08/05/18 – Je défie la nuit
Voilà. Ca fait longtemps que je n'ai pas parlé de moi, en dedans. Et tout à l'heure, vers 23h15, je me faisais remarquer que je ne parlais jamais de ce que je pouvais éprouver en marchant de nuit. Je l'ai sûrement déjà fait mais je ne m'en souviens plus.
Tout à l'heure, j'ai été aua port
sec de nuit. Il y avait un camion à l'arrêt, à petite cabine, dans
lequel je ne crois pas qu'il y ai une couchette, mais j'en sais rien.
J'arrive vite, je gare ma voiture dans la dernière place de parking
non handicapé, et je sors pour aller marcher.
Il faisait bon, pas de vent, pas de
sensation de froid, et pas non plus de sensation de chaleur. L'air
semblait immobile et tempéré.
Je commence à marcher, on ne voit pas
grand chose, je regarde s'il y a du monde mais il n'y a personne. Je
consulte mon smartphone, mais je l'enlêve de mes yeux toutes les 30
secondes pour réussir à revoir mon chemin dans la nuit et m'assurer
que je marche droit, donc que je me dirige pas vers les faussés. Je
range le smartphone, je m'écoute me parler dans les oreilles.
Un fort bruit venant d'un arbre, et des
battements d'ailles. Je sursaute, je me demande si c'est pas une bête
terrestre, et puis je me dis que j'ai pas le courage de regarder et
je préfère continuer. Je continue comme si de rien était sans
regarder derrière moi me disant qu'entre renoncer à perdre les
calories de ces 20 secondes perdues et avoir la certitude que rien
n'est dans ces herbes, je préfèrais perdre mes calories.
Je vois sur le bord du chemin une
ombre, on dirait un animal, de la taille d'un chat. Je me dis que
c'est peut-être un chat allongé parce qu'il y a des formes de
pattes, ou alors un chat mort, ou le cadavre d'un autre animal. Je me
dis que si c'est un chat il se pourrait qu'il me saute dessus. Mon
cœur accélère, je continue à marcher. Je me dis au fond de moi
que si ça doit me sauter à la gueule j'en ai rien à foutre mais
malgré tout j'ai le cœur qui tape de plus en plus fort. J'ai de
l'adrénaline et je suis blasé en même temps.
J'arrive enfin à côté. Ce n'était
rien de plus qu'une ombre portée d'une haute touffe d'herbe.
Je passe à côté d'une maison
élcairée à l'intérieure. Je me dis que si on me voit on va me
prendre pour un drôle de type pour marcher à des heures pareilles.
Je fais pas plus attention que ça à la maison. Je veux marcher et
m'écouter.
Je vais dans des endroits où on voit
rien du tout, à d'autre ou la lune semble envoyer un peu de lumière
mais je ne stresse pas. Je n'ai pas peur de croiser quelqu'un ou
quelque chose. Je suis habitué au noir et à ne rien voir.
Quand j'arrive au point de demi tour,
je me souviens que la veille un homme sifflait, comme pour appeler
son chien dans la nuit. J'entendais des sons, j'espérais que c'était
pas le chien errant, mais sans stresse. C'était plutôt que ça
m'aurait cassé ma dynamique de marche de le voir arriver et imposer
son rythme.
Sur le retour, rien.
Sauf quand je suis arrivé proche de la
voiture, dans le ciel noir, je vois comme la forme de ces parachutes
en croissants de lune, je sais plus quel nom ça a. Ca m'étonne, je
regarde avec intérêt et en fin de compte c'est un elumière qui
dessine le sommet d'un poteau à haute tension.
Personne n'est arrivé sur le parking
pendant mon absence, rien n'a changé. Je remonte dans ma voiture,
sur France Culture j'écoute une émission sur Charles Trenet. Pour
une fois cette émission me fait rire, mais en même temps je me pose
des questions en roulant.
Trenet était homo non ? Me
dis-je. Etre un « enc » (dsl pour la grossièreté)
est-ce souffrir de la violence des autres ? Est-ce être une
victime ? Parce qu'il a l'air tout à fait joyeux dans ses
interview et dans ses chansons.
Je prends mon exemple, on me dit que je
suis homo par provocation, ou sérieusement. On argumente rien, on
balance ça comme ça. Et pourtant je n'arrive toujours pas à
comprendre ce que ça peut être d'être homo. Dans Tintin, le
blondinet m'a l'air plutôt de souffrir du caractère du capitaine.
Et pourtant on nous dit que ce serait homo. Est-ce parce que Tintin
serait un fantasme d'homo qui serait invivable en réalité ? En
même temps, je ne crois pas qu'une personne cassante, brutale,
éxcessive, soit vivable pour n'importe quel orientation sexuelle.
Donc Trenet, peut-être qu'il est homo avec des gens vivables,
calmes, non violents, et tout à fait compatible avec « l'amour ».
Si ce que je viens de dire est vrai, ça
doit êxpliquer pourquoi je n'ai pas de sexualité, ni homo, ni
hétéro. C'est parce que je ne vie qu'au milieu de gens violents,
agressifs, ayant des caractères invivables ou des comportements
égoïstes. « L'amour », si c'est a associer au sexe, n'a
auncune place dans la vie des gens qui m'entourent donc personne ne
peut m'aider pour savoir quoi que ce soit qui soit relatif à ces
sujets. Donc, que je sois homo, ou hétéro, ou autre chose, de
toutes façons je n'ai le droit d'aimer personne.
Je crois que j'ai goutté à une
chaleur maternelle enfant, puis elle a été remplacée par un froid
paternel adolescent, et j'ai essayé tout le temps de retrouver la
chaleur que j'assosiais à la sexualité, alors que j'aurais mieux
fait d'être froid et calculateur, pour conquérir avec haine et
violence des scores de réussite. C'aurait été plus simple, mais
pas à la hauteur de ce que j'aurais pu attendre.
Aujourd'hui je constate qu'on essaye de
diviser le monde en deux catégories : d'un côté les violents
froids hétéros, et de l'autre les chaleureux enculés.
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