08/04/17

Tiens donc, le 26/03 je me disais qu’elle avait dit non, et là je me dis qu’elle a pas dit non. Étrange. Le non était pas assez clair manifestement. Doù le besoin d’obtenir un non réel.

Je pense à un rendez-vous banal, sans contexte, sans distractions possibles. Le genre qui oblige à bien sentir le non.

J’imagine une place publique, exposé, avec tout le monde qui regarde.

Il ne sera pas question de voyager, de se distraire, ou autre. Il faut que ça soit ennuyeux, stressant, fatiguant, histoire que le lapin ne s’associe pas à un souvenir agréable.

Un bon ratage, réel et incontestable.
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Je pense que je dois aimer le ratage dans le fond.

La réussite c’est pas pour moi. Tout ce que j’ai été sur le point de réussir je l’ai toujours abandonné. Je ne m’accroche qu’à l’échec.

Le pire mal qu’on puisse me faire c’est de me donner ce que je veux, je pense. Ca me rend violent. J’ai envie de tout casser pour foutre en l’air la réussite.

Reconnaître l’échec, je pense que c’est une forme de réussite, d’où pourquoi il en est pas question. Je ne peux qu’échouer au présent dans la perspective d’une réussite impossible. Et si la réussite devient de plus en plus inévitable, je suis obligé d’élever à nouveau mes attentes pour l’éviter.
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Ce que je n’accepterai jamais c’est la surveillance et la tendance de tout le monde à vouloir décider à ma place de ce que je dois faire dans la vie.

Bah non. Je ferai ce que je veux faire. Allez vous faire foutre.
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Rendez-vous fixé le 14 au soir, le 15 ou le 16 avril 2016 chez moi. Comme ça c’est bien, j’aurai pas à me déplacer.

On est loin des films pseudos romantiques où le bonhomme fait tout le travail, il va attendre à la fenêtre de, il se ramène avec des fleurs, il organise un ciné, un restau, une sortie à deux je ne sais où. Non, je me suis dis que je voulais que ça se termine comme ça avait commencé, c’est à dire dans le malaise.
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Et surtout qu’on me compare pas à un prêtre, jamais. J’ai rien à voir avec les bondieuseries.
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Ils sont tellement naïfs qu’ils me prêtent leur propre naïveté, c’est dingue. Ils pensent que je vis dans la crasse sans penser être surveillé. Mais c’est justement parce que je le suis que je vis dans la crasse. Je suis naturellement porté à vivre dans la propreté, ma mère était maniaque depuis toujours. On se faisait insulter et agresser quand on foutait un peu de bordel.

Si je vis dans la crasse c’est pour obliger le voyeur à ne surtout pas commenter ce qui se passe chez moi. Sans quoi, il devrait admettre qu’il est spectateur de cette scène tiers mondiste.
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Vous voulez un scoop ? Mes accolades, c’est calculé aussi. Mais je fais d’une pierre deux coups, puisque ça me sert, finalement. Ca a un côté rassurant, apaisant. En fait, il me faudrait un doudou, vraiment, ça a des effets bénéfiques incontestables.

Je m’imagine mon oreiller vivant, il est chaud, un transfert d’affectivité entre lui et moi est possible, et comme un gros bébé, finalement, ça me met à l’aise.
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J’ai trouvé un moyen parfait de me détendre et de ne pas déprimer, pour la première fois depuis des années. J’ai aucune honte moi. Je vis en partant du principe que même sur le trône on m’observe. Je m’y suis fait. Ca ne pose pas le début d’un problème. C’est pas ça qu’est le pire. Ca on s’y fait.

Le pire c’est le vol.
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Vous savez, parfois j’omets les règles élémentaires d’hygiène. Pourquoi ? Pour bien m’assurer que l’atmosphère intérieure soit pleine de petites saloperies, tellement tentantes à raconter partout. J’ai envie que ça démange les langues de putes.
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Par contre, quand je pleure, et je pleure souvent, c’est du vrai, même pas forcé.

Si, en décembre, j’ai forcé un peu, j’avais tout le temps envie de pleurer, suffisait juste de laisser sortir. Je voulais jouer le mec pathétique, j’étais content d’avoir quelqu’un pour me plaindre. Première personne qui me dit qu’elle a “pitié”. Ca fait plaisir quand-même. C’est la première preuve d’humanité. J’étais complètement halluciné devant une réaction en apparence empathique. Je pensais que ça n'existerait plus jamais.

Au début, j’avais tellement conscience de la valeur d’un geste emphatique que quand j’en ai reçu un, j’ai eu l’impression d’avoir forcé l’humanité toute entière à l’esclavage pour me servir.

Une gentillesse, un jour, seule, contre des années de haine et d’insultes. A ce moment là t’as conscience, forcément, de la chance que t’as.
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Alors si j’ai tourné lourdingue, insatiable, graveleux, méprisant, fainéant et radin, je pense que c’est parce que j’arrive pas à la lâcher de peur qu’on se remet à m’insulter, j’arrive pas m’empêcher de me dire que j’abuse un peu trop, je sais pas quel ton adopter face à une personne réelle qui ne se manifeste que de manière irréelle et pour finir je crois que la situation me stresse de plus en plus.

Si je déprime pas plus que ça, je vois mon niveau de stresse augmenter vitesse grand V. Et les autres qui s’invitent au dernier moment, toutes d’un coup, ça me stresse de plus en plus. J’ai envie de me renfermer dans ma bulle, juste de laisser passer un peu de Van Reeth, et en même temps, elle se remet à me commenter et ça me stresse.

Donc, je sais plus quoi faire. Ca me stresse quoi qu’il arrive.
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Le cul, franchement, sincèrement, c’est pas si indispensable que ça. J’y pense même pas tant que ça en rêve. J’y pense même plus depuis un moment.
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Je suis épuisé par le stresse. J’actualise twitter plusieurs fois par minutes, tous les jours, depuis 3 mois. Si j’ai pas produits de musique, ou de textes dignes de ce nom (j’en ai quand-même écris pas loin de 400 pages au format poche), j’ai épuisé france culture, france inter, leurs méthodes d’intimidation et de torture par la terreur. J’ai fait le tour de leurs sujets de prédilections, j’ai une compréhension à peu près claire de comment est faite l’information journalistique. Et pour finir, j’ai réussis à me lasser de la radio.

Il y a que VR qui me tient accroché à l’information.

Donc le week-end prochain, c’est le moment de prendre son courage à deux mains et de couper le cordon. Je la laisserai plus me balader comme elle veut indéfiniment.

De toutes façons, ces 4 derniers mois n’ont pas été passifs. J’ai commencé ma formation, j’ai découverts un paquet de choses, même dans les chemins de la philo j’ai appris pas mal de trucs.
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Et non, je suis pas pède. Si il y a des pèdes qui me surveillent, j’en suis pas. Je suis radicalement hétéro, mais le genre d’hétéro misanthrope qui doit se faire mal pour se faire du bien.

Et dans mon cas, on a moins de stresse à profiter d’une soumise complète ou d’une meneuse qui veut tout décider. Ca réduit le stresse pour plus de satisfaction.
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De toutes façons je suis clairement handicapé. J’arrive pas à gérer les relations sociales sans que ça me stresse énormément.

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