24/02/18 - Quel ton pour mes textes ?



Peut-être en ai-je déjà parlé ? Mais il est légitime de se demander pourquoi mes textes sont faits. Sont-ils fait pour rire, pour pleurer, pour réfléchir, pour contester, pour confirmer, pour refuser ? A quoi pense-je quand j'écris ? Dans quel état suis-je ? Je suis rieur, agresseur, pleureur, calmeur, juge, victime, coupable ?

Comique et tragique

Et bien quand j'écris, je dirais que je suis tout à la fois, et donc le texte est ce tout à la fois.

Je n'écris pas pour être lu, pas pour communiquer, je laisse simplement ma nature couler dans mes textes sans chercher à la qualibrer pour la destiner à un public. Celui qui veut voir la tristesse d'une phrase écrite aura raison de la voir, celui qui veut voir l'humour qui s'y trouve aura raison, celui qui cherche à y trouver la colère ou la sérénité aura tout autant raison que les autres, parce que le texte est la trace objective du résultat que ce mélange aura engendré.

Mes textes ont un rapport pré-civilisationnel à la nature humaine, c'est ce qui les rends si particuliers. Ils ne cherchent pas à vivre pour l'Histoire, mais à éviter la mort au présent. Mes textes se placent à l'échelle d'un humain non capitaliste. Ils sont la trace d'une pensée sans intérêts patrimonials et/ou socials balisés. Ils vont follement vers ce qui leur plait, et fuient follement ce qui ne leurs plaient pas. Ils ne cherchent pas à emprunter l'itinéraire du comique, de la tragédie, du docmentaire, de la fiction, ou quoi que ce soit de réducteur.

Quand je lis mes tweets, en règle général je ris. La folie telle que je la pratique a tendance à provoquer un effet comique qui fonctionne sur moi. Je regarde l'itinéraire emprunté pour en arriver où j'en suis et je me dis que c'est absurde, et donc je ris. En cela, je me garantie une vision rétrospective joyeuse du passé.

Mais quand je lis un tweet écrit dans l'heure ou les minutes précédentes, j'éprouve du stresse, de l'angoisse, du désespoir, des envies de mort, la volonté sérieuse que tout s'arrête pour de bon, et donc je vois la plainte d'un homme.

On dirait que ma vie est écrite au présent par Sade et réécrite au passé par Molière. Dans une même journée, en fonction de ce que je pense au présent ou au passé, je vais d'une état joyeux à un état dépressif profond qui engendrent des variations d'humeurs qui se retrouvent dans le texte. C'est le prix de la folie.

Je me demande à quoi ressemble le récit de vie d'un homme intégré dans la société, qui a trouvé sa voie, qui y consacre toute son attention et son temps. Je me demance ce qu'il éprouve quand il se relit ?

En ce qui me concerne, toutes les choses que j'ai fait dans la vie qui ont à voir avec de la consommation, je ne m'en souviens pas. Ce sont les micros instants de folie au sein de cette consommation qui me restent. Une initiative, une analyse, une observation originale, un comportement non prévu par le cadre de consommation, une observation des autres consommateurs, mais rien concernant moi qui consomme.

Alors, si j'avais eu à vivre une vie dans laquelle j'avais ma place, je pense que j'éprouverais l'angoisse d'avoir à oublier tout ce que j'ai vécu, parce que j'aurais lâché prise et je me serais laissé guider par les routes de la consommation. J'aurais été incapable de dire où j'étais, quand j'y étais, ce que je faisais, j'aurais simplement des informations sur le lieu, le type d'activité que j'y fais, et l'heure à laquelle ça se déroule. Je serais devenu incapable de maitriser quoi que ce soit du monde réel, puisque je serais entré dans le monde virtuel global simplifié.

Quand je parlais avec la dame du PLIE, j'ai pas été très intelligent, j'étais juste borné à lui faire savoir que j'en avais marre de l'administration et des gens qui s'y trouvent. Elle m'a fait comprendre que j'étais « simple », sous entendu simple d'esprit. Ce qu'elle ne comprenait pas c'est que mon discours était simple dans son refus d'adopter la simplicité administrative, alors quelle aurait voulu un discours complexe permettant une acceptation de la simplicité administrative. Désigner le refus comme étant le fruit d'une simplicité éxcessive, d'un esprit limité, incapable de comprendre les subtilités formdables de l'immense machine à autoroutes sociétales, c'est une chose commune que je vois partout. L'on est soit simple, soit praticient de l'enfumage.

Attention, je n'ai rien contre l'enfumage. Il est des fictions agréables qui rendent la vie meilleure. On peut croire en des choses qui donnent un sens à notre vie. Mais si ces croyances n'aboutissent qu'à nous diriger vers ce qui ne nous plait pas, nous blesse, et nous rend la vie impossible, alors il ne faut pas éspérer qu'on y croit.

Ma folie résulte donc des blessures que les croyances imposées m'ont infligé. Elle est l'abandon des dogmes qui me tuent plus vite que leur absence. C'est la fuite du mal, pendant que des dogmes essayent de soigner cette fuite par le mal. C'est donc une course poursuite entre moi et les lances qui qui veulent arrêter ma course.

Vous auriez envie d'arrêter de fuir si vous saviez qu'on va vous percer la tronche à coups de piques ? Vous feriez confiance à des gens qui vous proposent plus de mal pour soigner le mal ?

C'est en ça que mon texte est tragique, et c'est la distance qui le rend comique. On rit toujours des malheurs des autres quand ils nous sont présentés bruts avec toute la distance d'un texte ou d'une image hors contexte.

Juge et partie

Dans mon texte j'adopte la position du juge d'un monde qui fait de lui sa victime. Je juge les actes produits par tous, relayés par twitter, france culture, etc. vis à vis de ma personne. Je ne cherche pas à juger les actes directs, mais les effets des actes. Que l'on se moque de moi, ou d'une personne qui comprend en elle des caratéristiques qui me concernent, c'est la même chose. Je pense que cela une agression venue du « nuage » comme je l'appelais avant décembre 2016 quand j'ai considéré AVR comme étant l'embassadrice du nuage d'informations.

Je juge le nuage, ses propos, ses images, ses actes, ses fréquecnes, etc. en proportion des effets qu'il a sur moi. Plus je ressens de piques, plus je stresse, plus j'angoisse, plus je fatigue, et plus je ressens le besoin de juger l'information produite pour constater le mal qu'elle me fait. C'est donc entant que victime de ce « nuage » d'informations que j'endosse le rôle de juge.

Je critique l'information, je démontre son absurdité une fois intégrée dans mon point de vue, je tente de produire un discours inverse plausible qui essaye de neutraliser le mal vis à vis du grand livre de compte des paroles universelles. Je suis en cela un comptable des paroles tenues, en quête d'harmonie. Une harmonie que je n'obtient que lorsque la balance de ma justice personnelle retrouve son équilibre.

Je me fais donc justice par le blog et Twitter, contre le nuage d'informations.

Condamne et Comprends

Quand le nuage produit une douleur éxcessive, je condamne l'information par un « point final » non négociable. Je me dis parfois que le mal est trop grand pour que la moindre subtilité puisse jouer un rôle sur mon opinion. Je pense qu'on est arrivé à une éxtrème limite, bien au delà du supportable, et que donc il ne reste plus d'à être bête et méchant.

Parfois, lorsque je n'arrive pas à condamner tout à fait quelque chose, je décide de comprendre et d'adopter une position neutre, voir indifférente. Car dans ces situations, en fonction du point de vue, et de la lecture qu'on a de l'information, on peut mettre aussi bien d'un côté que de l'autre de la ligne à ne pas dépasser, ce que l'on a observé.

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