05/03/18 - La copensée

Je découvre en même temps que ça arrive dans les médias, que collègue, commère, correspondance, cocu, cotiser, connaissance, corriger, coller, etc. ont pour point "commun" ce "co-".

J'avais pas intégré l'idée que tous ces gens avaient été, par le langage, regroupés. Je pensais que c'était un complot d'hommes d'affaires avides de richesses et de pouvoir qui s'étaient chargés de créer des groupes de gens qui n'ont pas d'affinités. Je me disais que le marketing était une sorte de création machiavelique contre naturelle pour les diriger tous.

J'avais pas conscience que co- est déjà dans la langage avant le marketing. Et j'avais pas réalisé que le langage permetait de créer des relations sociales au niveau "spirituel".

J'avais bien vu, bien analysé et bien compris le réel. Mais je n'avais pas pensé que ce réel était un développement d'une fonction fondementale du langage. Je croyais que c'était comptable avant tout.

Lors de ma formation de routier, j'ai observé tout ça. J'ai vu que les gens avaient un vocabulaire, des centres d'intérêt, et une sensibilité qui était déterminée par l'information. Une chanson à la mode, un article de presse, un porduit de consommation, une personnalité connu, ... tout ça construisait et limitait leur pensée au point d'en faire un réceptable à normes. Ils consomment des informations préfabriqués, classées par catégories marketing, et ils deviennent ces informations.

J'ai trouvé que c'était triste, et puis j'ai renoncé à sociabiliser. Je me disais qu'il étaient trop normés pour ne pas se laisser manipuler dans le but de me manipuler. Donc, j'ai pensé qu'ils n'étaient pas des sujets d'étude "sauvages" qui auraient des choses intéressantes à dire.

J'ai connu des gens qui venaient de coins où l'on avait des modes d'éxpressions singuliers, des passions, des façons de parler, de penser, etc. qui naissaient et croissaient dans le réel. Mais on dirait que les nouvelles générations, et les vieilles peut-être avec, sont devenues mentalement passives au point de considérer leur cerveau comme une télévision sur laquelle on pourrait choisir sa chaine.

J'aime ou j'aime pas. C'est ça la pensée des gens. J'aime les frites ? Et bien je vais mettre la chaine des gens qui aiment les frites pour qu'on me disent en quoi les frites sont formidables. Je vais apprendre le vocabulaire, les arguments, et identifier des références pour fabriquer ma pensée relative à la frite. Je vais pas aller sur le marcher acheter diférentes variétés de patates, les éplucher, les faire frire dans des huiles différentes, les goutter avec différents plats et me dire : "mouais, c'est pas mal". En fait, je suis un fainéant de la pensée.

Et bien, les gens de la formation, j'ai trouvé que c'était des passifs, doublés de fainéants de la pensée. Ils étaient trop connectés. Et je le dis avec regret.

Gui aussi, quand je l'ai connu, il avait une façon de vivre bien à lui qu'est devenu ultra normée depuis qu'il a trouvé ses maitre sur youtube et qu'on l'a rangé dans une catégorie d'informations.

Je dirais que 2016 c'est l'année pendant laquelle mon biome, et je pense presque tous les biomes relationnels, ont été détruits pour connecter les pensées des gens entre elles.

Je suis peut-être un vieux con, mais j'arrive pas à me faire à cette idée. J'aime bien quand les gens sont étrangers les uns aux autres. J'aime bien quand la communication n'est pas naturelle. J'ai du mal à accepter que l'on ait intégré le langage dans une intelligence artificielle collective qui est gérée depuis un point central, et qui le pilote. Je trouve que c'est nul parce que ça ruine les relations sociales. On a plus rien d'éxclusif à se dire les uns les autres. Quand on a des amis dans le même groupe marketing, on a cas se tester pour savoir si on a bien la pensée à jour : "t'as vu ce que dit l'autre ?", "t'as acheté le nouveau machin ?".

Je voudrais une catégorie d'informations pour les SDF qui s'ennuient si c'est possible. Tant qu'à faire ... A mais zut ! On peut pas, puisque cette catégorie est fondementalement non catégorisable car reposant sur l'abandon de buts institutionnalisés nécessitant de suivre un parcours prébalisé.

Bon ... bah j'ai cas jouer avec moi-même alors.

Arraché(s) au monde

Tous les gens que j'ai rencontré dans ma vie, ils ont l'information dans la tête ? Ils ont plus que le travail et leur catégorie marketing ? Si c'est le cas, ça doit être ennuyeux de les rencontrer. Je les imagines parlant de leurs travails, de leurs programmes télé et d'internet. En fait ils sont plus humains. Les gens que j'ai rencontré petit, ils sont devenus zombis.

Tu m'étonnes que quand j'ai faillit me suicider j'ai eu l'impression d'être seul au monde.

Je me souviens, le jour de mon suicide, avoir eu une vision comparable à la petite fille aux allumettes.

J'étais sur le point de décéder, j'avais l'impression d'être dans un bourg couvert de neige, seul, pendant que les gens mangeaient leur dinde de noël. Ils étaient dans un chaud foyer, avec une cheminée, une table couverte de nourriture, et ils parlaient fort, et riaient. J'étais en lévitation, du niveau des goutières, voyant au travers des fenêtres.

Mon corps à prit de la hauteur, s'est éloigné, de plus en plus, et un voil noir a couvert le monde pour le faire disparaitre et me plonger dans un néant où je devais être prisonier pour l'éternité.

Ca a été très éprouvant comme vision de la mort. J'y ai longtemps pensé.

Avec l'information, je suis dans cette situation. Mais ma mort aurait figuré celà dans une vision limpide, expressive et traumatisante.

C'est dingue quand-même que j'ai pensé ça. J'étais éveillé, je dormais pas, et je voyais tout ça. J'aurais eu beau hurler à l'aide, implorer de toutes mes forces, personne n'aurait vu que j'étais là.

Dans le néant, j'avais compris que le monde était derrière le voil pour l'éternité et que moi j'étais dans le néant pour l'éternité. Je paniquais, j'essayais de bouger, je tendais les bras pour essayer d'atteindre le voil qui était devenu invisible, fondu dans le noir du néant. J'essayais de comprendre pourquoi je me trouvais là, qui était le sadique qui avait conçu la vie pour qu'elle se déroule quelques années sur terre et passe le reste de l'éternité dans la solitude d'un vide à perte de vue.

J'avais aussi compris que chaque personne qui riait autour de la dinde finirait dans son propre néant infini le jour de sa mort, et que le voil lui couvrirait aussi le monde.

((((Plus tard j'ai lu la ferme des animaux. La mort du cheval est décrite par une charrette qui l'emporte loin. J'ai réalisé que cette vision que j'avais eu d'un moi qui quitte le monde, GO il l'avait pensée, et donc il y aurait quelque chose de commun entre ma vision de ma mort et le récit qu'il fait de la mort de ce cheval.))))

Je dois ajouter une chose. Quand je me trouvais dans ce néant j'avais froid, j'avais l'impression que toute la chaleur était restée dans le monde. J'avais aussi l'impression que si quelqu'un avait entendu mes appels à l'aides, des gens auraient pu s'unir, essayer de me retenir, et on aurait au moins fini tous ensemble dans un néant commun.

Comme si le refus de voir celui qui part, c'était le condamner à une solitude éternelle. Et faire l'effort de le retenir c'était partager l'éternité avec lui.

En tout cas, je sais que la vie humaine m'a semblé être une blague, une chose ridicule. le monde m'a semblé tout petit.

J'ai eu l'impression que la vie sur terre êtait le papier cadeau de l'éternité. Le beau papier cadeau qui rend heureux dans ces chaux foyers de noël, et qui cachent l'effroyable solitude éternelle. Quelques secondes de bonheur pour une peine infini.

Je crois que ma vision, maintenant, à bien y réfléchir, c'était que le cadeau était la sociabilisation par internet, que le réel était dans ce cadeau et que j'étais seul dans le réel. On avait el choix entre regarder dehors et me retenir, ou ouvrir le cadeau pour s'y perdre dans la solitude.

Ce Noël était le dernier et qu'ils ne le savaient pas.

Hahahaha, dans ma vision je meurs juste avant les autres. Je m'imagine pas mourir seul et les autres sont immortels. Je sais pas si ça dit quelque chose de moi.