23/02/18 - Les 7 Samouraïs


Il dure plus de 3 heures. Je l'ai regardé dans ma voiture, avec le système audio intégré, après avoir tiré les rideaux sur les vitres pour ne plus rien voir du dehors.

L'histoire c'est celle d'un village qui craint des attaques de brigands et qui décide de recruter des samurais pour se défendre.

Le film se divise en deux grandes parties la première consiste à réunir les samourais pour se rendre au village, la seconde étant la confrontation entre les villagois accompagnés de leurs samourais et les brigands.

Pour dire ce que j'en ai pensé, j'ai beaucoup aimé ce film. Ce qui m'a le plus intéressé c'est qu'il n'y a pas de personnage principal, mais une action principale. Tout le monde tourne autour de l'action sans prendre beaucoup plus de place que ça. Personne ne fait de dialogues inspirés, avec des airs sérieux devant une foule silencieuse qui a l'impression qu'on lui fait la révélation de sa vie. Il n'y a pas de leader naturel et surplombant. On pourrait presque voir le film comme la documentarisation d'une fiction.

En fait, on a une caméra plongée dans un milieu plausible, en ce sent qu'il n'est pas footbalistique. C'est à dire que les personnages ne se font pas de passes pour marquer des buts sénaristiques, ils se contentent de vivre une vie à l'ancienne dans laquelle la vie est la victoire, la mort est l'échec.

En ce qui me concerne, ayant eu à vivre une menace de mort, et la sensation de devoir décéder dans les jours semaines ou mois à venir, assassiné par un ou des inconnus, je peux dire que ce fim est plausible, bien plus qu'un film contemporain. Je dis ça parce que les personnages n'ont pas de projets d'investissements, ou de carrière, ou quoi que ce soit qui pourrait les motiver. Les personnages ont une vie qui leur est imposée, ils ne cherchent pas à la changer, ils n'ont rien à gagner, rien à perdre, ils sont dans la réalité jusqu'aux coudes, et leur vie comme leur mort dépend de leurs actes réels. Ils ont tout le poids de l'éxistence sur le dos. Leurs traditions, leurs disicplines, sont les maigres croyances sur lesquels ils peuvent se reposer pour éspérer vivre longtemps.

J'aime la méchanceté des uns vis à vis des autres, leurs violences, leurs nervosités, leurs haines, leurs rires blessants, etc. Ils sont l'humanité dans ce qu'elle a de plus archaïque. Ils ont un rapport au monde d'une telle violence ... et pourtant ils arrivent à vivre les uns avec les autres sans que celà n'engendre plus de meurtres et de tortures que ça.

On dirait que les haines se neutralisent. Je pense que c'est à ça que doit ressembler l'humain pré-McDo.

J'ai aimé ce film principalement parce que l'humanité y est totale. J'ai aussi été intéressé par les plans, les décors, les mises en scène, et j'ai trouvé qu'on manquait de films dans lesquels les gens ne sont pas des capitalistes mentaux. De films dans lesquels les gens ne sont propriétaires que de leurs vies, leurs corps, leurs têtes, et tout ce qu'ils rencontrent c'est la violence d'un monde qui peut aussi bien leur céder ou leur prendre tout sur un coup de tête.

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J'ai pensé que nos chevaliers nationaux devaient ressembler à ces samourais. Le genre à se balader dans la campagne et à causer rudement avec les uns et les autres. Ils devaient aussi se battre de manière très limité. C'est dire : j'y vais, j'y vais pas, j'y vais, ...

Les chevaux qui sont aussi précis qu'une bagnole, les guerriers qui foncent comme des bulldozer dans le tas pour tous les défoncer, tout ça j'y crois pas.

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