30/04/17 - Sur le point de ....



Attention : rien à voir avec Van Reeth, qui fut une éxpérience douce et agréable.

Quand on est menacé de mort par une foule en colère, sans raisons apparentes, alors qu'on a toujours été un citoyen modèle réputé pour sa gentillesse et son respect des lois, on est en très mauvaise posture.

Pour prendre la mesure de notre sensation, il faut imaginer la situation suivente : on est dans un grand 8, des lames tranchantent nous frolent, une voix nous dit que la prochaine va nous découper, et la foule, par terre, demande notre mort dans un vacarme assourdissant.



Dans cette vidéo, on voit un protocole de test visant à faire subir à un homme une force centrifuge de 12G (je sais pas ce que ça représente).

Quand on voit l'état dans lequel l'éxpérience le met et la brutalité de la chose, on se dit qu'il doit sentir tous ses organes s'écraser, sa respiration se compliquer et doit avoir de plus en plus de mal à rester pleinement conscient de ce qui lui arrive. Dans cette situation il va aller chercher les limites de résistance de son corps, limites au delà desquels il va au minimum perdre conscience, au maximum subir toutes sortes de complications.

Dans cette situation, on a matière à comparer ce qu'il subit à ce que j'ai subi en décembre 2014, puisque les deux situations sont assez proches.
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Les différences : lui, son calvaire ne dure que 2 minutes 45, le mien à duré des mois. Lui ne doit supporter que l'implacable violence d'une force physique, alors que moi j'ai eu en plus à souffrir de l'implacable violence d'une force psychologique. Par là je veux dire qu'en plus de sentir mon coeur lourd, ma respiration difficile, et mon évanouissement proche, je devais chercher par tous les moyens à comprendre qui étaient ces gens qui m'agressaient.

Comment ils s'y prenaient ? Voulaient-ils me tuer maintenent ou plus tard ? Comment allaient-ils me tuer ? Combien sont-ils ? Pourquoi rient-ils de ce qui m'arrive ? Pourquoi personne n'a pitié de ce qui m'arrive ou ne veut m'aider ? Que fait la police ? Si ce sont les instiutions qui me torturent, dois-je attendre patiemment de me faire abattre ? Qu'ai-je fait pour mériter ça ? Est-ce de ma faute ?
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Lorsqu'on doit admettre que notre mort arrive, on ne veut pas mourir. Pourquoi nous ? Les autres d'accord, mais nous ? On avait des projets pour demain. On est utile au monde. Que fera notre famille, nos amis, nos collègues si on meurt ? On a des choses à dire à chaque personne. On voulait aller au restau. On voulait aller au ciné. On voulait payer une facture. On pense qu'on a du potentiel. On a encore énormément de choses à faire dans la vie. Pourquoi Nous ?
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Après coup, dans le corps et l'âme, reste la plaie non refermée du traumatisme, et le besoin de comprendre. On se dit qu'on a été dépossédé de notre propre personne, malmené, épuisé, abimé. Et lorsqu'on est enfin rendu à nous-même on n'a pas d'autres souhaits que de s'assurer que ça ne recommence jamais plus.
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Chose remarquable, après le premier trauma, encore shooté aux endorphines, ou ne supportant pas la diminution brutale d'endorphines, on se dit qu'on doit absolument retourner sur le lieu de torture (ici JVC et la presse), se faire torturer, pour ne jamais quitter des yeux le bourreau.

Faire face et subir revient à controler la situation, aussi pénible soit-elle, de peur qu'elle ne devienne incontrôlable. Car la fuite nous fait perdre des yeux le bourreau (visible par la cohérence de ses effets, non par lui-même) et lui laisse le loisir d'attaquer quand bon lui semble.
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Pour moi, il aurait été plus simple d'attaquer, violement, à la façon d'un Rambo (fin du premier film), à la façon d'un "terroriste". Il aurait été plus facile de menacer de mort, de s'armer et de se défendre. Une carabine, quelques lâmes, pour libérer toute ma haine et mon agressivité (on m'a invité à le faire et on m'a donné des cibles via jvc, devant la presse qui commentait, impassible).

Mais c'aurait été un comportement d'idiot utile. Un comportement de martyre. C'aurait éxigé qu'on associe mon sacrifice à une cause dont je n'avais rien à faire.
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En rêgle générale, quand on reçoit énormément de violence, soit on souffre et on se suicide, soit on agresse et on libère la violence reçut.

Sans cibles, sans pourquoi, sans qui, de toutes façons, pour moi, la violence retour aurait été impossible et suicidaire. Je n'ai donc pas servi de relais à agressivité mais de buvard à haine. J'ai capté et gardé en moi la rage de tout le monde.

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