29/05/17 - Mutisme
Dans la vie on est souvent confronté à des solicitations excessives de notre environnement. Que ce soit des gens qui nous abordent pour exiger de nous quelques choses : un acquiescement, un mot, une réponse, etc. Que ce soit une quantité importante de choses à faire en même temps, ou que ce soit des conventions sociales à appliquer, toujours, notre attention est requise.
En ce qui me concerne, portant un regard extérieur sur mon propre cas, je suis confronté à une difficulté importante. Je suis spectateur forcé de mes actes, juge de ceux-ci est émotionnellement stimulé jusqu'à l'épuisement.
Cet épuisement, c'est celui qui arrive lorsqu'on est venu à bout de notre capacité à souffrir de ce que notre personne fait, ne fait pas, aurait ou n'aurait pas dû faire.
Face aux émotions extrêmes de situations de sollicitation, j'ai tendance à me renfermer dans ma bulle, ne plus rien regarder ou entendre, et réduire ma vie intérieure au strict minimum.
Quand je suis enfermé en moi, je ne suis plus que le spectateur du moi mort, à l'écart, muet, sourd, qui attend patiemment la fin de la journée pour s'isoler de nouveau.
Coupé du monde, mes capacités intellectuelles diminuent, ma vivacité, ma sensibilité aussi, jusqu'à entrer en profonde dépression.
Face à l'altération de ma psyché, parler seul, c'est pour moi l'unique moyen d'entretenir mes capacités à réfléchir, observer, entendre, comprendre, voir même considérer la possibilité d'agir.
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Le mutisme est une solution contre l'angoisse et une des causes de ma dépression.
La non lecture est une solution contre l'angoisse et une des causes de ma dépression.
Le refus de parler d'autre chose que moi est une solution contre l'angoisse et une des causes de ma dépression.
Composer de la musique répétitive est une solution contre l'angoisse et une des causes de ma dépression.
En règle générale, l'enfermement est une solution contre l'angoisse et une des causes de ma dépression.
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Mon "monde intérieur" comme évoqué par le retweet de Géraldine Mosna Savoie, ne peut pas croitre, au risque de me plonger dans une angoisse de vol ou de mal faire.
Or, entre l'angoisse et la dépression, je préfère la dépression.
Même si, j'ai découverts qu'on pouvait transformer l'angoisse en affection lors d'une consolation. La consolation est impossible si on n'a pas les moyens de cette consolation. Moyens inatteignables si on se fait copier son monde pour le neutraliser en négatif.
La seule chose à faire, c'est tourner en boucle, dans un monde qui se réduit, ou la dépression (dislocation) est inévitable.
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Je ne suis plus qu'une technique répétitive et simple, une logique répétitive et simple. J'utilise technique et logique, en boucle, pour préserver mes capacités intellectuelles, sans faire croitre mon monde.
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Face à ce que l'observateur exige de moi, je survis, moins bien que mal.
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