14/05/17 - Désolé AVR


Je me disais qu'il fallait faire un article nommé "désolé AVR", qu'il peut servir à l'avenir, peut-être immédiatement. On a dit que j'étais "gauche". Ca doit vouloir dire que j'ai sorti une réplique idiote.
_

C'est vrai qu'à bien y réfléchir, là, tout de suite, je crois que je réalise un peu en quoi je suis éxcessif. En fait, je ne respecte rien. Dans ma tête, depuis toujours, je n'ai jamais rien respecté. J'ai toujours eu un ego surdimensionné je crois. Aussi loin que je me souvienne, au collège déjà je nourrisais une haine profonde pour toute personne qui m'agressait ou se moquait de moi. Haine que je transformais en stratégies fourbes, perverses, de manipulation. Dans ma tête, je n'avais pas le moindre respect pour la personne, je la regardais de haut, je la méprisais, je pensais qu'il était inconsevable que cette personne ait le dessus et que j'étais capable de tout pour avoir raison sur elle puisque j'étais le camp du bien.

C'est au Lycée qu'un "pote" m'a dit, après qu'on s'est fait engueulé par un prof de sport et que je lui ai dit que le prof était un "connard", qu'en fait le prof avait ses raisons. C'est seulement là que j'ai commencé à ne plus concevoir le monde en bien et mal mais en raisons relatives qui se valent toutes plus ou moins, la force faisant la différence.

C'est après le BAC que j'ai compris que la force du professeur venait des institutions, et c'est à ce moment toujours que j'ai réalisé que tout était contraint par des institutions, tenues par des administrateurs souscrivant à la raison qui doit sa domination à la "coopérative" qui la défend (on parle de looby).

Après le BAC donc, j'ai commencé à défier ces institutions qui semblaient avoir prémédité mon exclusion en ne me préparant pas aux épreuves qu'elles allaient me soumettre. Par conséquent, j'ai décidé que j'allais en faire un minimum pour en avoir un maximum. Je suis devenu un branleur.

L'éducation nationale m'a rejeté, j'ai fini déscolarisé, glandeur, avec un ego surdimensionné, me disant que si la société n'avait pas voulu m'accorder une place en elle c'était parce qu'il allait être de mon devoir de lui accorder une place en moi.

J'ai commencé à me dire que mon échec c'était l'échec de la société et qu'il allait falloir que je répare la société, qui devait plus ou moins être dysfonctionnelle. J'ai poursuivi en travaillant à comprendre le monde avec les moyens qu'on me donnait. Et de là, sur la base de mon EGO et de la mission que je m'étais donné, on m'a accusé de schizophrénie et de délires.

Pendant ce temps, face à mon échec, j'ai été obligé de diviser mon esprit. Il y a eu le moi public, que la société à transformé en "looser", et le moi privé, qui se donnait pour mission de dominer le monde. Le moi public était tolérable dans sa médiocrité parce que complètement artificiel, il ne disait pas ce que je pense, il ne faisait pas ce que j'aurais fait, il se comportait selon sa propre logique. Je ne pouvais donc pas me sentir concerné par sa situation. Le moi privé, quand à lui, était tellement supérieur, tellement capable de manipuler tout le monde comme bon lui semblait, qu'il a vite fini par devenir aussi méprisant qu'un chirurgien parlant du tas de viande qu'il disséque.

J'avais des capacités hors normes. Je me souvenais de tout ce que je disais à tout le monde 7 ou 8 ans plus tard. Je pouvais donner précisément toutes les versions que j'avais donné de ma vie à tout le monde. J'avais une capacité à rester maitre d'un système de manipulation éxtrêmement complexe, et forcément j'ai pris un peu la grosse tête.
_

Quand je m'intéresse à quelqu'un, c'est tout ce que la personne ne dit pas qui m'intéresse. C'est tout ce qui peut bien se cacher dans sa boite cranienne. C'est les raisons profondes qui la font être ce qu'elle est et se comporter comme elle se comporte. En fait, je vois les humains comme des automates, pas comme des être affectueux et chaleureux (d'où ma surprise face à mon phénomène cardiaque inéxpliqué).

Moi-même, je me vois comme une machine, j'essaye tant bien que mal de comprendre les raisons qui me font être ce que je suis, faire ce que je fais, aimer ou détester. Je dirais même que j'ai un position hautaine et méprisante par rapport à ma propre personne.

Me voir devenir routier n'est pas si grave puisque c'est le moi que je méprise qui va le faire pendant que je l'observerai.
_

Mon corps fonctionne plus ou moins bien, puisque j'ai toujours pensé que ses besoins pouvaient être comblés via des apports alimentaires et des techniques d'apaisement des pulsions naturelles. Je n'ai jamais considéré mon corps comme autre chose qu'un véhicule. Je n'ai jamais ressenti le besoin de l'entretenir, de le soigner, ou quoi que ce soit. Je me suis dit, plus ou moins, que j'allais m'en servir jusqu'à ce qu'il tombe en panne et finisse à la morgue. J'ai observé qu'il fonctionnait mal, stressait beaucoup, était endolori, mais je me suis dit que c'était juste les signes qu'il allait cesser de fonctionner plus vite qu'un corps normal. C'est pour cette raison que j'ai toujours pensé que j'allais mourir à 26 ans.
_

Je précise une chose, dans le corps, j'inclu les mécanismes sous jacents de la psychologie.
_

Donc, AVR, il est possible, il est même certain, que je vous ai un peu méprisé en pensant que vous seriez manipulable et que je pouvais vous envoyer mon corps en kamikaze, sur le vôtre, pour étudier vos réactions. C'est aussi pour cette raison que j'ai fini complètement épuisé. Je n'ai pas écouté les manifestations de mon corps lorsque celui-ci m'indiquait par toutes sortes de douleurs qu'il était en situtation de souffrance. Je cherchais moins à vous séduire qu'à connaitre vos seuils de réaction psychologique face au malaise et à l'éxcès, me disant que si j'arrivais à les trouver il ne suffirait plus, après coup, que de me promener entre les deux en veillant à ne tomber ni dans le malaise ni dans l'éxcès.
_

Je dois aussi m'excuser par avance pour mes relances. Je suis, comme un ordinateur, régulièrement en train de formuler une remarque (parfois désobligeante sans le vouloir) afin de vérifier si la communication est toujours établie. Si les remarques désobligeantes se succèdent, il est possible que ça finisse par devenir lourd.



Ref : Les Chemins de la philosophie - Grand entretien avec Vincent Peillon (J'ai l'impression d'avoir déjà entendu cette émission il y a quelques années, c'est drôle)

Comments

Popular Posts