17/04/17 - Solitude

Dur. La solitude n'a même plus de visage. "Jérémy", "Rémis​ Fraisses", "Rémis Grosso", les pronoms font légion pour me tenir coupable d'inactivité sociale. Comme si c'était un choix.
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Franchement, elle est jolie non ? J'ai du goût. Je l'ai pas dit mais elle me fait penser à une ancienne copine. Couleurs de cheveux, nature du visage, tout ça forme un tout sobre et familier. Elle a une tête à occuper un manoir. Et son goût de la lecture, c'est tellement baroque.

Quelques boisures, quelques pierres, une bibliothèque garnie, et elle aurait magnifiquement complété le décors (sans vouloir en faire une potiche).
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Je dois quand-même avouer que dans mes rêves les plus fous elle était seule. Elle tirait toute son inestimable valeur de son aptitude à rayonner, seule. Je l'imaginais sociable, mais invisible hors de sa solitude. Je ne pouvais pas la concevoir dans ses interactions avec le vivant. Elle était un être captif, agissant librement, singulièrement, dans mon imaginaire. Un imaginaire clos, sans intrusion possibles depuis l'extérieur.

On a pourtant essayé de s'inviter dans ma tête, elle a essayé d'y inviter d'autres  personnes à ses côtés, mais-je n'ai pas laissé faire.

Quoi qu'il en soit, en refusant de me donner plus d'indices  sur sa personnalité, elle a voulu que mon imagination la libère, en lui laissant une issue. Le 16, je lui demande de choisir. Donnez vous à ma soif de contrôle ou partez. Elle a décidé de s'en aller.
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Qui ou quoi vais-je donc pouvoir enfermer dans ma tête à présent ? Elle a tout éliminé en arrivant. Je l'ai laissé faire, et me voilà dépouillé de mes tracasseries.

Il faudrait que je meuble ma tête suffisamment pour que celui ou celle que j'y enferme puisse vivre confortablement. Je ne suis pas inhumain au point de laisser quelqu'un dans un imaginaire vide.

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