22/05/18 - Voyeur, Les autres, Crash


Quand on ne sait plus quoi écrire pour se rendre intéressant à soi-même, devant le monde vide, on se confronte au monde vivant, mais de loin.

J'ai ouvers ma fenêtre, pour voir les couleurs de mes fleurs/mauvaises herbes/souches d'arbustes, et j'ai commencé à m'intéresser au dehors quand j'ai vu cet homme, dans cette camionnette. Calvitie, salopette, je me demande bien ce que c'est que son métier.

Il s'est occupé d'une voisine avec ça ?


J'ai eu du mal à trouver des sujets intéressant, parce qu'ils étaient rares, peu nombreux, qu'il s'est mit à pleuvoir, et donc j'ai suivi partout cette mouche. Une grosse mouche noire.

Il faudrait pas croire que je sais pas m'occuper, que je tourne fou au point de chercher le moindre sujet d'intérêt, comme une commère. Non. C'est juste que j'ai le courage de rien faire. Mais rien. Je crois que je souffre pas assez, ou que je désir pas assez, ou je sais pas quoi d'autre.

Mon objectif, dans la vie, celui qui m'intéressait depuis toujours et que j'ai jamais trop sû dire, ben il m'attire moins ces derniers temps. Et d'ailleurs rien ne m'intéresse d'autre. J'ai envie de rien et c'est un vrai problème.

Si je mange comme un porc ça va, si je crève de faim j'ai faim, si je veux dormir je dors, si je ne veux pas dormir je ne dors pas, mais pour le reste j'ai envie de rien du tout. Donc je cours après des petites choses, des détails, j'observe.

J'aime bien observer les gens, mais j'arrive pas à le faire quand je sais qu'ils me voient par exemple. J'aime les voir dans l'espace public seulement, chez eux, dans l'intimité, tout ça je trouve que c'est pas normal et ça m'intéresse pas du tout. Un film porno par exemple c'est l'espace public, une page facebook pareil, etc.

Moi, j'aime bien les regarder dans la rue des fois.

En fait non j'aime pas ça. J'en ai vu un aujourd'hui parce que je me sentais agressé par sa présence. Par son occupation spatio-temporelle voulu par des volontés humaines, là, tout de suite. Mais les gens, non, je m'en fout.

Les gens m'intéressent quand ils me contraignent. Parce que je stresse, j'ai mal au coeur, j'etouffe, je me sens mal. A l'école, ils m'intéressent, en formation même chose, et dans le milieu professionnel c'est pareil. Ils sont partout, manipulent un système violent qui fini toujours mal.

Pour reprendre l'image d'AVR dans une de ses émissions, c'est comme ces chauffeurs qui prennent un véhicule, qui foncent l'un sur l'autre à toute vitesse, et si ni l'un ni l'autre ne s'écarte il y a crash. Je m'intéresse aux autres quand ils mobilisent tout le contexte face à moi et que quelqu'un doit s'écarter entre eux ou moi pour éviter le crash.

A l'internat il y a eu crash, en 2014 crash, en 2015 crash. Moi après l'internat j'ai fuis dans les marges, avec gui et compagnie, pour m'éloigner des zones fréquentées par la masse. Ce qui m'a détruit en 2014 c'était que ce crash je savais qu'il arriverait si je faisais pas attention, j'avais fait attention, pris toutes les précautions du monde, pensé, travaillé, construis un cercle sécurisé, ... et BAM ! crash quand-même, venu de partout. La masse était devenue ominisciente et occupait toute la surface du réel et de l'imaginaire.

Comments

Popular Posts