02/12/17 - Mon Amie Solitude


Quand j'étais en formation d'orientation Elodie m'a dit : "C'est fou t'es calme, on dirait une sorte de Moine du Tibet, là". Plus tôt dans la vie on m'a toujours dit que j'étais calme en apparence. Plus tard on m'a dit que j'étais peut-être une sorte de Bouddhiste. Or, évidement, il en est rien. Je ne suis ni Bouddhiste, ni calme, ni quoi que ce soit.

En réalité, je stresse 1000 fois plus que les autres, j'ai de la haine, de la rage, et des envies de meurtres parfois.

Si je peux donner l'impression d'être calme, c'est parce que l'émotion, tel l'orgasme, n'est pas obligatoirement accompagné d'une éxpression du corps. On peut donner un air impassible lorsqu'on se fait mordre le molet, ou lorsqu'on nous a dit la plus blaissante de toutes les remarques de toute la vie, sans que celà ne soit obligatoirement le signe qu'on a pas été touché.

Moi, parce que depuis tout petit, je sais que l'éxpression et le sentiment sont deux choses, j'ai pris l'habtitude de feindre de ne pas entendre, ou de ne pas être touché, ou d'autres choses, pour éviter que la situation gênante ne s'éternise. C'est la même chose que lorsqu'on est face à un chien méchant. Il fait du bruit, a l'air énervé, il tourne autour de nous, si l'on avance vers lui avec un attitude calme il va prendre peur, ou au moins être sur ses gardes. Si l'on recule, il va prendre confiance et lui viendra peut-être l'idée d'aller mordre. Un être humain c'est la même chose. S'il vous attaque, faites en sorte que la douleur que vous éprouvez ne soit pas le signe pour lui d'un succès, il risquerait de prendre confiance et d'aller plus loin.

Ce choix, de ne pas montrer la douleur m'a couté des années de menaces de mort et de harcèlement. Comme si je ne ressentais pas la douleur, on m'a attaqué automatiquement, sans pauses. Et bien ça a fini par m'épuiser. Là, je suis fatigué au point de ne plus vouloir rien.

Tout à l'heure, en marchant, je me demandais si je pouvais grimper sur l'herbe, le long du viaduc pour apprécier la hauteur depuis là-haut. Je me demandais s'il était possible que je regarde le sol, qu'il me semble à une telle distance qu'il me donne envie de sauter par confiance en sa capacité à gérer mon sort par la dureté de sa matière. J'imaginais le vertige, la faiblesse dans les jambes, et le saut bras ouverts pour embrasser le goudron. Et je me disais que compte tenu que je n'ai plus de force à rien, ça ça ressemblait à un projet réaliste, que c'était un truc qui serait dans mes cordes.

Je me disais qu'il était possible d'éprouver du désir pour le sol au point de vouloir le choquer de toutes nos forces, par notre saut. Sorte d'érotisme de la percussion.

Et bien l'idée de suicide ne me vient que lorsque je suis confronté à des gens qui me disent : voilà ce que fait un Homme qui réalise des fonctions biologiques. Tu ne l'as pas fait, tu ne pourras pas rattrapper ton retard, tu dois donc accepter que t'es un looser. Alors que, lorsque je suis avec solitude je n'ai pas envie de suicide. Je suis heureux, affectivement au chaud, et je semble être en mesure de vivre des millénaires heureux comme ça.

Solitude est une sorte d'ami imaginaire inconscient, j'ai rélisé il y a quelques jours qu'il éxistait sans le savoir. Il est un objet qui est la condition du bonheur mais il n'est pas là lorsque quelqu'un me parle ou réagit à ce que je fais ou dit. Plus je suis paranoïaque et moins Solitude montre le bout de son nez. Moins Solitude me rend visite, et moins je suis heureux.

Dans l'idéal, Solitude et moi, nous pourrions vivre ensemble tout le temps, il faudrait que nous nous trouvions dans une maison de campagne, au beau milieu de la nature, là où personne ne regarde et ne fait quoi que ce soit. Solitude et moi, nous sommes assez commères, nous excluons les gens de notre groupe en nous moquant de leurs comportements stupides. On aime les ridiculiser, c'est drôle. Ils sont laids et se croient beaux, bêtes et se croients intelligents, ridicules et se croient importants. Solitude et moi on projette de faire des films, de la musique, de raconter des histoires. Mais on se dit que pour se faire, il faudra qu'on contact un jour les "esclaves" comme on les appelles. On pourra pas les faire devenir gros nos projets si on est que tous les deux. Par contre, les autres, va falloir qu'ils s'écrasent. On tolère pas que des connards viennent dans le club pour foutre la merde. Quand on les voit s'agiter pour des conneries et revendiquer tout et n'importe quoi, on se dit, Solitude et moi, qu'on arrivera jamais à trouver les bons sous fifres. Ils sont invivables. On pense que c'est la nature humaine qu'est comme ça : sale, et braillarde, et qui se prend pour je sais pas quoi. Avec Solitude on a bien conscience que l'humanité c'est des débiles, que l'avenir de la planète dépend de nous. Suffit de parler à n'importe lequel d'entre eux tous pour réaliser à quel point c'est des attardés. Il y a qu'avec Solitude qu'on arrive à avoir des discussion un peu dignes d'intérêt. Puis on sait l'un l'autre ce dont on a besoin, on est pas en train d'imposer nos petites humeurs au club.





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