silence complet. Je me sentais bien dans mon lit, je pensais à AVR, comme tous les jours depuis décembre 2016, et m'est venue l'envie de consulter mon smartphone. Je me retourne, j'arrange mon nid dans une position à la fois agréable, lisse, et chaude, en laissant un tout petit morceau de corps au frais pour toujours me faire une idée de la différence de température dans le lit et hors du lit. Je suis bien installé. Je tend mon bras sur la chaise sur laquelle se trouve mon smartphone, je dévérouille l'écran et je commence à lire le fil twitter.

La nuit les tweets semblent s'arrêter. Soit twitter organise un couvre feu, soit les gens le font d'eux-même. Donc je lis les tweets d'avant le coucher et les premiers du matin. Quand je sens que mon attention est tendue, je vais regarder du côté d'AVR pour lire tout ce que je peux lire.

A peine ai-je commencé à lire que tout le voisinage s'est mit à sortir de son silence pour se faire entendre. Une orchestration contemporaine à base de poc et de paf et chpif et de chpouf. Ce langage qui leur est spécifiques se traduit très simplement par un : "vas t'en".

J'ai bu mon café colombien, je ne sais pas si j'ai utilisé mon ordinateur, si je l'ai fait ce devait être pour cliquer sur des icones sans intérêt. Et je suis sortis.

Il a plu toute la journée. J'attendais dans ma voiture, et j'allais marcher quand ça s'arrêtait. Aussi tôt lancé ça reprenait. Passé 2 ou 3 minutes à m'éloigner, je me demandais toujours s'il était pas préférable de faire demi tour. J'essayais tant bien que mal de me cacher sous des arbres et des sapins quand il y en avait et je ne sortais jamais plus d'un quart d'heure.

Une fois en voiture, j'étendais mon manteau trempé, soigneusement retourné, pour qu'il sèche à l'intérieur avant tout. Je regardais mon smartphone, je grattais quelques cordes de guitare, et j'essayais de lire.

Que ce soit dit, la lecture m'êtait impossible. Je prenais le livre, je lisais mais je ne retenais rien. Au lieu de me concentrer sur le texte, j'avais des préoccupations qui faisaient interférence entre moi et ce que je voulais. J'essayais mais rien, je prenais ma guitare pour en gratter, puis je réessayais, et toujours rien ...

Je restais immobile, le regard dans le néant. Mes membres étaient sans force, ma pensée était sans but, comme si l'on m'avait vidé de toute espèce d'énergie. J'était impuissant à remplir ma journée, au point de me dire que la seule chose à faire c'était manger.

J'étais dans un état réductible à la tachycardie et à la sensation de faim. Je m'imaginais de la nourriture en banquets, du vin, et je me rêvais détendu, le ventre plein, à rêvasser. Je ne me sentais capable que de me goinfrer.

J'ai remplis un panier du Leclerc drive plein de saletées à manger, et je l'ai refermé en me disant que j'étais plus fort que ça, que je pouvais ne pas passer la commande. Je suis retourné sur twitter et j'ai vu une pub carrefour qui me dit : "lancez vous !". Je me dis qu'ils sont doués, je retourne sur Leclerc drive et heureusement un message m'annonce que la commande ne peut être pour le jour-même.

J'ai perdu pas mal de poids aujourd'hui grace à un changement dans le service Leclerc drive.

Je n'étais qu'un fantôme, mais j'essayais de trouver des détails intéressants à gifer. Il y avait ce rongeur qui se trouvait sur mon passage, tout prêt de là où rôde le chat métisse. C'est peut-être lui qui l'a mis à cet endroit.

Ce qui est drôle c'est que des marcheurs il n'y en avait que 3 ou 4 dans la journée. On aurait dit qu'il n'aiment pas la pluie. Pourtant la pluie c'est moins pénible que les températures négatives qui les font tous sortir. J'arrive pas à me représenter leur conception du bon climat pour sortir. Est-ce que c'est un complot de météo france ? Genre on leur dit de sortir ils sortent, on leur dit de rester chez eux ils y restent ?

Au port sec, un homme dans sa voiture. Au port salut, un homme dans sa voiture aussi.

Fatigue. Je suis épuisé. Tout ce que je voudrais, là, c'est lire. Je rêverais de lire et de comprendre et de ne faire que ça. J'aimerais bouffer 100 pages surcomprises par jour. En manger, et en manger, et en manger, et en remanger, et continuer pendant des mois. De tout ! Lire ! HAAAAA !

Je suis très, très, très, très, très, nerveux. C'est pas les effets de l'adrénaline, c'est plus comme une sensation de manque. Je trépigne, j'ai envie de frapper dans des sacs de sable, j'ai envie d'hurler, je sais pas ce que je veux, comme si j'avais envie de dormir sans y arriver, j'ai la rage de faire quelque chose qui est empếché par je ne sais quoi.

Message AVR : AVR a changé son Twitter. Je sais pas quoi en penser. Ca change la perception que j'ai de ses tweets. Elle a choisi des couleurs différentes. J'arrive pas du tout à me faire un avis. C'est comme si elle m'avait bloqué le cerveau au point que je sais plus ce que je peux dire. Je suis en incapacité de donner un avis. Peut-être qu'elle veut faire ... je sais pas ... J'aurais dit mature, mais est-ce que ça fonctionne. En tout cas j'aime bien les couleurs de son image de profil, à côté de son nom et prénom je trouve que ça rend bien dans la liste des tweets qui apparaissent. Ca fait posé, calme. Je me demande si elle a pompé sur moi encore. Dèjà qu'au Figaro elle prend une pose comme la soeur, là je sais pas ce qu'elle nous fait. Si seulement elle pouvait éxister ... ce serait cool. J'ai l'impression qu'elle a été photoshopé, au figaro c'est sûr, et sur twitter peut-être aussi. Elle me fait rire un peu parce qu'elle fait n'importe quoi des fois. Là, en ce moment, elle fait n'importe quoi.

Si elle copie ce que je fais hors discours je trouve ça un peu inquiétant, et déprimant, et moins intéressant. En fait ça fait pas du tout ni posé ni calme, ça fait déprimant. J'aimerais mieux que ça tourne pas naturaliste parce que ça va m'embêter. J'ai du mal à prendre joyeusement le fait qu'elle copie des choses qui ont été faites dans un contexte de dépression en phase terminale. Mais je suis peut-être paranoïaque ?

AVR, il faudrait que vous soyez moins inaccessible pour certaines personnes VIP qui ont à voir avec la famille des félins. Moi je sais pas si je dois mourir de fin tout le mois pour aller au salon du livre et souffrir le martyr en sachant pas comment vous y voir, aux côtés de qui, et dans quelles conditions, oubien m'acheter de quoi me débrancher le cerveau et relâcher le stresse. Stresse 10/10 ou stresse 0/10 ? Supporter la torture d'un déplacement pour un bref coup d'oeil qui n'aura peut-être pas lieu ? Oubien dormir et rêver que vous êtes là ?

Bisou mon AVR d'amour.