05/03/18 - Ecrire comme eux


Je me demande comment on traduit mon écriture manuelle. Le profil psychologique associé à la forme des lignes qui la composent. Rigide, mou, sévère, indulgent, ordonné, bordélique, ... ?



Ce n'est pas d'écriture sript que je veux parler mais de rédaction. J'ai commencé à lire le début du Silmarillion en me disant que c'était dommage de le survoler comme je le faisais. Il me semblait qu'il serait plus intéressant de prendre mon temps pour consacrer une journée à chaque page. L'idée est intéressante, et plaisante, et distrayante, mais loin d'être raisonnable. Alors je me suis demandé si je pouvais écrire un texte qui ressemble à ceux que rédigent les littéraires que l'on voit partout dans la presse.

J'ai pris un papier, un stylo à bille, et j'ai essayé d'écrire une petite histoire, pour voir. J'ignorais ce que j'allais raconter et puis ça a donné cette page et quelques, avec des ratures.

Ce serait con de dire que je suis satisfait de ce que j'ai écrit, parce que de toutes façons je sais pas quelles erreurs j'ai faites, quels contre-sens se trouvent dans la construction de mes phrases, et donc je ne sais pas quelle valeur ça peut avoir.

Le texte c'est ça :

Les mariniers

On dit que l'on dévoilasse quelques matériaux, de piles, rangées là. Il ne reste rien. On dit encore que l'on brûlat les terres alentours.

... c'est du vieil idiot qu'il nous vient ce récit.

Une terrible colère de l'ennemie, qu'il allât changer en actes de guerre. Les cors sonnèrent, les flêches se mirent à perser toits et parcelles, et les chevaux montés de maitres à longues lances couvrirent de leurs sabots ceux qui ne purent fuir.

Seuls nos ancêtrs survécurent. Des lâches qui déguerpirent de tous les conflits de l'Histoire. Ils se cachaient dans les entrailles de la terre. patience, leur seule qualité. "Que dieu fasse la guerre brêve et que la paix l'emporte " prièrent-ils.

Des générations plus tard, la peste libéra le pays, le rendant de nouveau hospitalier. On l'eut dit vierge des Hommes.

La légende commençat par une courte honte qui nourrit les grandes ambitions des Mariniers.

Nous possédons le premier des ouvrages monumentaux ...

 Voilà ! je crois voir des incohérences de sens, mais j'ai des difficultés à rester aussi longtemps dans le brouillard que nécessaire. Parce que sans correcteur, c'est dans le brouillard qu'on trouve les moyens de rédiger quelque chose.
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J'ai observé que les journalistes ont un lexique très pauvre. Ils utilisent peut-être 100 mots qui font 90% de leurs prestations à l'oral. A l'écrit ils ont l'air de se transmettre des formules qu'ils utilisent ou pas en fonction du lexique à la mode.

Il y a des éxpressions toutes faites qu'ils apprennent et utilisent bêtement.

C'est d'ailleurs en observant celà que j'ai compris pourquoi j'avais raté mes études. Moi j'inventais des phrases, du vocabulaire, je remachais tout le savoir pour l'inclure dans mon langage. Or, il semblerait qu'il ne faille surtout pas faire ça. On doit parler comme les autres, utiliser leurs mots, leurs éxpressions, leurs pensées, etc. J'avais un rapport difficile au travail intellectuel parce que j'avais pas intégré le concept de norme simplificatrice. J'ignorais que les textes étaient faits pas des gens qui utilisaient un langage qui ne leur appartenait pas. Je ne savais pas qu'ils étaient moutons. je pensais qu'ils avaient un langage propre et que chaque texte était porteur d'un unique langage.

C'est con. Si on me l'avait dit plus tôt mes études auraient été plus faciles déjà et ma réussites n'aurait été conditionnée que par l'avis des évaluateurs par rapport au sort qu'ils voulaient me donner. C'est à dire que j'aurais compris toute la dimension théorique et pratique du travail intellecutel, et qu'il n'y aurait plus eu qu'à faire face aux réseaux et idées préconcues sur la catégorie dans laquelle ces réseaux me rangent (nain, métisse, pauvre, élevé à la télévision, peu sociable, etc.).

Ca éxplique mon parcours, pour le coup. J'ai voulu concevoir un langage qui m'était propre en me disant qu'il nécessitait un apprentissage unique en son genre basé sur une confrontation au réel intensive et un abus de l'échec et de l'erreur pour éliminer le maximum de fausses idées et ne laisser en moi que du vrai ou du partiellement vrai.

J'ai essayé de trouver des modèles de gens qui avaient eu un rapport au monde identique au mien, ce sont des gens dont on parle à l'école, mais je constate aujourd'ui qu'ils ont été cocufié par un marcher qui s'est emparé de leur travail et se l'est attribué comme si le marcher avait été à l'initative de la création.

En fait, le marcher n'est que le pillage et l'éxploitation d'une création originale venue d'un marginal, sans reconnaissance pour lui. Il s'agirait de tuer le marginal et de voler son travail. On est pas dans un rapport bienveillant qui achèterait la création, récompenserait la création, aiderait la création. On est dans un système qui tue le créateur pour lui prendre sa création.

Et la création, à l'école, on va nous l'enseigner, et on devra faire comme si elle était à nous. Utiliser les mots du créateur, la pensée du créateur, sans chercher à savoir ce qu'il devient.

A l'école, j'ai eu la naïveté de penser que l'étudiant devait se développer comme les maitres qui concevaient le savoir. Je n'ai pas eu l'intelligence de comprendre qu'on devait se comporter comme des voleurs qui travaillent en équipes et utilisent des réseaux. Moi, je me demandais toujours : pourquoi ? Pourquoi on dit ça, pourquoi on apprend ça, pourquoi on fait comme ça. C'est là que j'ai merdé.
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Ce qu'est un peu dommage c'est que ceux qui ont comprit la combine, parce qu'on leur a éxpliqué, ou qu'ils ont été mentalement préparé à l'utiliser sans la comprendre, ils me voient comme l'idiot du village.

Au lieu de m'éxpliquer ce que je pourrais faire de mauvais, ils en profitent pour me garder à distance et faire de moi un sujet d'étude, ou de confrontation, avec la norme. Je serais l'étalon test pour confronter la norme à ce qui est éxterieur à la norme. Ils ont pas dans l'idée de m'intégrer à leur groupe du tout. Ils sont bien contants de se dire que je suis condamné par le COllectif des complices.

Ce que je trouve dingue c'est qu'il y a pas d'animalité, pas de passions, rien qui justifit la confrontation. Pourtant, ils créent la confrontation et l'entretiennent. Quand je fais quelque chose, ils le voient entant que vol à effectuer et à normaliser. C'est spécial comme façon de faire. Et comme je vais d'échecs en échecs, ils m'utilisent comme modèle des échecs de l'éxterieur, sans jamais me proposer de rentrer dans les rangs. Il a été question, et ça revient de temps en temps, de sacrifice. Comme quoi, faire le spectacle façon téléréalité d'une personnne qu'on pousse du pied pour qu'il n'entre pas dans le groupe, ce serait un sacrifice utile à la collectivité.

Un pour tous et tous contre un.

Mais l'abrutissement collectif, qui veut que tout le monde pense comme tout le monde sans chercher à intérroger la légitimité d'une situation humaine, pousse les gens à croire que l'union fait la force.

Dans Ran, le vieux dit qu'on peut casser une branche avec ses mains, mais pas plusieurs branches groupées. C'est l'idée qu'ils doivent avoir tous dans le fond du crâne. Sauf que j'ajouterais que plusieurs branches ne cassent pas une main. La branche c'est le mouton passif, qui est assigné à une fonction bête et méchante. La main c'est le solitaire, qui utilise tout ce qu'il touche, et qui n'occupe pas de fonction.

Vouloir me manipuler en collectif, ça n'est pas déployer l'union d'intelligences multiples, mais une seule intelligence dans plusieurs personnes. C'est ça que vous comprenez pas. Mes actes sont aussi intelligents que ceux de 1000 personnes, puisque je suis maitre de la cohérence de ma propre intelligence. J'aimerais ne pas être vu comme inférieur parce que solitaire. J'aimerais ne pas être méprisé et rejeté par une foule d'agents Smith.

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