12/09/18 - Les maladies vécues comme mortelles

Je pense que ça nous arive tous. On a une douleur, une démangeaison, une toux, une fièvre, une faiblesse, quelque chose qui nous fait prendre subitement conscience qu'on est mortel.

Parfois, ça atteint un tel inconfort et une telle impuissance à l'empêcher, que l'on se prend à craindre que ça dure, et on s'imagine qu'on aurait peut-être vécu nos plus belles années. Qu'il ne reste plus que la lente chutte et la mort.

Le corps devient une plaie, une gêne, un tas de viande en putréfaction invisible, et l'on est convaincu que la putréfaction visible ne va plus tarder. La peau va craqueler, il va y avoir des bosses, des gonflements, quelque chose de manifeste !

*tousse*

Qu'est-ce que j'aurais aimé être hier, quand ça allait encore bien !

Et mes os ? Ils porteront le microbe ? Celui qui a eu raison de ma peau, de mes muscles, de mes nerfs ? Je contaminerai des gens après ma mort ? Je ferai partie d'un vaste courant de morts en chaine oubien je vais juste crever seul dans mon coin ? Ca peut pas s'arrêter de vivre comme ça un corps, d'une décision unilatérale. Hein ? Ca m'étonnerait.

Je voudrais aller mieux. Je suis sûr que c'est pas si grave.