01/05/17 - Qu'entendre en marchant ?

Depuis des années que je marche seul sur une ancienne ligne de chemin de fer, j'ai eu le temps de me lasser des sons de nature. Oh, je reste émerveillé, parfois, par un son nouveau ou étrange. Mais dans l'ensemble la nature n'a à mes oreilles plus de sens. Tout est mélangé en une bouillie de sons incompréhenssibles.

Je ne comprends pas ce que j'entends et ne cherche plus à comprendre.
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Trouvant la marche ennuyeuse, il y a quelques mois, j'ai commencé à parler, seul, à mon téléphone, sans interlocuteurs, dans le but de m'enregistrer et m'entendre. Cette façon suspecte d'occuper mon temps aurait pu, aux yeux des passants, faire de moi un fou.

Lors de mes "monologues", comme je les nommes, j'essayais de réapprendre seul à parler. Je me disais qu'en parlant seul j'allais pouvoir améliorer ma diction, organiser mes pensées, et pour finir parler suffisement aisément pour pouvoir discuter avec n'importe quel inconnu qui croiserait ma route.

Les mois se sont succédés, et fatigué de m'écouter radoter sans cesse les mêmes choses, j'ai décidé qu'il vallait mieux que j'écoute des livres audios.

Hier j'ai voulu écouter des livres audios de Thoreau et j'ai eu beau relancer la lecture 10 ou 15 fois, il est demeuré impossible de rester attentif à ce qui était lu. Est-ce de ma faute ? Sûrement.
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Ce que j'ai retenu c'est, dans le premier, que :

Thoreau essaye de démontrer en quoi l'état est plus nuisible qu'autre chose. Il nous dit que le peuple devrait se gouverner lui même (un truc du genre). Il critique ceux qui obéissent aveuglément à la loi. Il essaye de nous présenter en quoi les individus sont complices de l'injustice que la majorité impose à la minorité. J'en ai pas compris d'avantage.

Dans le second livre (première partie du chapitre premier) :

Thoreau nous dit vivre dans une cabane qu'il a construit lui-même. Il parle à un moment de son refus de rejoindre une secte (la franc maçonnerie ?). Il dit que son mode de vie, d'ermite, lui vaut l'attention curieuse de ses voisins qui vivent en commmunautés. Que donc il va essayer de répondre à chacune de ces questions. Il dit qu'au moment d'écrire ce livre il est de retour dans la civilisation (là je suis pas sûr).

Voilà ! j'ai pas compris grand chose de plus. Dans le second livre, comme dans d'autres, ce qui m'agasse le plus c'est les références faites à la mythologie grècque et romaine. En général je ne les comprends pas.
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Pour revenir à l'écoute, je constate que mon attention, toute disponible au monde, s'est progressivement réduite pour se renfermer dans l'oeuvre humain. Elle s'est "normalisé", et mon fonctionnement est devenu "utile".

J'ai donc le sentiment d'avoir perdu mon état de pleine présence au monde. Cet état animal, sensible, sans intermédiaires linguistiques. Cet état dans lequel on reçoit des sensations, on les mémorises, on les compare, et on joue avec.