16/04/18 - Non plus qu'hier


Aujourd'hui je n'ai rien fait. J'ai dormi, regardé deux fois Tintin et le lac aux requins du studio Belvision, pour terminer par un long et effroyable cauchemar dont je ne me souviens plus, qui a été interrompue par l'enragement du voisin qui tournait et retournait les clés dans sa serrure.

J'ai fait quelques observations sur le film, j'ai essayé de comprendre et adapter mes attentes à son rythme, et je n'ai rien fait d'autre.

Je constate que moins je possède de choses et moins je désire de choses.

C'est de la tranquillité dont on ne peut jamais se passer. C'est elle qui fait commettre des crimes aux épuisés. Quand quelqu'un vous dit qu'il a acheté plusieurs millions une habitation, il faut comprendre à ses propos  qu'il a acheté la tranquillité.

J'en rêve, moi, de cette tranquillité que j'ai connu enfant quand on me laissait seul dans un coin à jouer. Le silence total, entre moi, ma respiration, mes bruits de ventre, d'articulations, de salive, de frottements de vêtements, etc. Il n'y a que dans ce silence complet que je suis bien. On ne pourra pas parler de silence d'église, puisque le mien est sans écho.

Dans une église, les sons reviennent en double depuis les murs et les voutes, dans la presse elle revient depuis les canaux mediatiques et le comportement de la collectivité. Mais dans la tranquillité véritable tout disparait dans le rien. On a jamais l'inquiétude de ce qui sort de nous puisque ça disparait.

Dans son interview spéciale prosti-beach, AVR dit que la vie est absurde, or ma passivité m'oblige à penser à la vie comme si on avait en commun de partager un moment, face à la mort.

Ce que je dis, moi, c'est qu'il est imtolérable d'endurer l'intranquillité par la force. J'associe ça à un viol. Un viol sans protections de nul-part, pas de communauté économique entre violeur et violé, pas de communauté sociale entre violeur et violé, pas de communauté territoriale entre violeur et violé, nous ne partageons rien et pourtant ... des représentants de je ne sais qui ou quoi cherchent à abuser de moi jusqu'à la crise de nerfs.

L'absurdité de la vie, et la passivité de son associé de chaire et d'os, de son corps, je l'éprouve tous les jours par le harcèlement.

Pour décrire une journée normale : je me lève, sans désirs, sans projets, sans envie, je consulte le Twitter d'AVR dans l'espoir de me concentrer. Si ma concentration est faite, je deviens aveugle. Je me lève, me douche à la va vite, mange ce que mon budjet a fait arriver dans mes placards. Je laisse en tas la vaisselle, je m'habille et je vais dans ma voiture pour sortir la journée. J'ai des douleurs physiques, je me sens lourd, je sens mes dents, mes os, mes cheveux, mes yeux, j'ai mal à la nuque, au bas du dos parfois. Je parle tout seul, chante tout seul, en essayant d'oublier que la journée sera douleur, néant, inconfort, vêtements désagréables, postures mauvaises, ennuie, égarement. Je suis attentif aux gens, à leurs regards. J'ai des cycles inconscients en moi qui ont un début, un milieu, une fin. Si j'entame un cycle et que celui-ci est interrompue, je le termine dans la passivité, jusqu'à sa fin. Il s'agit d'un échec. J'ai conscience du temps perdu par ce cycle vide, j'ai l'impression que ma mort arrive et j'ai peur que le prochain cycle soit vide lui aussi. Je cherche à tout prix à ne plus être interrompue dans mes cycles, en bouchant mes oreilles, ma vue. Mais l'inconfort est tel que j'éprouve des douleurs et dois choisir des cycles à contenu qualitativement inférieurs.

Je rêverais de pouvoir remplir mes cycles avec ce qu'il y a de meilleur. Pas avec du vide, ni avec de la merde. Je rêverais du tranquille complet.

S'il devait y avoir une chose à mettre au point au plus vite ce serait des lieux de silence total. Lieux publics dans lesquels on pourrait se rendre pour ne plus entendre que soit-même.

Où suis-je ? Quels cycles ?

Je suis dans un studio bruyant, enchainant les cycles perturbés, à la grande satisfaction des perturbateurs.

Oubien je suis en dehors de chez moi à suivre des cycles pauvres, sans arriver à m'en satisfaire.

Comment compenser le gâchis de mes cylces de vie ?

Pour compenser le gâchis, je déverse un fragment sans valeur de mes cycles sous la forme d'articles, gifs, photogrpahies, dans un blog qui je l'espère contiendra en sa somme la richesse d'un assemblage de vides et de pauvretés.

Richard Ordinateur c'est l'espoir que la somme de mes échecs imparables me console de ces échecs. J'espère que le moi du passé consolera le moi du futur, ou le moi du futur consolera le moi du passé. Je confie au temps mes rêves de richesse et espère qu'il saura me rendre justice.

Richard Ordinateur c'est ma consolation. C'est un personnage imaginaire.


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